Face à l’agression israélienne : L’Iran démontre sa capacité de riposte dans un contexte de tensions mondiales
Neuf jours après le déclenchement de l’opération « Promesse honnête 3 », l’Iran poursuit sa campagne de riposte contre l’agression israélienne, démontrant une capacité opérationnelle soutenue. Samedi, les forces armées iraniennes ont mené leur 18e vague de frappes consécutives, utilisant des drones et des missiles de précision pour cibler des objectifs préalablement identifiés, selon un communiqué du Corps des gardiens de la révolution islamique.
Pour rappel, le 13 juin l’entité sioniste a lancé une agression contre l’Iran qui a fait jusqu’à 400 morts selon le ministre iranien de la Santé. La riposte à cette agression révèle l’ampleur des capacités défensives iraniennes. Le CGRI a affirmé que ces attaques « ont réussi à détruire les cibles » visées et ont « infligé des pertes importantes à l’ennemi sioniste ».
La dimension de sécurité intérieure de cette crise transparaît également dans l’arrestation, annoncée samedi par la police de la province de Qom, de 22 personnes accusées d’espionnage au profit de l’entité sioniste en l’espace de huit jours. Cette opération souligne les préoccupations sécuritaires iraniennes face à d’éventuelles infiltrations et leur volonté de neutraliser toute menace interne pendant cette période de tensions extrêmes.
Sur le plan diplomatique, l’Iran maintient une position ferme tout en gardant ouverte la voie des négociations sous certaines conditions. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a clarifié la position de Téhéran lors d’une réunion avec ses homologues européens et le chef de la politique étrangère de l’UE à Genève vendredi. « Si l’agression sioniste cesse et que l’agresseur est tenu responsable de ses crimes, l’Iran sera prêt à envisager la voie diplomatique », a-t-il déclaré, tout en posant une ligne rouge infranchissable : « les capacités de défense de l’Iran ne sont pas négociables ».
Cette position intransigeante sur les capacités militaires iraniennes intervient dans un contexte où Téhéran revendique son « droit à la légitime défense » et promet de « continuer sérieusement et résolument » à l’exercer pour « mettre fin à l’agression sioniste et empêcher qu’elle ne se reproduise ». Le chef de la diplomatie iranienne a également rappelé que le programme nucléaire de son pays demeure « pacifique et surveillé par l’Agence internationale de l’énergie atomique », qualifiant toute attaque contre les installations nucléaires iraniennes de « crime grave et violation flagrante du droit international ».
Risque d’une troisième guerre mondiale
La crise actuelle suscite des inquiétudes au plus haut niveau international, le président russe Vladimir Poutine ayant exprimé vendredi sa préoccupation face au « risque très élevé » d’une troisième guerre mondiale. « Nous sommes préoccupés par la possibilité d’une guerre mondiale. Tous les conflits doivent être résolus par des moyens pacifiques », a déclaré Poutine lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg. Le dirigeant russe a également révélé que le président américain Donald Trump s’était engagé à garantir la sécurité du personnel russe sur le site nucléaire iranien de Bouchehr.
Moscou a également clarifié sa position sur le dossier iranien, Poutine réaffirmant samedi l’opposition de la Russie à la prolifération des armes de destruction massive tout en soutenant le droit de l’Iran à développer l’énergie nucléaire civile. « L’Agence internationale de l’énergie atomique n’a trouvé aucune preuve indiquant que Téhéran cherche à fabriquer des armes nucléaires », a-t-il souligné, mentionnant également l’importance de « la fatwa en Iran interdisant les armes nucléaires ».
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé un appel pressant vendredi devant le Conseil de sécurité, mettant en garde contre le risque « d’embraser toute la région et créer une situation incontrôlable ». « C’est pourquoi nous devons agir en urgence pour éviter ce scénario », a-t-il insisté lors d’une réunion consacrée aux dangers guettant la paix et la sécurité internationales.
La mobilisation diplomatique régionale s’intensifie également, avec la tenue samedi à Istanbul de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique, qui consacre une séance spéciale à l’agression contre l’Iran. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué « la résilience du peuple iranien face aux attaques sionistes », appelant à « renforcer la solidarité pour mettre fin à la piraterie sioniste en Palestine, en Syrie, au Liban et en Iran ». « Nous ne doutons pas que le peuple iranien, avec sa solidarité face aux difficultés, surmontera ces jours difficiles », a-t-il affirmé.
Cette solidarité régionale s’était déjà manifestée vendredi soir lors d’une session extraordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes à Istanbul, où les participants ont unanimement condamné l’agression israélienne contre l’Iran, la qualifiant de « violation de la Charte des Nations unies et de menace à la paix et à la sécurité dans toute la région du Moyen-Orient ». Les pays arabes ont également appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à « assumer les responsabilités qui lui incombent » face à cette escalade.
Lyes Saïdi