Première du film « Pour une poignée de sable » à la Cinémathèque algérienne: La science-fiction saharienne crève l’écran
D’une durée de 90 minutes, cette œuvre ambitieuse conjugue virtuosité visuelle et profondeur psychologique, transformant le désert algérien en écrin symbolique d’un univers fantastique où se cristallisent les interrogations fondamentales sur l’identité et le destin.
La Cinémathèque d’Alger vibrait samedi dernier à l’occasion de la première officielle de « Pour une poignée de sable », long-métrage de fiction signé Nadir Ioulaïne, un ovni dans le cinéma algérien. Cette projection inaugurale s’inscrivait dans le programme des œuvres soutenues par le ministère de la Culture et des Arts via le Centre algérien du cinéma, témoignage d’une politique culturelle qui mise sur l’innovation narrative. « Pour une poignée de sable » explore des territoires cinématographiques inédits en mariant science-fiction, aventure et action dans une approche psychologique symbolique qui interroge la quête identitaire et spirituelle de l’homme contemporain. Le récit suit Soufiane, jeune Algérien expatrié expert en informatique mais rongé par des troubles bipolaires, qui décide de fuir l’agitation urbaine pour se ressourcer dans l’immensité du Sahara algérien. Ce qui devait être une retraite existentielle se transforme progressivement en odyssée périlleuse aux accents fantastiques.
Au fil de son périple, Soufiane découvre que ses racines familiales sont liées à une force mystérieuse enfouie sous les dunes. Cette révélation déclenche une série de poursuites et d’affrontements avec des entités occultes convoitant ce pouvoir ancestral. La narration dévoile graduellement la véritable identité du protagoniste et les potentialités extraordinaires qu’il porte en lui, dans un crescendo haletant qui tient le spectateur en haleine.
D’une durée de 90 minutes, cette œuvre ambitieuse conjugue virtuosité visuelle et profondeur psychologique, transformant le désert algérien en écrin symbolique d’un univers fantastique où se cristallisent les interrogations fondamentales sur l’identité et le destin. La distribution réunit plusieurs figures marquantes du cinéma national, notamment Khaled Ben Aïssa, Sami Tighergheur, Lina Khoudri, Farid El Arabi et Khalil Salman, qui donnent corps à cette aventure cinématographique singulière.
Cette production s’inscrit dans la stratégie de soutien au cinéma national orchestrée par les autorités culturelles, visant à insuffler une dynamique nouvelle à la création audiovisuelle de qualité. En osant explorer des genres narratifs innovants, « Pour une poignée de sable » répond aux attentes d’un public en quête de nouvelles expériences cinématographiques, tout en ancrant son propos dans l’identité culturelle algérienne. Un pari réussi qui ouvre de nouvelles perspectives pour le cinéma maghrébin. Notons que la soirée a débuté par un hommage poignant au regretté Mohamed Lakhdar-Hamina, géant du septième art algérien et international disparu récemment. Une minute de silence a rendu hommage à ce maître qui a su immortaliser l’Algérie par l’image et le son, portant haut les couleurs de la création algérienne sur les scènes internationales les plus prestigieuses.
Mohand Seghir