Grands Lacs: Accord de paix entre la RDC et le Rwanda
La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé vendredi un accord de paix à Washington, marquant potentiellement la fin d’un conflit meurtrier qui ensanglante l’est de la RDC depuis plus de trente ans.
L’Accord a été salué par le président Donald Trump comme l’avènement d’un « nouveau chapitre d’espoir et d’opportunités » pour toute la région des Grands Lacs. L’accord, formalisé lors d’une cérémonie solennelle à la Maison Blanche en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio et des ministres des Affaires étrangères des deux pays, Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda, s’inspire d’une déclaration de principes approuvée en avril dernier entre Kinshasa et Kigali. Les dispositions centrales de cet accord portent sur le respect de l’intégrité territoriale congolaise et l’arrêt immédiat des hostilités dans l’est du pays, théâtre d’une offensive menée par le groupe armé M23 qui a déplacé des centaines de milliers de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure. L’engagement congolais à cesser définitivement son soutien aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et aux milices associées constitue l’un des piliers de l’entente, tandis que le Rwanda s’engage de son côté à lever ses « mesures défensives », selon les termes du conseiller de Trump pour l’Afrique, Massad Boulos. Le document prévoit également des mécanismes concrets de désengagement, de désarmement et d’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, ainsi que la création d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire entre les deux nations. Cette région frontalière, riche en ressources naturelles stratégiques, notamment en cobalt dont la RDC est le premier producteur mondial, et en coltan représentant 60% des réserves mondiales de ce minerai essentiel à l’industrie électronique, attise depuis longtemps les convoitises internationales. Donald Trump n’a d’ailleurs pas dissimulé l’intérêt américain pour ces ressources, évoquant l’obtention de droits miniers en RDC comme un bénéfice attendu de cet accord. Le conflit trouve ses racines dans les séquelles du génocide rwandais de 1994, Kigali justifiant ses interventions par la nécessité de se défendre contre les FDLR, créées par d’anciens dirigeants hutus impliqués dans les massacres. Malgré les dénégations du Rwanda concernant son soutien militaire au M23, les accusations persistantes de Kinshasa et les rapports d’experts internationaux ont alimenté les tensions régionales. De multiples cessez-le-feu conclus depuis la reprise des opérations du M23 en 2021 ont été systématiquement violés, perpétuant un cycle de violence qui a coûté des milliers de vies. La signature de cet accord a suscité un accueil unanimement positif de la communauté internationale. Le ministre rwandais des Affaires étrangères a qualifié ce moment d' »historique », soulignant que « un tournant décisif a été atteint » et mettant l’accent sur l’importance du mécanisme permanent de coordination sécuritaire et du retour sécurisé des réfugiés comme éléments essentiels d’une paix durable. L’Union africaine, par la voix de son président de la Commission Mahamoud Ali Youssouf, présent lors de la cérémonie, a salué cette « étape importante » qui complète et renforce les efforts diplomatiques en cours de l’organisation panafricaine, de la Communauté de l’Afrique de l’Est et de la Communauté de développement de l’Afrique australe. Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a également exprimé sa satisfaction, qualifiant l’accord d' »étape importante vers la désescalade, la paix et la stabilité » tout en exhortant les parties à respecter pleinement leurs engagements conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Au siège de l’ONU, Bintou Keita, cheffe de la mission de maintien de la paix en RDC, a estimé que malgré la persistance des tensions, « les lignes de front et de négociation bougent, ouvrant la voie à la paix », évoquant une « avancée majeure vers la fin du conflit ». L’organisation internationale s’est engagée à soutenir pleinement la mise en œuvre de l’accord en coordination étroite avec l’Union africaine et les partenaires régionaux.
L.Saïdi
L’Algérie se félicite de la signature d’un accord de paix entre la RD Congo et le Rwanda
L’Algérie s’est félicitée de la signature, vendredi, à Washington, d’un accord de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines. « La conclusion de cet accord représente une avancée majeure vers la restauration durable de la paix et de la sécurité dans cette région africaine longtemps éprouvée par la violence et les déchirements fratricides », souligne le communiqué. « Au-delà de la région, cet accord rétablit la diplomatie dans sa vocation première de règlement pacifique des différends et réhabilite la voie à suivre pour que les autres foyers de tension, de crise et de conflit en Afrique puissent connaître, à leur tour, le même dénouement pacifique négocié », précise la même source. « L’Algérie exprime, enfin, son plein soutien à la mise en œuvre effective de cet accord et forme le vœu de voir cette dynamique salutaire s’étendre aux autres régions instables en Afrique, en vue de favoriser l’émergence d’un continent stable et sur dont l’énorme potentiel sera exclusivement concentré sur les objectifs de développement et de prospérité », conclut le communiqué.