Téhéran répond aux menaces de Trump et met en garde : L’Iran déploie son arsenal sophistiqué
L’Iran a franchi un nouveau cap dans sa réponse militaire aux agressions israéliennes en déployant pour la première fois ses missiles balistiques « Sejil » les plus sophistiqués, marquant une escalade significative dans le conflit né des attaques sionistes depuis vendredi dernier.
Cette démonstration de force intervient alors que les autorités iraniennes ont explicitement mis en garde Washington contre tout franchissement de « lignes rouges », répondant directement aux déclarations du président américain Donald Trump.
L’ambassadeur iranien auprès des Nations Unies à Genève, Ali Bahreini, n’a pas mâché ses mots mercredi lors d’une conférence de presse, qualifiant les propos de Trump de « totalement déséquilibrés » et d' »irresponsables ». « Nous suivons de près les propos des responsables américains, y compris ceux du président des États-Unis », a-t-il déclaré, avant d’ajouter avec fermeté : « Il y a une ligne rouge. Si elle est franchie, une réponse viendra. » Cette mise en garde directe illustre la détermination de Téhéran à ne pas céder face aux pressions américaines, même dans un contexte d’escalade militaire majeure.
Cette posture de défi s’accompagne d’une montée en puissance militaire sans précédent. Le Corps des Gardiens de la Révolution islamique a annoncé avoir utilisé des missiles « Sejil » ultra-lourds à longue portée dans la douzième vague de l’opération « Promesse Honnête 3 », marquant la première utilisation opérationnelle de ces armes stratégiques. Ces missiles balistiques à combustible solide représentent une révolution technologique dans l’arsenal iranien, avec une portée de 2000 à 2500 kilomètres et une vitesse dépassant 17000 kilomètres par heure, soit plus de 14 fois la vitesse du son, rendant leur interception extrêmement difficile.
Le déploiement de ces armes sophistiquées s’inscrit dans une stratégie militaire globale dans le cadre d’une réponse légitime à l’agression israélienne. L’ambassadeur iranien en Grande-Bretagne, Ali Moussavi, a dénoncé devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes britannique l’attaque israélienne comme « une violation flagrante de la Charte des Nations Unies » et « une menace sérieuse pour la sécurité internationale ». Il a particulièrement mis l’accent sur le fait que les frappes israéliennes ont visé une installation nucléaire pacifique, créant un « risque réel de fuites radioactives » et constituant une escalation dangereuse du conflit.
Les statistiques présentées par la diplomatie iranienne révèlent l’ampleur des destructions : plus de 220 citoyens tués et près de 1500 blessés selon les autorités de Téhéran, qui accusent l’entité sioniste d’avoir frappé « des infrastructures civiles, des bâtiments résidentiels, des hôpitaux et des raffineries de pétrole ». Cette escalade intervient paradoxalement juste avant le sixième cycle de négociations indirectes sur le nucléaire entre l’Iran et les États-Unis à Oman, compliquant davantage les perspectives diplomatiques.
Face à cette situation, la rhétorique iranienne traduit une volonté de résistance absolue.
« L’Iran ne se rendra jamais »
Le guide suprême Ali Khamenei a répondu aux exigences de capitulation de Trump et déclaré que « la nation iranienne ne se rendra jamais », ajoutant que son pays « s’oppose fermement à une guerre imposée, tout comme elle s’opposera fermement à une paix imposée ». Cette position de principe trouve écho dans les déclarations du président Massoud Pezeshkian, qui promet une réponse « du même niveau » que les attaques subies, et du ministre des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi, affirmant que les Iraniens combattront « jusqu’à la dernière goutte de sang ».
Sur le terrain, cette détermination se traduit par un déploiement technologique impressionnant. Outre les missiles Sejil, l’Iran a également utilisé ses missiles hypersoniques Fattah-1, dévoilés en 2023, affirmant avoir acquis « un contrôle total du ciel des territoires occupés ». Les Gardiens de la Révolution revendiquent avoir « détruit les défenses aériennes de l’armée israélienne » et promettent que leurs « missiles rapides ne laisseront pas les Israéliens une seule minute hors des abris ».
Cette montée aux extrêmes militaires s’accompagne d’une critique sévère de l’attitude occidentale. L’ambassadeur Bahreini a dénoncé le fait que « les pays européens non seulement ne condamnent pas les attaques et l’agression, mais essaient de justifier l’agression par des allégations infondées », qualifiant cette position de « honteuse ». L’Iran invoque l’article 51 de la Charte des Nations Unies pour justifier son droit à la légitime défense, tout en exhortant la communauté internationale à condamner explicitement l’agression israélienne.
L’escalade actuelle révèle ainsi la capacité de l’Iran à mobiliser un arsenal technologique sophistiqué tout en maintenant une posture de résistance face aux pressions internationales, transformant ce conflit en un test majeur des équilibres géopolitiques régionaux.
Lyes Saïdi