Partis politiques : Réformes économiques et front patriotique au cœur des préoccupations
La scène politique s’anime comme chaque week-end. Deux dossiers majeurs ont dominé les discours des responsables politiques : la souveraineté économique et les défis géopolitiques régionaux. À Oran, le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, a placé la mobilisation économique au centre de son discours lors d’un meeting organisé au Village méditerranéen. Pour lui, « la protection de notre souveraineté économique exige de nous tous la concrétisation de ce que nous appelons aujourd’hui la mobilisation économique, que nous considérons comme une manifestation de l’unité nationale ». Cette approche dépasse largement le cadre technique pour revêtir une dimension stratégique. Bengrina insiste sur la nécessité de voir « nos forces politiques et syndicales se solidariser avec nos forces financières et économiques pour construire une économie nationale équilibrée et intégrée, plaçant l’Algérie parmi les pays émergents ».
Cette mobilisation économique englobe, selon le responsable d’El-Bina, « la mobilisation des compétences et des expertises nationales, des petites et moyennes entreprises, des startups, des universités et des centres de recherche scientifique, ainsi que des administrations publiques ». Il n’oublie pas la diaspora algérienne, qu’il considère comme « un capital humain, financier et intellectuel important, qu’il faut attirer et encourager à contribuer à la renaissance nationale ». Bengrina a également salué les directives présidentielles concernant les jeunes entrepreneurs de la micro-importation, estimant que leur intégration dans le commerce formel constitue « une étape importante pour mettre fin aux pratiques informelles ».
De son côté, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, adopte une lecture géopolitique plus inquiète de la situation. Lors d’une conférence d’évaluation politique à Boghni et devant le Conseil national du parti à Alger, il a alerté sur les menaces qui pèsent sur l’Algérie. « Le monde connaît des bouleversements géopolitiques et géostratégiques majeurs, marqués par une reconfiguration brutale des rapports de force et une remise en cause systématique des équilibres établis », a-t-il analysé. Pour Aouchiche, l’Algérie, « région charnière au cœur de l’Afrique et de la Méditerranée, n’échappe pas à cette réalité » et « se trouve aujourd’hui la cible d’un acharnement sans merci et de nombreuses convoitises ».
Le responsable du FFS dénonce des « tentatives de déstabilisation qui visent à briser la cohésion des sociétés, à fragmenter les identités, à affaiblir les résistances, pour mieux imposer des agendas extérieurs, étrangers à nos aspirations profondes ». Face à ces défis, il prône « un pacte national fondé sur nos valeurs partagées, pour renforcer l’unité du pays, sa souveraineté et construire ensemble l’État de droit démocratique ». Ce pacte viserait à « établir un consensus stratégique autour des questions vitales d’intérêt commun que sont l’unité et la souveraineté nationales, la démocratie politique et institutionnelle, le développement économique et la justice sociale ».
Aouchiche appelle à « un front patriotique pour la défense de l’État national, de sa souveraineté, de son unité et de sa cohésion », estimant que « seul un front patriotique solide et uni peut faire échec à ces entreprises subversives qui ne reculent devant rien ». Il évoque l’ère des « guerres hybrides, mêlant guerre de l’information, pressions économiques, alliances secrètes et guerres par procuration ».
Dans un registre plus consensuel, le président du Front El Moustakbel, Fatah Boutbig, a réaffirmé son soutien aux réformes présidentielles. Son parti se considère comme « un soutien fondamental et sincère à toutes les initiatives nationales » et transcende « les calculs étroits et les égoïsmes pour placer l’intérêt du pays avant tout ». Ces prises de position révèlent une classe politique préoccupée par les enjeux de souveraineté, qu’elle soit économique ou géopolitique, dans un contexte régional et international particulièrement volatil.
Hocine Fadheli