Création du premier centre des technologies d’intelligence artificielle : Annaba, pôle technologique par excellence
Un premier centre technologique de l’intelligence artificielle, premier du genre à l’échelle nationale, sera créé à Annaba. Le projet a été annoncé par le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, en marge de la célébration de la Journée de l’étudiant.
Le centre « Algeria Technology Park », qui sera prochainement lancé sur le site de l’ancien centre ENSID, fera de la wilaya d’Annaba un pôle technologique avancé. Le projet s’inscrit dans le cadre du soutien à l’orientation nationale vers une économie basée sur la connaissance et l’investissement dans les compétences algériennes à l’étranger. Le chef de l’exécutif local a reçu la semaine dernière une délégation de haut niveau composée d’hommes d’affaires et d’experts algériens résidant dans plusieurs pays leaders dans le domaine de la technologie. La rencontre a été organisée en coordination avec les autorités supérieures et les ministères concernés, notamment le ministère des Postes et des Télécommunications, le ministère des Start-ups, le ministère de la Formation professionnelle et celui de la Jeunesse. L’objectif de cette rencontre était d’examiner l’environnement technologique et économique local, ainsi que d’échanger des idées sur les opportunités de coopération et d’investissement dans des projets stratégiques. Parmi ces projets figure l' »Algeria Technology Park », que la wilaya œuvre à concrétiser en tant que pôle technologique et innovant intelligent. Ce projet constitue l’une des principales initiatives nationales dans le domaine de l’intelligence artificielle et des technologies modernes, visant à établir un écosystème numérique intégré qui renforcera la position de l’Algérie sur la scène régionale et internationale dans ce domaine, et à faire de la wilaya d’Annaba une plateforme d’attraction pour les talents et les investissements technologiques.
Ont été examinés lors de cette rencontre les moyens de partenariat entre ces compétences et les institutions nationales, en plus de la présentation des opportunités de soutien aux projets émergents et de développement de l’infrastructure numérique dans la wilaya. La délégation était composée du Dr Fouad Bousetouane, professeur et expert en intelligence artificielle aux États-Unis d’Amérique, d’Abderrahmane Medjadi, expert en informatique numérique en France, d’Imad Eddine Sansri, expert en transformation digitale au Canada, du Dr Nour El Islam Karbadji, professeur en intelligence artificielle à Annaba, de Marouane Kadri, fondateur et président de Cambridge BrainX au Royaume-Uni, de Tarek Ben Azzouz, président-directeur général des entreprises DigiWaves & DataTeg en Algérie, de Karki Ali, fondateur et président d’Alpha Aero Systems en France, et du Dr Haddou Abdennour, fondateur de Deep Minds en Corée du Sud. La délégation a assisté à la célébration de la Journée de l’étudiant. L’événement a été une occasion d’échanger les expériences entre l’élite de la jeunesse d’Algérie en général, et de la wilaya d’Annaba en particulier, dans le domaine de la technologie et de l’intelligence artificielle, pour laquelle tous les présents ont convenu que cette démarche était devenue une nécessité incontournable et non un choix.
La diaspora au service du développement de l’IA
À cet effet, le Dr Fouad Bousetouane a souligné la nécessité de créer un centre de technologie et d’intelligence artificielle à Annaba, dont l’approbation a été donnée grâce aux efforts des hautes autorités et des ministères concernés. Une démarche qui va attirer des entreprises étrangères, notamment de Suisse, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Corée du Sud, d’Angleterre et de France, pour travailler dans ce centre qui sera bientôt implanté dans l’ancien site de l’ENSID. Cela représentera une étape importante dans le développement technologique de la région. Le bâtiment, dont l’architecture singulière fait l’objet de travaux de réaménagement, voit sa procédure d’expertise déjà en cours pour sa réhabilitation et sa remise aux autorités compétentes.
Le Dr Bousetouane a confirmé qu’il est, avec les autres membres de la délégation, entièrement disposé à travailler dans ce centre, à accueillir les jeunes et les étudiants porteurs de projets de start-ups afin de les former et de les orienter vers le marché local, voire mondial. L’intelligence artificielle est devenue, comme l’a souligné le Dr Bousetouane, une nécessité incontournable. Il a exprimé sa satisfaction quant à l’adoption de cette initiative par les trois ministères, à savoir celui des Start-ups, de la Jeunesse et des Communications, ainsi que par les autorités locales pour le développement de ce centre.
Ce dernier devrait devenir l’un des plus grands en Afrique, avec des standards mondiaux, et un modèle du plus grand centre aux États-Unis. Ce centre va attirer des entreprises algériennes et internationales, et va créer un environnement fertile pour le développement et l’innovation en intelligence artificielle qui sera appliquée dans divers domaines, notamment la santé, l’économie, l’industrie, l’agriculture, et permettra même d’exporter la technologie d’intelligence artificielle à l’étranger. Comme l’a souligné le Dr Bousetouane, l’Algérie dispose de toutes les capacités nécessaires pour réaliser ce projet, qui devient donc une nécessité impérative à concrétiser. C’est pourquoi le Dr Bousetouane a également appelé à unir les efforts pour réaliser ce projet, considéré comme une technologie stratégique.
Une feuille de route pour l’innovation
L’Algérie a été parmi les premières à élaborer une feuille de route pour l’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il a aussi insisté sur la nécessité de créer une intelligence artificielle générée en Algérie, en tenant compte des coutumes et des traditions. Pour développer cette technologie, il est essentiel de préparer et de mettre en place une infrastructure solide avec des installations de base, ainsi que de fournir tous les équipements nécessaires, a souligné l’expert. Le centre sera équipé de tous les équipements de pointe, notamment des outils de calcul numérique spécialisés en intelligence artificielle, et d’adapter les données conformément aux règles et à la culture algériennes, a expliqué l’interlocuteur qui a plaidé pour l’importance d’investir dans les talents et les innovations liés à l’intelligence artificielle.
Pour sa part, Marouane Kadri, fondateur et président de Cambridge BrainX, a confirmé que pour mener l’Algérie vers la connaissance, la technologie et le progrès dans le domaine scientifique, il est impératif de s’appuyer sur l’intelligence artificielle. Il a considéré ce projet comme une opportunité exceptionnelle de rassembler les compétences algériennes. Il a également assuré que la wilaya d’Annaba sera particulièrement privilégiée par ce projet, qui est le premier du genre en Algérie. Il a exprimé, ainsi que les autres membres, leur pleine disposition à soutenir l’Algérie avec toutes les capacités et ressources nécessaires, notamment un environnement favorable qui permettra de créer des talents et des expertises à cent pour cent algériennes.
Avec, a-t-il dit, la possibilité d’exporter cette technologie à l’étranger, tout en offrant aux chercheurs la possibilité de se former directement dans le centre, sous la supervision d’experts algériens et étrangers, évitant ainsi leur déplacement à l’étranger. L’Algérie, selon l’orateur, a fourni toutes les incitations et infrastructures nécessaires pour la préparation de ce projet. À cette occasion, un accord a été signé entre l’École supérieure de technologie d’Annaba et le Dr Haddou Abdennour, fondateur de Deep Minds, pour accompagner les porteurs de projets de start-ups.
Il est important de souligner que cette rencontre reflète la vision de l’État algérien visant à exploiter et valoriser les talents nationaux, y compris ceux à l’étranger, dans une optique de développement et d’intégration, transformant ainsi la wilaya d’Annaba en un pôle technologique avancé capable d’accueillir des projets innovants et de soutenir l’économie numérique. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts continus des pouvoirs publics pour construire un environnement économique attractif, soutenu par une volonté politique claire et une coordination efficace entre les différents secteurs.
Sofia Chahine