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GNL : L’Algérie leader africain

L’Algérie consolide sa position de leader continental dans le secteur du gaz naturel liquéfié, dominant le marché africain avec une capacité de liquéfaction de 25,3 millions de tonnes par an, selon un rapport récent de l’Unité de recherche énergétique « Attaqa » basée à Washington.

Cette performance place le pays en tête d’un groupe de huit nations africaines qui détiennent collectivement 75 millions de tonnes de capacité annuelle de liquéfaction, représentant environ 15% de la capacité mondiale totale estimée à 492 millions de tonnes en 2024. La domination algérienne s’appuie sur un réseau industriel solide articulé autour de quatre installations principales situées à Skikda et Arzew, toutes gérées par la compagnie nationale Sonatrach. Dans la ville d’Arzew, les complexes GL1Z et GL2Z abritent chacun six unités de production avec des capacités respectives de 7,9 et 8,2 millions de tonnes annuelles, complétés par une unité supplémentaire dans le complexe GL3Z d’une capacité de 4,7 millions de tonnes. Le complexe de Skikda contribue à cet arsenal industriel avec une unité de production d’une capacité de 4,5 millions de tonnes par an. Derrière l’Algérie, le Nigeria occupe la deuxième position continentale avec une capacité de liquéfaction de 22,2 millions de tonnes annuelles répartie sur six unités au sein du complexe NLNG situé sur l’île de Bonny. Cette infrastructure comprend les unités T1, T2 et T3 d’une capacité de 3,3 millions de tonnes chacune, les unités T4 et T5 combinées pour 8,2 millions de tonnes, et l’unité T6 avec 4,1 millions de tonnes. L’Égypte complète le podium africain loin derrière avec 12,2 millions de tonnes de capacité annuelle répartie entre trois installations principales : la station de Damiette avec 5 millions de tonnes et celle d’Idku avec 7,2 millions de tonnes via deux unités de 3,6 millions chacune. Cependant, le marché égyptien traverse une période délicate avec un déclin de la production locale qui a atteint son plus bas niveau depuis neuf ans, contraignant le pays à intensifier ses importations de GNL avec 4 millions de tonnes importées sur onze mois entre juin 2024 et avril 2025. L’Angola et la Guinée équatoriale complètent le classement des cinq premiers producteurs africains avec respectivement 5,2 millions de tonnes via l’installation « Angola LNG » et 3,7 millions de tonnes par la station « EG LNG ». Le Mozambique contribue également au paysage continental grâce au projet de développement de GNL flottant « Coral South » dirigé par la compagnie italienne Eni, opérationnel depuis novembre 2022 avec une capacité de 3,4 millions de tonnes annuelles, tandis que le Congo dispose d’une capacité plus modeste de 0,6 million de tonnes par an. L’année 2025 marque une étape significative avec l’entrée en production du projet Tortue Ahmeyim, situé au large des côtes mauritaniennes et sénégalaises, qui a commencé ses exportations en janvier après l’arrivée de l’unité flottante de production, stockage et déchargement sur site en juin 2024. Cette première phase du projet, d’une capacité de 2,3 millions de tonnes annuelles, permet à la Mauritanie de rejoindre pour la première fois le club des pays exportateurs, portant la capacité totale africaine de liquéfaction à 77,3 millions de tonnes par an début 2025. Paradoxalement, malgré cette capacité industrielle importante, les exportations africaines de GNL ont reculé à 38,85 millions de tonnes en 2024 contre 41,32 millions en 2023, une tendance qui s’est poursuivie au premier trimestre 2025 avec 8,88 millions de tonnes exportées contre 9,93 millions sur la période comparable de 2024. Ce recul s’explique principalement par la transformation de l’Égypte en importateur net et la diminution des exportations algériennes. Néanmoins, les perspectives à long terme demeurent prometteuses avec des projections indiquant que la capacité africaine de liquéfaction pourrait représenter 19% de la capacité mondiale totale estimée à 1,004 milliard de tonnes annuelles d’ici 2050, grâce aux projets géants prévus au Mozambique, au Nigeria, au Sénégal et en Mauritanie selon les données consultées par l’Unité de recherche.

Samira Ghrib

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