Culture

Oran : Quand l’art contemporain revisite le patrimoine algérien

La maison de la culture Zeddour Brahim El-Kacem d’Oran accueille depuis mardi un workshop artistique national ambitieux qui réunit soixante passionnés d’arts plastiques autour d’un défi créatif stimulant : revisiter le patrimoine algérien avec les codes de l’art contemporain. Intitulée « Notre patrimoine avec une touche contemporaine » et organisée sous le slogan « Un pas vers le renouveau du patrimoine », cette manifestation illustre parfaitement la volonté des institutions culturelles de créer des ponts entre tradition et modernité. L’initiative, supervisée par la direction locale de la culture et portée par l’Association de la jeunesse printemps de l’art d’Oran avec le soutien du ministère de la Culture, répond à un enjeu majeur : comment préserver et transmettre notre héritage culturel en le rendant accessible aux nouvelles générations. Comme l’explique Daho Kheira, conseillère culturelle principale de la direction, cette démarche vise à « valoriser le patrimoine, enrichir la scène culturelle et accompagner les associations porteuses de projets culturels et artistiques ». Le workshop mise sur l’expérimentation artistique pour renouveler le regard porté sur les richesses patrimoniales algériennes. Les participants, mélange d’amateurs passionnés et de professionnels confirmés, explorent les costumes traditionnels, les us et coutumes ancestraux, ainsi que les sites historiques et archéologiques du pays à travers le prisme de techniques contemporaines innovantes. Collage, monotype et filographie deviennent ainsi les outils d’une réappropriation créative de l’héritage culturel national. « Ces techniques modernes apportent une valeur créative supplémentaire pour la préservation et la valorisation du patrimoine », souligne Daho Kheira, mettant l’accent sur cette approche qui transforme la conservation passive en démarche artistique active. L’artiste plasticienne Meriem Ghellai, présidente de l’association organisatrice, confirme cette philosophie en insistant sur l’importance de cette « touche contemporaine » qui permet de créer un dialogue fructueux entre passé et présent.

L’encadrement pédagogique de qualité assure la réussite de cette expérience. Trois enseignants universitaires spécialisés en arts plastiques accompagnent les participants : Adlane Djefal d’Oran, Saïd Chender de Mostaganem et Ahmed Zergaoui de Mascara. Leur expertise garantit un niveau d’exigence artistique élevé tout en respectant l’approche participative et inclusive du projet. Au-delà des ateliers de création, le programme enrichit la réflexion avec plusieurs interventions complémentaires. Une présentation sur la réalité des galeries d’art en Algérie ouvre le débat sur les circuits de diffusion artistique, tandis que l’artiste Noureddine Kour partage l’expérience de la galerie d’art de calligraphie arabe d’Oran. L’Association « Kheïma Khadra » anime quant à elle une rencontre patrimoniale qui met en valeur « la richesse et la diversité du patrimoine algérien ». Cette manifestation, qui se clôturera le 12 juin par une exposition des œuvres produites durant les ateliers, témoigne d’une dynamique culturelle prometteuse. susciter de nouveaux questionnements. En réconciliant tradition et innovation, ce workshop oranais propose une voie originale pour faire vivre l’héritage culturel algérien dans le présent.

R.C.

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