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L’Iran cible une base US au Qatar en riposte aux attaques américaines

Le spectre d’une guerre régionale !

Le Moyen-Orient bascule dangereusement vers un embrasement généralisé après les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes dans la nuit du 22 au 23 juin 2025. Cette escalade militaire spectaculaire, orchestrée par l’administration Trump sans autorisation du Congrès, fait planer le spectre d’une guerre régionale aux conséquences imprévisibles.

L’Iran a riposté  lundi en lançant des missiles contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar, marquant une nouvelle étape dans cette escalade. Téhéran a précisé que le nombre de missiles tirés correspondait exactement au nombre de bombes larguées par les avions américains la veille sur les sites nucléaires de Fordow, Natanz et Ispahan, dans une logique implacable de représailles proportionnelles. Parallèlement, l’armée iranienne a déployé des dizaines de drones suicides vers l’entité sioniste dans le cadre de la 21e vague de l’opération « Promesse honnête 3 », initiée en réponse à l’agression israélienne du 13 juin.

Cette dangereuse escalade trouve ses racines dans la stratégie belliciste de Benjamin Netanyahu, qui a entraîné les États-Unis dans une « guerre coûteuse et injustifiée », selon les termes de l’ambassadeur iranien aux Nations Unies. Depuis le 13 juin, l’entité sioniste poursuit son agression contre le sol iranien, faisant plus de 400 victimes iraniennes, parmi lesquelles de hauts commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils innocents. Cette campagne militaire, menée pendant onze jours consécutifs, révèle une stratégie délibérée de déstabilisation régionale.

La décision de Donald Trump de bombarder les installations nucléaires iraniennes sans consultation du Congrès suscite une levée de boucliers au sein de l’opposition démocrate américaine. Le sénateur Dick Durbin dénonce une violation flagrante de la Constitution, accusant le président de placer les États-Unis « au bord d’une guerre plus large au Moyen-Orient ». Les chefs de file démocrates Chuck Schumer et Hakeem Jeffries estiment que Trump a « augmenté de manière spectaculaire » le risque d’implication américaine dans une nouvelle déflagration régionale. Alexandria Ocasio-Cortez va plus loin, accusant le président d’avoir « risqué de manière impulsive de lancer une guerre qui pourrait nous piéger pendant des générations ».

Cette critique bipartisane reflète l’absence de menace imminente identifiée par les services de renseignement américains qui aurait pu justifier une action militaire unilatérale. La décision trumpienne apparaît ainsi comme un acte d’aventurisme militaire, dictée par des considérations politiques plutôt que par une nécessité sécuritaire avérée.

La communauté internationale exprime une profonde inquiétude face à cette escalade. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres met en garde contre un « cycle sans issue de représailles après représailles », soulignant que « les populations de la région ne peuvent pas subir un nouveau cycle de destruction ». Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique Rafael Grossi tire la sonnette d’alarme, avertissant que « le régime de non-prolifération nucléaire tel que nous le connaissons pourrait s’effondrer » si la diplomatie ne reprend pas ses droits.

Les conséquences de cette politique belliqueuse se mesurent déjà sur le terrain. Le Qatar, contraint de suspendre son trafic aérien par mesure de précaution, dénonce une « violation flagrante » de sa souveraineté et se « réserve le droit » de répondre à l’attaque iranienne. Cette extension géographique du conflit illustre parfaitement les risques d’embrasement régional générés par l’irresponsabilité des dirigeants américain et israélien.

La Russie et la Chine, par la voix de leurs représentants à l’ONU, condamnent fermement ces « actions irresponsables, dangereuses et provocatrices ». Moscou et Pékin, accompagnés du Pakistan, ont fait circuler un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et condamnant « dans les termes les plus forts les attaques contre les sites et installations nucléaires pacifiques » en Iran. Cette initiative diplomatique révèle l’isolement croissant des États-Unis et de l’entité sioniste sur la scène internationale. L’agression provoquée à l’encontre de l’Iran « n’a pas le moindre fondement ni la moindre justification », a déclaré lundi le président russe Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en visite à Moscou. « Votre visite en Russie survient à un moment complexe, dans une période de fortes tensions dans la région et autour de votre pays », a indiqué M. Poutine à M. Araghchi. « Notre positionnement sur les événements actuels est connu de tous. Il a été clairement défini par le ministère russe des Affaires étrangères et vous connaissez notre position au Conseil de sécurité de l’ONU », a ajouté le président russe. Il a rappelé que la Russie jouissait de relations « durables, amicales et stables » avec l’Iran, et assuré que son pays s’efforçait activement de soutenir le peuple iranien. La Russie n’écarte pas aussi la possibilité de voire « certains pays fournir des ogives nucléaires » à l’Iran en cas de conflit majeur.

L’Iran, de son côté, maintient sa détermination à poursuivre son programme nucléaire pacifique. Le vice-ministre des Affaires étrangères Majid Takht-Ravanchi réaffirme que Téhéran demeure « un membre sincère du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires » et refuse toute ingérence extérieure dans ses activités nucléaires civiles. Cette position de principe contraste avec l’agression militaire subie par le pays.

L’Algérie, par la voix de son représentant permanent Amar Bendjama, lance un appel « ferme » à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise des négociations, soulignant que « le monde, particulièrement le Moyen-Orient, ne peut supporter une nouvelle guerre ». Cette voix de la sagesse résonne face à la folie destructrice qui s’empare de la région.

Aujourd’hui, tandis que les drones iraniens sillonnent le ciel vers leurs cibles israéliennes et que les missiles pleuvent sur les bases américaines, la fenêtre diplomatique se referme inexorablement. La responsabilité historique de Trump et Netanyahu dans cette escalade vers l’abîme apparaît désormais clairement établie. Leur politique de force aveugle menace non seulement la stabilité régionale mais l’équilibre géopolitique mondial, transformant le Moyen-Orient en poudrière prête à exploser.

Lyes Saïdi

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