Ghaza : Nouvelles tueries à Rafah
La bande de Ghaza connaît une nouvelle escalade meurtrière ce dimanche, avec au moins 40 Palestiniens tombés en martyrs et plus de 250 blessés lors de plusieurs attaques des forces d’occupation israéliennes contre des civils tentant d’accéder à l’aide humanitaire. Ces nouvelles tueries surviennent alors que le mouvement de résistance Hamas vient de transmettre sa réponse à la proposition de cessez-le-feu présentée par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, ouvrant une fenêtre d’espoir dans ce conflit qui a déjà coûté la vie à plus de 54.000 Palestiniens depuis octobre 2023. Les événements les plus dramatiques se sont déroulés à Rafah, dans le sud de l’enclave, où les forces d’occupation ont ouvert le feu à balles réelles depuis leurs véhicules militaires et des drones sur des civils qui se dirigeaient vers un point de distribution d’aide humanitaire à Al-Mawasi. Selon l’agence palestinienne Wafa, cette attaque délibérée contre des populations affamées a fait au moins 30 martyrs et 150 blessés, portant le nombre total de Palestiniens tués dans les zones de distribution d’aide humanitaire à 39 morts et 220 blessés en moins d’une semaine. Dans un autre secteur de Rafah, près d’un centre de distribution américain, les tirs israéliens ont causé la mort de 10 autres Palestiniens et blessé plus de 100 personnes de tous âges, selon le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Basal qui a qualifié la situation humanitaire de « désastreuse ». Ces attaques systématiques contre les civils cherchant de l’aide alimentaire illustrent la logique génocidaire de l’entité sioniste, qui utilise la famine comme arme de guerre contre une population déjà exsangue. Les images diffusées par l’AFP montrent des Ghazaouis évacuant leurs morts sur des charrettes tirées par des ânes dans un paysage dévasté, témoignage poignant de l’ampleur de la catastrophe humanitaire. La violence s’est également étendue à d’autres secteurs de l’enclave, avec des frappes aériennes israéliennes sur les zones est de Khan Younes et le bombardement par l’artillerie des abords de Jabal Al-Sourani, à l’est de Ghaza-ville. Les autorités sanitaires ont confirmé la mort en martyr du Dr Hamdi Al-Najjar, époux du Dr Alaa Al-Najjar, suite aux blessures causées par le bombardement de leur domicile au sud de Khan Younes. Samedi soir, une frappe de drone avait également coûté la vie au Dr Aya Madhat Al-Madhoun, son mari et leur bébé, alors qu’elle prodiguait des soins médicaux aux personnes déplacées, illustrant le ciblage délibéré du personnel médical par l’occupant. Le directeur des secours médicaux dans le sud de Ghaza, Bassam Zaqout, a dressé un tableau alarmant de la situation, affirmant que l’enclave « est devenue un lieu de mort » et dénonçant le ciblage systématique des hôpitaux comme faisant partie de « la politique de nettoyage ethnique de l’occupation contre les citoyens de la bande de Ghaza ». Zaqout a souligné que « l’intensité des bombardements a augmenté ces derniers jours, et la famine a atteint 100% » dans l’enclave soumise à un blocus humanitaire étouffant depuis trois mois. Les hôpitaux fonctionnent avec des ressources minimales et souffrent d’une grave pénurie de fournitures médicales, de carburant et d’équipements, tandis que 10.000 patients atteints de cancer ne peuvent recevoir de traitement et qu’un grand nombre de patients sous dialyse rénale sont décédés. Dans ce contexte dramatique, une lueur d’espoir émane des développements diplomatiques, le Hamas ayant transmis samedi sa réponse à la proposition de cessez-le-feu de l’envoyé américain Steve Witkoff. Dans un communiqué, le mouvement de résistance palestinien s’est déclaré « prêt à libérer 10 prisonniers israéliens vivants et à remettre les corps de 18 personnes décédées en échange de la libération d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens ». Un responsable du Hamas a qualifié de « positive » cette réponse, tout en précisant que le mouvement souhaitait y apporter quelques modifications. Les exigences du Hamas portent sur « l’obtention d’un cessez-le-feu permanent, un retrait complet des troupes israéliennes de l’enclave, et l’assurance de l’acheminement de l’aide humanitaire ». Le document consulté par Reuters révèle que le Hamas demande également que les habitants de Ghaza soient autorisés à se déplacer sans restriction via le passage de Rafah, la reprise de la circulation des marchandises, la restauration des infrastructures incluant l’électricité et l’eau, ainsi que l’autorisation des matériaux de construction nécessaires à la réparation des hôpitaux, centres de santé, écoles et boulangeries. Selon le projet du Hamas, garanti par le président américain et les médiateurs égyptien et qatarien, l’entité sioniste devrait cesser toute activité militaire à Ghaza dès l’entrée en vigueur de l’accord, tandis que l’aide humanitaire serait acheminée notamment par les Nations Unies et le Croissant-Rouge. Le document précise que « le président Trump annoncera personnellement l’accord de cessez-le-feu » et que « les États-Unis et le président Trump s’engagent à assurer des négociations sérieuses jusqu’à ce qu’un accord final soit conclu ». Ces développements diplomatiques interviennent alors que le bilan de l’agression génocidaire sioniste s’est encore alourdi, atteignant 54.418 martyrs et 124.190 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Les forces d’occupation ont repris leur agression le 18 mars dernier après une interruption de deux mois consécutive à l’accord de cessez-le-feu, causant depuis cette date 4.149 martyrs et 12.149 blessés supplémentaires. L’ONU a confirmé que « 100% de la population » de Ghaza est « menacée de famine » après un blocus humanitaire de plus de deux mois.
Lyes S.