Culture

Souk Ahras : La musique andalouse enchante la cité de Thagaste

La ville de Souk Ahras, berceau d’histoire et de culture, s’est parée de ses plus beaux atours pour accueillir, mardi soir, l’ouverture de la 11ème édition du Festival culturel national de la musique andalouse. Dans l’écrin élégant de la maison de la culture Tahar Ouettar, un public nombreux composé essentiellement de familles a assisté à une soirée inaugurale qui restera gravée dans les mémoires, tant par la qualité des prestations que par la ferveur communicative des artistes.

L’événement, qui rend hommage cette année au savant Ahmed Chihab-Eddine Ettifachi, figure emblématique du patrimoine intellectuel algérien, a débuté en apothéose avec la prestation magistrale de Salim Fergani, véritable trésor national de la musique andalouse. Le maître constantinois a littéralement subjugué l’assistance en interprétant « un cocktail de chansons puisé dans le patrimoine musical constantinois », déployant toute la richesse de son répertoire avec une maîtrise et une sensibilité qui ont transporté le public dans l’univers raffiné du malouf. La scène a ensuite été cédée à un autre talent constantinois de renom, Abderrachid Segueni, dont la performance a confirmé, s’il en était besoin, la vitalité de l’école constantinoise dans le paysage musical algérien.

La première soirée ne s’est pas limitée à la musique andalouse stricto sensu, offrant également une incursion dans l’univers mystique des Aïssaoua. Plusieurs troupes locales de Souk Ahras ont ainsi « plongé le public dans une atmosphère spirituelle au rythme de ‘Koumou Sebhou Allah’ et ‘Ya achikine Rassoul Allah' », créant un pont entre différentes expressions du patrimoine musical algérien et démontrant la richesse des influences qui le composent.

Représentant le ministre de la Culture et des Arts, le directeur général de l’Opéra d’Alger « Boualem Bessaïh », Abdelkader Bouazzara, a souligné dans son allocution d’ouverture que « le choix de Souk Ahras pour la tenue de cette édition traduit la démarche du ministère d’ancrer l’action culturelle et l’engagement du secteur à soutenir les manifestations culturelles ». Le Commissaire du festival, Benthabet Mohamed Derbani, a abondé dans ce sens en déclarant que l’organisation de cet événement à Souk Ahras « relance la vie culturelle dans la région et consolide la présence de la musique andalouse dans les milieux juvéniles ».

Durant cinq jours, la maison de la culture Tahar Ouettar vibrera au rythme des performances de 18 artistes représentant six wilayas : Souk Ahras, Annaba, Tlemcen, Skikda, Constantine et Mila. Cette diversité géographique permettra au public de découvrir les différentes écoles de musique andalouse qui ont fleuri sur le territoire algérien, chacune avec ses spécificités et ses particularités, formant ensemble la mosaïque riche et complexe de ce patrimoine musical. Dans un souci de démocratisation culturelle et d’accessibilité, deux soirées de proximité seront également organisées à la salle Kateb Yacine de Sedrata, permettant ainsi aux habitants de cette commune de profiter de l’événement sans avoir à se déplacer jusqu’au chef-lieu de wilaya. Cette initiative s’inscrit dans une logique de « rapprochement de l’animation culturelle du public », témoignant de la volonté des organisateurs de faire de ce festival un véritable événement populaire, dépassant les frontières habituelles de ce genre musical souvent perçu comme élitiste.

Mohand S.

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