Économie

Assemblées générales de la BAD : Une croissance à 4% pour l’Afrique en 2026

La Banque africaine de développement a présenté mardi à Abidjan ses dernières projections économiques pour le continent, révisant légèrement à la baisse ses prévisions de croissance dans un contexte mondial marqué par l’incertitude et les tensions commerciales. Selon le rapport annuel sur les performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique, la croissance économique devrait atteindre 3,9% en 2025 avant de s’établir à 4% en 2026. Ces prévisions, bien qu’encourageantes, représentent une révision à la baisse de 0,2 et 0,4 point de pourcentage par rapport aux estimations de février dernier qui tablaient respectivement sur 4,1% et 4,4%. Cette révision s’explique notamment par « les effets attendus de l’augmentation des droits de douane annoncée par les États-Unis et de l’incertitude qu’elle génère », selon le document présenté en marge des assemblées annuelles de la BAD en Côte d’Ivoire. Malgré ces ajustements, la BAD souligne que les taux de croissance projetés pour l’Afrique en 2025 et 2026 devraient surpasser la moyenne mondiale ainsi que celle des autres régions, à l’exception de l’Asie émergente et en développement, témoignant de la résilience relative du continent face aux chocs économiques mondiaux.

L’analyse régionale révèle des disparités significatives, l’Afrique du Nord étant particulièrement touchée par les incertitudes commerciales mondiales. La région devrait enregistrer une croissance de 3,6% en 2025 et de 3,9% en 2026, soit une révision à la baisse de 0,2 point pour chacune des deux années, principalement en raison d’une baisse potentielle des recettes d’exportation liée aux tensions commerciales internationales. Cependant, le rapport met en lumière la performance remarquable de plusieurs pays africains qui devraient maintenir une dynamique de croissance élevée. En dépit des incertitudes économiques mondiales, vingt et un pays africains devraient enregistrer une croissance supérieure à 5% en 2025, avec l’Éthiopie, le Niger, le Rwanda et le Sénégal qui pourraient franchir le seuil des 7%. La performance économique du continent s’est d’ailleurs améliorée en 2024, avec un produit intérieur brut en hausse de 3,3%, contre 3,0% en 2023, progression qui s’explique par la vigueur des dépenses publiques et de la consommation des ménages. L’environnement macroéconomique de 2025 reste toutefois marqué par de nouveaux chocs survenus depuis février, particulièrement l’imposition par les États-Unis de nouveaux droits de douane en avril, suivie de mesures de représailles de la part de leurs partenaires commerciaux. Bien que les États-Unis aient décrété une pause de quatre-vingt-dix jours dans l’application de ces tarifs, la BAD estime que ces mesures ont contribué à la baisse des prix des matières premières et à celle de la valeur des actifs financiers, affectant directement les économies africaines largement dépendantes des exportations de commodités. Les perspectives de croissance du continent restent ainsi soumises à des risques significatifs, la restriction des échanges commerciaux pouvant freiner la croissance en limitant l’activité économique et les investissements. S’ajoutent à ces défis externes les conflits régionaux persistants qui pèsent sur la reprise encore fragile de l’Afrique, créant un environnement d’incertitude qui décourage les investissements privés et complique la mise en œuvre des politiques de développement.

Face à ces défis, les dirigeants africains réunis lors du dialogue présidentiel des assemblées annuelles de la BAD ont appelé à une mobilisation accrue des pays du continent pour faire face aux défis socioéconomiques croissants.  

Amar Malki

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