Attendu depuis des années : Le projet de banque postale relancé
Le Premier ministre Nadir Larbaoui a présidé mercredi une réunion du Gouvernement au cours de laquelle plusieurs dossiers stratégiques ont été examinés, dont un projet particulièrement attendu : la création d’une banque postale. Cette initiative, qui fait l’objet de discussions depuis plusieurs années, franchit une nouvelle étape importante dans le processus de modernisation du secteur bancaire algérien.
« Dans le cadre du renforcement et de la modernisation des services bancaires, le Gouvernement a entendu une communication sur le projet de création d’une banque postale sous la forme d’une filiale d’Algérie Poste », indique le communiqué des Services du Premier ministre. Selon les autorités, « ce projet contribuera à rapprocher les services bancaires des citoyens, à attirer les dépôts financiers, et à améliorer les services financiers universels et diversifiés. »
Cette initiative s’appuie sur les atouts considérables du réseau postal algérien, qui compte près de 4 300 bureaux de poste répartis sur l’ensemble du territoire national en 2023. Ce maillage territorial, entièrement connecté, représente un avantage concurrentiel majeur pour développer l’inclusion financière dans le pays. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le réseau postal gère déjà plus de 27,5 millions de comptes courants postaux fin juin 2023, démontrant la confiance des citoyens envers cette institution.
Le projet de banque postale s’inscrit dans une démarche de valorisation de cette infrastructure existante, qui couvre toutes les régions du pays, y compris les zones les plus reculées où l’accès aux services bancaires traditionnels reste limité. La transformation d’Algérie Poste en acteur bancaire de référence pourrait ainsi répondre aux besoins croissants de la population en matière de services financiers modernes et accessibles.
Cette réflexion sur la modernisation des services postaux n’est pas nouvelle. Elle s’appuie notamment sur les recommandations du cabinet international de conseil Ernst & Young, qui avait réalisé un diagnostic complet d’Algérie Poste au début des années 2000, identifiant les potentialités de développement de l’établissement postal vers des activités bancaires diversifiées.
Plusieurs dossiers à l’ordre du jour
Outre ce projet bancaire, la réunion gouvernementale a permis d’examiner plusieurs autres dossiers sectoriels d’importance. Le Premier ministre et son équipe ont notamment fait le point sur « l’état de mise en œuvre des programmes complémentaires au profit de certaines wilayas du pays », programmes qui « constituent un axe majeur de la vision stratégique de Monsieur le Président de la République pour pallier les disparités en matière de développement entre les wilayas et propulser leur dynamique économique et sociale. »
Le Gouvernement a également été informé des avancées concernant « le raccordement au réseau électrique des exploitations et des grands projets agricoles des cultures stratégiques », initiative qui « s’inscrit dans le cadre du programme ambitieux de sécurité alimentaire, mis en place par Monsieur le Président de la République. » Les autorités ont souligné « les importants moyens consentis par l’Etat pour relever les défis logistiques afin d’assurer la réussite de ces projets stratégiques. »
Par ailleurs, le bilan de « l’organisation de l’examen du Brevet de l’enseignement moyen durant la période du 1er au 3 juin 2025 » a été présenté. Cette « étape importante dans le parcours scolaire des élèves s’est déroulée dans de bonnes conditions, marquées par la bonne gouvernance, la transparence et l’intégrité pédagogique », selon le communiqué officiel.
Enfin, les membres du Gouvernement ont pris connaissance du « projet de la stratégie de gestion des déchets 2025-2029 », un « plan national qui vise à mettre en place un système efficace et intégré de gestion des déchets » avec pour objectifs principaux « la réduction des déchets, l’amélioration du tri et du recyclage, et la création d’emplois verts, tout en renforçant la participation locale et en contribuant à l’amélioration de la qualité de l’environnement. »
Samir Benisid