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Algérie-Malaisie : Sonarem scelle un partenariat stratégique avec Lion Group

Un mémorandum d’entente a été signé dimanche entre le groupe public Sonarem et le conglomérat malaisien Lion Group, scellant ainsi une alliance stratégique qui marque l’aboutissement de plusieurs mois de négociations entre les deux entités.

Le protocole d’accord signé au siège du ministère de l’Énergie et des Mines en présence du premier responsable du secteur Mohamed Arkab s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation du secteur minier algérien. Selon le communiqué officiel, cette coopération vise à « examiner les opportunités de coopération dans les domaines d’exploration et d’exploitation minières, notamment l’or, le cuivre, le manganèse et autres minerais, outre la promotion des investissements communs, l’échange des expertises et la formation des compétences ». L’accord prévoit également le « développement des sites miniers à identifier ultérieurement, ainsi que la transformation des ressources minières ».

Cette signature intervient après une série de rencontres de haut niveau qui témoignent de l’importance accordée par les autorités à ce partenariat. La délégation malaisienne, conduite par Tan Sri William Cheng, avait été reçue par le président Abdelmadjid Tebboune le 18 décembre 2024, puis par le ministre d’État de l’Énergie le 11 juillet 2024, et enfin par le PDG de Sonarem le 22 avril 2025. Lion Group, dirigé par le magnat malaisien William Cheng, représente un partenaire de choix pour l’Algérie. Actif dans plusieurs pays d’Asie où il a investi massivement dans la fabrication de pneus et la grande distribution, le conglomérat s’est imposé comme « un acteur principal dans le secteur de l’acier », avec Lion Industries Corporation Berhad parmi ses filiales les plus importantes. Cette expertise dans la métallurgie correspond parfaitement aux ambitions algériennes de valorisation de ses ressources minières.

L’enjeu de cette signature dépasse le cadre d’un simple accord commercial. Il s’agit pour l’Algérie de concrétiser sa stratégie de diversification économique en attirant des investissements étrangers dans des secteurs à forte valeur ajoutée. Le mémorandum prévoit « l’identification des projets prioritaires et l’établissement des cadres techniques, financiers et juridiques qui régiront leur coopération », ouvrant la voie à des investissements structurants.

Cette coopération s’appuie sur des fondations solides établies depuis 2023, quand l’Agence algérienne de promotion de l’investissement avait annoncé le lancement d’un mégaprojet avec Lion Group. Ce projet pharaonique, évalué à 6 milliards de dollars et susceptible de générer près de 10 000 emplois, prévoyait notamment le transfert d’une unité de production de fonte de briquetage à chaud d’une capacité de 1,7 million de tonnes par an, ainsi que la réalisation d’une nouvelle usine de paillettes de 4 millions de tonnes annuelles.

L’intérêt du groupe malaisien pour l’Algérie ne se limite pas aux mines. Lors de précédentes déclarations, William Cheng avait exprimé sa volonté d’investir dans l’industrie de l’aluminium, la sidérurgie, les énergies renouvelables et même le tourisme. La signature de ce mémorandum avec Sonarem constitue donc un signal fort adressé aux investisseurs internationaux. Elle démontre la capacité de l’Algérie à attirer des capitaux étrangers dans des secteurs stratégiques, au-delà des hydrocarbures traditionnels. Pour Sonarem, cette alliance représente une opportunité de moderniser ses opérations et d’accéder à des technologies de pointe dans l’exploration et l’exploitation minières.

L’accord prévoit également un volet formation et transfert de compétences qui pourrait bénéficier durablement au secteur minier algérien. Avec cette signature, l’Algérie confirme son ouverture croissante aux investissements asiatiques, dans une logique de diversification géographique de ses partenaires économiques.

Samir Benisid

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