Patrimoine : L’échauguette du fort Rosalcazar d’Oran sauvée de l’effondrement
Au cœur d’Oran, un témoin silencieux de l’histoire méditerranéenne vient d’échapper à une disparition annoncée. L’échauguette de l’angle du mur d’enceinte du fort Rosalcazar, joyau architectural classé au patrimoine national, a bénéficié d’une intervention d’urgence orchestrée par la direction locale de la Culture et des Arts. Cette opération de consolidation, menée avec la précision d’un chirurgien, illustre parfaitement la politique volontariste de préservation du patrimoine algérien face aux outrages du temps.
Djamel Eddine Barka, chef du service du patrimoine, souligne l’urgence qui a motivé cette intervention salvatrice. L’état de dégradation avancé de cette structure défensive, érigée entre les seizième et dix-septième siècles sous l’occupation espagnole, menaçait directement son intégrité structurelle. Plutôt que d’attendre passivement l’enregistrement du projet de restauration globale du fort, les autorités culturelles ont choisi l’action immédiate.
Cette échauguette s’inscrit dans un ensemble architectural remarquable qui raconte l’histoire tumultueuse d’Oran à travers les siècles. Le fort Rosalcazar, avec son mur d’enceinte de près de deux kilomètres, ses coupoles ottomanes, son tughra impérial gravé et sa porte principale, constitue un palimpseste architectural unique où se superposent les influences espagnole, ottomane et française. Chaque pierre de cette forteresse urbaine porte en elle les traces des civilisations qui se sont succédé sur les rives méditerranéennes.
L’échauguette consolidée attend désormais sereinement l’aboutissement du projet global de restauration du fort.
M.S.