Festival national de littérature et cinéma de la femme de Saïda : « Terre de vengeance » d’Anis Djâad triomphe
Le long-métrage « Terre de vengeance » du réalisateur algérien Anis Djâad a remporté le prestigieux « Khalkhâl d’or » du meilleur film lors de la huitième édition du Festival national de littérature et cinéma de la femme, dont la cérémonie de clôture s’est déroulée vendredi soir au Théâtre régional Sirat Boumediene de Saïda. Cette distinction vient couronner un événement culturel d’envergure qui a mobilisé pendant cinq jours de nombreux créateurs du secteur audiovisuel et littéraire algérien. L’œuvre primée raconte l’histoire poignante de Djamel, un homme confronté aux difficultés de réinsertion sociale après sa sortie de prison. Ce personnage au caractère obstiné dissimule une colère profonde et un désir de vengeance, alimentés par sa volonté de récupérer ce qui lui a été dérobé suite à une série de trahisons et d’exploitations. Les responsables de sa chute ne sont autres que son ancien patron et sa propre épouse, qui l’a abandonné en le privant non seulement de ses biens mais également de tout contact avec son fils unique. Cette trame dramatique explore avec finesse les mécanismes psychologiques de la rancœur et les conséquences destructrices de l’injustice sociale. Le récit prend une nouvelle dimension lorsque Djamel décide de retourner dans son village natal pour tenter de cultiver une parcelle de terre et reconstruire sa vie. Cependant, ses efforts se heurtent à des obstacles qu’il découvre progressivement comme étant intentionnels, révélant l’existence d’un conflit ancestral entre familles locales qui l’oblige à reconsidérer entièrement son projet de renaissance personnelle.
Anis Djâad, scénariste et réalisateur accompli, s’est forgé une solide réputation dans le paysage cinématographique national depuis son premier court-métrage « La Brèche » réalisé en 2012. Sa filmographie s’est ensuite enrichie avec « Le Passage » en 2014, puis « Le Voyage de Kaltoum » en 2016, œuvre qui lui a permis de participer à plusieurs festivals internationaux prestigieux en Tunisie, Jordanie et France, ainsi qu’à diverses manifestations culturelles organisées sur le territoire algérien.
La cérémonie a également mis à l’honneur l’écrivaine Hattab Hadjer Nour El Houda, lauréate du prix de la nouvelle pour son œuvre « Ailes cendrées ».
Le wali de Saïda, Ammoun Marmouri, a présidé cette cérémonie de clôture en présence des autorités civiles et militaires locales. Dans son intervention, le responsable local a exhorté l’ensemble des acteurs culturels à investir réellement dans les domaines artistique et culturel, appelant à une mobilisation collective pour faire de la wilaya de Saïda un véritable pôle d’attraction culturelle et artistique. La soirée a également rendu hommage à la romancière Kheira Hawasnia ainsi qu’aux membres du jury du Khalkhâl d’or, soulignant l’importance de leur contribution à la promotion de la création artistique féminine. Le public présent a pu apprécier des intermèdes musicaux qui ont ponctué cette célébration de la huitième édition du festival, créant une atmosphère festive et conviviale propice aux échanges entre artistes et spectateurs.
Cette manifestation culturelle s’est distinguée par la participation remarquable de nombreux réalisateurs, réalisatrices, artistes, écrivains et romanciers qui ont enrichi la programmation de leurs interventions et créations. L’événement, organisé par le commissariat du festival culturel de littérature et cinéma de la femme de Saïda, a proposé tout au long de ces cinq journées des séances intellectuelles et littéraires ainsi que des master classes à la Maison de la culture et des arts. Ces rencontres ont été animées par les romancières Khaoula Hawasnia, Hattab Hadjer Nour El Houda et Kheira Hamr El Aïn, offrant au public des moments d’échange privilégiés avec des figures emblématiques de la littérature féminine algérienne contemporaine.
Mohand S.