Bentaleb au Conseil de la Nation: « Le système de sécurité sociale n’a pas besoin de révision »
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale Fayçal Bentaleb a livré lundi devant le Conseil de la nation une défense vigoureuse du système de sécurité sociale algérien, affirmant avec fermeté qu’il est « solide et ne nécessite pas de révision ». Cette déclaration, prononcée lors des débats sur le projet de loi modifiant les assurances sociales pour prolonger le congé de maternité, intervient dans un contexte où l’Algérie s’impose comme une référence régionale en matière de protection sociale. Le ministre a souligné la robustesse structurelle du système algérien, précisant qu' »il n’est pas nécessaire de revoir le système de sécurité sociale, car celui-ci est solide dans ses fondements organisationnels et législatifs et se distingue par son caractère inclusif et son ancrage dans la dimension sociale consacrée dans toutes les constitutions ».
M. Bentaleb a particulièrement mis en exergue la singularité du modèle algérien sur la scène internationale, déclarant que l’Algérie « fait partie des rares pays disposant d’un système de sécurité sociale intégré ». Cette spécificité prend tout son relief quand le ministre établit un contraste saisissant avec la situation mondiale : « Alors que l’Algérie procède à l’intégration de 500.000 jeunes dans des emplois permanents et à la réduction de l’âge de la retraite, d’autres pays, eux, procèdent à des licenciements et au relèvement de l’âge de départ à la retraite ». Le ministre s’est félicité d’un système national qui couvre les neuf axes énoncés dans la convention n°102 de l’Organisation internationale du Travail concernant la sécurité sociale, « englobant l’assurance-maladie, la maternité, les accidents du travail, les maladies professionnelles, le chômage, les allocations familiales, l’invalidité, la retraite et le décès ». À cette couverture déjà complète s’ajoutent des spécificités sectorielles comme la couverture des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du Bâtiment, Travaux Publics et Hydraulique, faisant de ce système bénéficiant à plus de 30 millions de personnes « le plus global et complet de la région ».
L’efficacité du système se traduit concrètement dans la prise en charge sanitaire. M. Bentaleb a révélé que les caisses de sécurité sociale ont remboursé en 2024 un total de « 7.400 médicaments, soit 61 % des dépenses liées à la prise en charge sanitaire dans le cadre de la sécurité sociale ». Cette performance s’enrichit du système de mutualité sociale qui couvre « plus de 1,6 million d’adhérents dans diverses spécialités, bénéficiant d’un remboursement supplémentaire de 20 % sur les médicaments et les prestations médicales ».
La santé financière des caisses constitue un autre indicateur de la solidité du système. Le ministre a confirmé que les caisses de sécurité sociale « sont en équilibre depuis 2021, à l’exception de la Caisse nationale des retraites (CNR), qui tend, elle aussi, actuellement, vers l’équilibre ». Concernant le projet de loi débattu relatif à la prolongation du congé de maternité, M. Bentaleb a souligné que la révision s’inscrit dans le cadre de « la mise en œuvre des orientations du président de la République, visant à renforcer les droits de la femme travailleuse et à lui permettre de concilier ses responsabilités professionnelles et familiales ». Il a assuré que l’application de ce texte sera « rigoureuse et de manière claire et transparente », réaffirmant l’engagement de l’État à élargir continuellement la protection sociale.
Cette vision s’inscrit pleinement dans « l’engagement de l’État à renforcer la couverture sociale et à garantir la durabilité du système de sécurité sociale, au service des travailleurs et des assurés sociaux », comme l’a rappelé le ministre. Les membres du Conseil de la nation ont d’ailleurs salué ces nouvelles dispositions, estimant qu’elles permettront « d’élargir les droits sociaux de la femme travailleuse, de renforcer sa place, de favoriser un équilibre entre vie professionnelle et familiale, et de protéger les nourrissons ».
Lyna Larbi