Super-Division de basket-ball: Une finale inédite qui sent la poudre
La Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf s’apprête à vivre deux soirées de feu ce week-end avec la finale du tournoi des « AS » de Super-Division de basket-ball. Vendredi et samedi, le NB Staoueli et le NA Hussein-Dey vont s’affronter dans un duel aller-retour qui promet d’être explosif, tant les deux formations arrivent à cette échéance avec des profils diamétralement opposés.
D’un côté, le NBS fait figure d’épouvantail depuis le début de la saison 2024-25. Les hommes de Mohamed Yahia ont survolé la première phase, ne concédant que deux défaites en vingt-six journées, face à l’USM Alger (62-71) et le WO Boufarik (60-67). Cette régularité exemplaire leur a permis de décrocher le titre symbolique de la phase régulière et de se positionner comme le grand favori pour succéder au WOB au palmarès. Le club de la côte ouest algéroise rêve d’un troisième sacre national après ceux de 2007 sous l’appellation DRBS et 2022, et compte bien capitaliser sur sa supériorité affichée face aux Nahdistes lors de leurs confrontations directes cette saison.
Car les statistiques parlent en faveur de Staoueli : trois victoires contre Hussein-Dey, dont deux en phase régulière (73-71 à l’aller, 80-58 au retour) et une autre en play-offs (73-56). Les coéquipiers de l’international Sedoud semblent avoir trouvé la formule pour neutraliser les ambitions des « Sang et Or », mais le basket-ball nous a souvent prouvé que les finales obéissent à des règles particulières.
De l’autre côté, le NAHD arrive avec la force de celui qui n’a plus rien à perdre. La qualification des Nahdistes pour cette finale a créé l’une des plus belles surprises de la saison, tant les observateurs misaient sur une confrontation entre Staoueli et Boufarik, voire le MC Alger. Mais c’était sans compter sur la détermination des hommes de Rayen Hamdi, qui ont réalisé un exploit retentissant en demi-finale face au géant boufarikois. Menés 62-69 à l’aller, les Husseiniens ont renversé la situation au retour avec une victoire éclatante 98-90, prouvant qu’ils avaient les ressources mentales pour jouer les trouble-fête.
Cette capacité de réaction du NAHD constitue peut-être l’élément le plus inquiétant pour Staoueli. Car si le NBS a montré une régularité impressionnante tout au long de la saison, Hussein-Dey possède cette faculté rare de se transcender dans les moments cruciaux. Un atout non négligeable pour une formation qui tentera d’inscrire son nom pour la première fois au palmarès d’un championnat largement dominé depuis les années 80 par le MC Alger et le GSP avec leurs vingt-et-un titres, ainsi que le WO Boufarik et ses dix couronnes.
Le NAHD n’est pas pour autant un novice dans la conquête de trophées. Le club compte quatre Coupes d’Algérie à son actif, remportées en 1977, 1982, 1984 et 1991, preuve qu’il sait se montrer à la hauteur des grands rendez-vous. Cette expérience des finales pourrait s’avérer précieuse face à un adversaire certes favori, mais qui pourrait ressentir la pression d’un statut qu’il n’a pas choisi.
La formule aller-retour ajoute une dimension tactique supplémentaire à cette confrontation. Le règlement, conforme aux standards FIBA, stipule qu’aucune prolongation ne sera jouée lors du premier match, laissant place à toutes les stratégies. En revanche, si le score cumulé est nul à l’issue du match retour, les prolongations s’enchaîneront jusqu’à ce qu’un vainqueur se dégage. Une perspective qui pourrait avantager l’équipe la plus fraîche physiquement et mentalement. Après des années de domination des formations traditionnelles, voir un « petit poucet » comme Hussein-Dey bousculer la hiérarchie établie témoigne d’un rééquilibrage bienvenu du championnat. Même si Staoueli part largement favori, le NAHD incarne cette capacité du sport à créer la surprise et à récompenser l’audace.
Le rendez-vous est pris : vendredi 13 juin à 18h00 pour l’aller, samedi 14 juin à 17h00 pour le retour. Deux soirées qui promettent d’être mémorables à la Coupole, où le public algérois aura l’occasion d’assister à un duel entre expérience et fougue, entre logique sportive et rêve d’exploit. M. Dahleb