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Guerres de 4e génération: L’ANIRA dénonce les campagnes de désinformation visant l’Algérie

Dans un contexte régional marqué par l’escalade des tensions au Moyen-Orient l’Algérie fait face à une intensification des campagnes de désinformation orchestrées par des forces hostiles.

L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) a fermement condamné dimanche ces tentatives de manipulation qui s’inscrivent dans le cadre des guerres de quatrième et cinquième génération. L’ANIRA a exprimé « sa vive préoccupation et son indignation » face à « l’escalade du discours médiatique trompeur chargé de dimensions alarmistes suspectes », particulièrement propagé « à travers un certain nombre de sites web ». Cette montée en puissance de la désinformation coïncide avec les tensions géopolitiques actuelles au Moyen-Orient, révélant une stratégie coordonnée visant à déstabiliser l’Algérie.

L’autorité de régulation pointe du doigt « la promotion de données falsifiées et de contenus trompeurs traitant des contextes régional et international, en impliquant l’Algérie dans des analyses et des spéculations non fondées ». Cette tactique s’inscrit clairement dans ce que l’ANIRA qualifie de « discours qui relève manifestement des outils des guerres de quatrième et cinquième génération et qui se base sur des spéculations et des illusions sans aucun fondement ni source fiable ».

Ces guerres hybrides, caractérisées par l’utilisation massive de la désinformation et de la manipulation psychologique, constituent aujourd’hui l’une des principales menaces à la stabilité des États. L’Algérie, consciente de ces nouveaux défis sécuritaires, développe ses capacités de riposte face à ces agressions non conventionnelles.

Bien que l’ANIRA ne désigne pas explicitement les responsables de cette campagne, les observateurs pointent du doigt le régime du Makhzen marocain, coutumier de ces pratiques de guerre informationnelle contre l’Algérie. Rabat utilise systématiquement la propagande et les fake news pour tenter de ternir l’image de son voisin oriental, particulièrement lors des crises régionales.

Dans le contexte actuel du conflit entre l’entité sioniste et l’Iran, le Makhzen tente de faire croire à une délirante implication de l’Algérie dans ces tensions, cherchant à présenter Alger comme un acteur déstabilisateur. Cette stratégie vise à détourner l’attention de la coopération sécuritaire maroco-israélienne.

Les services de propagande marocains exploitent chaque crise régionale pour alimenter leurs campagnes de désinformation, utilisant des réseaux de sites web et de comptes sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs narratifs mensongers.

L’ANIRA dénonce « fermement ce type d’alarmisme artificiel et tendancieux » et met en garde contre « le fait de se laisser entraîner par ces contenus tendancieux qui manquent des moindres critères professionnels ». Ces pratiques « promeuvent des discours qui menacent la tranquillité publique et perturbent l’opinion publique nationale, via une propagande dirigée qui sert des agendas étrangers connus pour utiliser la rumeur comme outil d’affaiblissement du moral et d’atteinte à la confiance dans les institutions de l’État et de semer la confusion parmi les citoyens ».

L’autorité souligne que « ce contenu qui manque des règles les plus élémentaires d’enquête et de vérification, constitue une violation flagrante du décret exécutif n°24-250 qui détermine les dispositions du cahier des charges générales imposées aux services de communication audiovisuelle ». Elle rappelle particulièrement l’article 5 qui oblige les services audiovisuels à respecter « la souveraineté nationale et l’unité nationale et l’unité du territoire national, et la sécurité et la défense nationales, et l’ordre public ainsi que les intérêts économiques et la politique étrangère de l’État algérien ».

Face à cette situation, l’ANIRA confirme « l’application des dispositions de l’article 34 de la loi 23-20 organisant l’activité audiovisuelle, en cas de non-respect des clauses des cahiers des charges générales et particulières, et exposent les entrepreneurs de communication audiovisuelle à des poursuites administratives sous les dispositions du chapitre huit de cette loi ». En tant qu' »instance légalement habilitée à protéger l’espace communicationnel audiovisuel des dérives », l’autorité appelle toutes les institutions audiovisuelles à « faire preuve de responsabilité et de vigilance élevée et s’engager dans l’objectivité et le professionnalisme dans le traitement de telles questions sensibles, avec le souci d’enquêter minutieusement dans le choix d’analystes politiques reconnus pour leur compétence et leur objectivité et s’abstenir d’inviter des voix non qualifiées qui manquent d’expérience ou glissent dans l’analyse émotionnelle et trompeuse ».

L’ANIRA affirme qu’elle « n’hésitera pas à prendre les mesures juridiques et réglementaires nécessaires, contre toute institution dont il est prouvé qu’elle a délibérément diffusé l’alarmisme collectif, et ce pour préserver l’unité nationale et respecter l’opinion publique et garantir la crédibilité des médias nationaux ».

L’autorité insiste sur le fait que « l’Algérie est forte par ses institutions et son peuple et ne sera pas effrayée par les campagnes de brouillage ni par les illusions propagandistes », rappelant que « les médias nationaux resteront un partenaire actif dans la défense des constantes et au service de l’intérêt général ».

L’intensification de ces campagnes de désinformation coïncide avec les tensions croissantes au Moyen-Orient et la position ferme de l’Algérie en faveur de la désescalade diplomatique. Certains acteurs régionaux, notamment le Makhzen marocain allié à Israël, tentent d’exploiter cette conjoncture pour affaiblir la position algérienne.

L’Algérie, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, joue un rôle important dans la recherche de solutions pacifiques aux crises régionales. Cette position diplomatique équilibrée dérange certains acteurs qui préféreraient voir Alger marginalisée dans les discussions internationales. Chokri Hafed

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