Nouvelle tentative marocaine d’appropriation du caftan: L’Association nationale « Tourath Djazairna » lance un appel urgent à la mobilisation
L’Association nationale « Tourath Djazairna » a lancé dimanche un appel urgent à la mobilisation face à une nouvelle tentative d’appropriation culturelle marocaine du patrimoine algérien, suite au dépôt par le Maroc d’un dossier visant à faire inscrire ce qu’il appelle le « caftan marocain » au patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’UNESCO.
L’association souligne que c’est une « nouvelle tentative d’usurpation et d’appropriation illégale » d’un élément du patrimoine vestimentaire « national, authentique et ancestral ». « Tourath Djazairna » rappelle avec force que le caftan, dans sa remarquable diversité régionale, est porté en Algérie depuis des siècles, particulièrement dans les villes historiques comme Tlemcen et dans le Grand Est algérien. Cette tradition vestimentaire séculaire témoigne de la richesse du savoir-faire artisanal algérien et de l’ancrage profond de ce vêtement dans la culture populaire nationale. L’association souligne que cette appropriation s’inscrit dans « l’entêtement de ce pays à vouloir faire reconnaître le caftan comme un patrimoine exclusivement marocain », une démarche inacceptable.
Face à cette situation, l’association a lancé une pétition électronique adressée à l’Unesco et ouverte aux signatures jusqu’au 30 novembre 2025, appelant à une mobilisation massive des défenseurs du patrimoine national. Cet appel urgent s’adresse particulièrement aux historiens, chercheurs, universitaires, artistes et membres d’associations culturelles et de protection du patrimoine, invités à « s’unir pour défendre le patrimoine national contre cette tentative d’appropriation culturelle ». L’initiative vise à rassembler un maximum de soutiens pour faire entendre la voix de l’Algérie dans les instances internationales et contrer efficacement la candidature marocaine.
L’association exhorte également les organisations officielles et les collectifs associatifs à prendre leurs responsabilités dans cette « bataille civilisationnelle ». Elle les appelle à préparer des pétitions officielles au nom de leurs organisations, exprimant leur refus catégorique de cette candidature et affirmant l’algérianité des éléments patrimoniaux concernés. Ces documents peuvent être transmis directement à l’association, qui se charge de les acheminer vers les autorités compétentes, créant ainsi une chaîne de solidarité institutionnelle face à cette menace patrimoniale.
Cette mobilisation intervient alors que l’Algérie a elle-même déposé auprès de l’UNESCO un dossier de candidature pour l’inscription du costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien. Ce dossier, souligne l’association, « met en lumière une tradition vestimentaire et artisanale exceptionnelle » et « témoigne de la richesse du patrimoine culturel féminin algérien ». Il comprend une liste exhaustive de costumes emblématiques tels que la gandoura, le caftan et la mlehfa, démontrant la diversité et la spécificité de l’héritage vestimentaire algérien.
La nouvelle démarche marocaine s’inscrit dans une série de tentatives d’appropriation des éléments de l’identité algérienne par le Maroc. Le couscous, la musique raï, ou encore certains éléments ornementaux de l’architecture comme le zellige ont fait l’objet de tentatives similaires.
L’urgence de cette mobilisation tient au calendrier des procédures UNESCO et à l’impact potentiel d’une reconnaissance internationale du « caftan marocain » sur l’industrie artisanale et touristique algérienne. L’association « Tourath Djazairna » insiste sur le caractère crucial de cette mobilisation, déclarant que « le temps nous presse et notre solidarité est notre force ». Elle appelle à « une position unie pour défendre notre histoire et notre identité culturelle », soulignant que cette bataille dépasse le simple cadre vestimentaire pour toucher aux fondements même de l’identité nationale.
Mohand S.