Industrie : Alger et Mascate misent sur un partenariat industriel stratégique
L’Algérie et le Sultanat d’Oman renforcent leurs liens économiques avec l’ambition de créer un partenariat industriel intégré. Cette dynamique s’inscrit dans la continuité des relations diplomatiques privilégiées entre les deux pays, notamment après les visites officielles croisées du président algérien Abdelmadjid Tebboune à Mascate et du Sultan Haitham ben Tariq à Alger. Les deux nations partagent une vision commune du développement économique fondée sur la diversification industrielle et l’attraction d’investissements étrangers dans le cadre de leurs stratégies de souveraineté économique respectives. Dans ce contexte et en marge de la Foire internationale d’Alger qui s’ouvre ce lundi et qui met Oman à l’honneur, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, et son homologue omanais du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Qais Bin Mohammed Al Youcef, ont jeté les bases de cette coopération renforcée lors d’une rencontre tenue la veille au siège du ministère algérien. Cette entrevue, qui rassemblait également des représentants diplomatiques et économiques de premier plan, témoigne de la volonté politique des deux gouvernements de concrétiser leurs ambitions de partenariat par des mesures opérationnelles.
L’exemple du projet automobile Hyundai illustre parfaitement le potentiel de cette collaboration bilatérale. Cet investissement de 400 millions de dollars, récemment approuvé par le ministère algérien de l’Industrie avec la participation omanaise, démontre la capacité des deux pays à mener des projets industriels d’envergure. Cette réalisation constitue désormais un modèle de référence pour les futures coopérations dans les secteurs manufacturier, agroalimentaire et du recyclage industriel, domaines identifiés comme prioritaires par les deux parties.
Zones industrielles communes
La stratégie adoptée repose sur une approche pragmatique et mutuellement bénéfique. Les deux ministres ont convenu de créer des zones industrielles communes qui favoriseront l’investissement et la production bilatéraux, tout en développant une base de données partagée pour identifier et accompagner les opportunités d’affaires. Cette infrastructure institutionnelle sera complétée par des mécanismes d’incitation et de soutien aux investissements mutuels, exploitant les avantages comparatifs de chaque économie.
La dimension symbolique de ce partenariat trouve également son expression dans l’invitation du Sultanat d’Oman comme invité d’honneur de la Foire internationale d’Alger, événement économique majeur qui ouvre ses portes cette semaine. Cette reconnaissance mutuelle souligne la profondeur des relations stratégiques entre Alger et Mascat, dépassant le cadre purement commercial pour s’inscrire dans une logique de partenariat à long terme.
Selon le communiqué officiel du ministère de l’Industrie : « Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb a reçu, dimanche, le ministre omanais du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Qais Bin Mohammed Al Youcef, avec lequel il a convenu d’un ensemble de mesures visant à promouvoir le rythme des partenariats industriels entre les entreprises des deux pays. Cette rencontre intervient dans le cadre du renforcement du partenariat stratégique entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman, en application des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la suite de sa dernière visite au Sultanat d’Oman, ainsi que de la visite du Sultan d’Oman, sa Majesté Haitham ben Tariq en Algérie. Les deux parties ont également convenu de former un groupe de travail conjoint, composé de hauts cadres du ministère de l’Industrie et des entreprises omanaises spécialisées, dans le but d’élaborer une feuille de route opérationnelle et de la mettre en œuvre sur le terrain dans un délai ne dépassant pas un mois. Cette nouvelle dynamique confirme la volonté commune de construire un partenariat industriel intégré à même de contribuer au renforcement du développement économique et de la souveraineté industrielle dans les deux pays. »
L’efficacité de cette coopération reposera sur la mise en place d’un groupe de travail conjoint chargé d’élaborer une feuille de route opérationnelle dans un délai d’un mois. Cette approche méthodique garantit la transformation rapide des accords politiques en réalisations concrètes, condition essentielle au succès de tout partenariat économique international dans le contexte concurrentiel actuel.
Sabrina Aziouez