Production d’hydrogène vert pour la sidérurgie : Sonatrach signe un accord avec Hecate et Tosyali
Trois accords majeurs ont été signés en marge de la 12ème édition des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach, organisée au Centre des Conventions d’Oran « Ahmed Ben Ahmed », illustrant la volonté de diversification énergétique de la Sonatrach et de renforcement de ses capacités humaines. Ces partenariats, conclus avec des acteurs américains, turcs et congolais, témoignent de l’ambition internationale de l’entreprise dans sa transition vers les énergies propres. L’accord phare concerne un partenariat tripartite révolutionnaire entre Sonatrach, la société américaine Hecate Energy Global Renewables et le complexe sidérurgique Tosyali Algérie. Ce protocole d’entente, signé par Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, Fouad Tosyali, président du conseil d’administration de Tosyali, et David Wilhelm, dirigeant d’Hecate Energy, vise « la réalisation conjointe d’études pour le développement d’un projet intégré de production d’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables pour les besoins de la sidérurgie ». Cette initiative s’articule autour d’un « projet intégré en deux phases, dont la première est dédiée à la réalisation d’études pour l’évaluation de la viabilité, l’opportunité et la rentabilité du projet, et la seconde phase sera dédiée au développement du projet visant à produire de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables, destiné pour la fabrication des aciers verts ».
Cette collaboration s’appuie sur les fondations établies par deux protocoles antérieurs conclus en 2024. Le premier, signé avec HGR Energy le 29 avril 2024, portait sur « une étude de faisabilité d’un projet de production d’énergie renouvelable en Algérie », tandis que le second, conclu avec Tosyali le 24 juillet 2024, concernait « la conduite d’une étude de faisabilité pour produire en Algérie de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables pour la fabrication des aciers verts au niveau du complexe sidérurgique de Tosyali Iron Steel Industry Algérie ». Cette convergence d’intérêts industriels et environnementaux positionne l’Algérie comme un acteur émergent dans la production d’hydrogène vert à destination de l’industrie lourde.
Parallèlement, Sonatrach a renforcé sa dimension continentale à travers un accord de formation avec la République démocratique du Congo. L’Institut algérien du pétrole et la Compagnie nationale pétrolière congolaise ont scellé un partenariat prévoyant la formation de vingt étudiants congolais à l’université de Boumerdès dans des spécialités liées aux hydrocarbures, complétée par des stages pratiques au sein des unités industrielles de Sonatrach. Cette coopération Sud-Sud s’accompagne d’un volet administratif entre l’IAP et l’Université de Boumerdès facilitant l’inscription des ingénieurs congolais, s’inscrivant dans l’accord-cadre existant entre Sonatrach et cette université.
Le troisième accord, conclu entre le Centre de recherche et développement de Sonatrach et sa filiale SOMIZ, illustre l’effort d’optimisation interne des compétences techniques du groupe. Ces initiatives s’inscrivent pleinement dans « les stratégies nationales de développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène auxquelles Sonatrach contribue pleinement à travers un programme ambitieux visant la transition énergétique et permettant notamment la réduction de la consommation du gaz naturel et la diminution des émissions de gaz à effet de serre ». Cette approche multidimensionnelle confirme la transformation progressive de Sonatrach d’un producteur traditionnel d’hydrocarbures vers un acteur intégré de la transition énergétique, capable d’attirer des partenaires technologiques de premier plan tout en renforçant sa coopération africaine.
Samira Ghrib