Politique : Le congrès du RND fixé pour le 19 juillet
Le paysage politique algérien a connu une intense activité ce week-end avec plusieurs événements marquants qui dessinent les contours des débats politiques nationaux.
Cette effervescence politique intervient dans un contexte national et international particulièrement dense, où les questions de gouvernance, de développement économique et de positionnement géopolitique occupent une place centrale dans les préoccupations des acteurs politiques. Les différentes formations ont ainsi profité de ce week-end pour préciser leurs positions et leurs stratégies face aux défis contemporains.
Le Rassemblement national démocratique a ainsi annoncé officiellement la tenue de son 7e Congrès pour les 19 et 20 juillet prochains à Alger. Cette annonce, faite par le chargé de la gestion du parti Monder Bouden lors de la réunion de la commission nationale de préparation, revêt une importance particulière dans la stratégie de repositionnement du parti sur l’échiquier politique national. Présidant au siège du parti cette réunion préparatoire, Bouden a souligné que ce rendez-vous constituera « une étape décisive dans le processus de relance, de restructuration et de développement du parti, pour répondre aux aspirations de ses militants et une occasion pour renouveler la confiance et unifier les rangs ». Cette formulation révèle les enjeux internes auxquels fait face le RND, notamment la nécessité de consolider ses structures et de mobiliser ses militants autour d’un projet politique renouvelé.
L’ambition affichée par le RND dépasse largement les considérations organisationnelles internes pour s’inscrire dans une démarche de repositionnement stratégique sur la scène politique nationale. Bouden a ainsi précisé que ce Congrès vise à « renforcer sa présence sur la scène nationale, en ouvrant la voie aux différentes catégories pour être un partenaire actif dans le processus d’édification nationale ». Cette déclaration témoigne de la volonté du parti de jouer un rôle plus actif dans la vie politique algérienne, tout en réaffirmant son soutien au programme du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Notons que ce congrès intervient après la démission du SG du parti Mustapaha Yahi il y’a quelques semaines.
Appel au dialogue national
Dans un registre différent mais tout aussi significatif, le mouvement Ennahda a marqué ce week-end politique par un appel retentissant au dialogue national. Réuni vendredi sous la présidence de son secrétaire général Mohamed Dhouibi, le bureau national du mouvement a adopté une position audacieuse en appelant le président de la République à accélérer le lancement d’un dialogue politique national global. Cette démarche s’inscrit dans une logique d’ouverture démocratique que le mouvement juge nécessaire pour « ouvrir le champ aux forces vives de la société afin de renforcer le front intérieur, face à l’escalade des défis régionaux et des pressions internes ». L’analyse développée par Ennahda lors de cette réunion couvre un spectre particulièrement large de préoccupations nationales et internationales. Le mouvement a ainsi renouvelé son appel au gouvernement pour mobiliser toutes les institutions de l’État et ses ressources humaines et financières afin de lancer une dynamique économique forte basée sur l’augmentation du taux de croissance et l’accroissement du produit intérieur brut, en adéquation avec les véritables potentialités du pays. Cette approche économique s’accompagne d’exigences précises en matière de gouvernance, le mouvement insistant sur la nécessité de consacrer le principe de transparence par l’accélération de la numérisation et la lutte contre toutes les formes de bureaucratie et de corruption, particulièrement concernant l’attribution de terrains, les permis de construire, les crédits et les licences d’exploitation, considérés comme des obstacles directs à tout projet d’investissement sérieux.
Sur le plan international, Ennahda a affiché des positions fermes. Le mouvement a appelé la diplomatie algérienne à poursuivre la coordination des efforts avec les pays arabes et musulmans qui rejettent l’occupation et la normalisation, ainsi qu’avec les hommes libres du monde, pour faire pression en vue d’arrêter l’agression israélienne sur Ghaza. Le mouvement exige que la communauté internationale assume pleinement ses responsabilités politique, juridique et morale face à ce qu’il qualifie de génocide continu contre le peuple palestinien, tout en insistant sur la nécessité de mettre fin à l’occupation et de permettre au peuple palestinien d’établir son État indépendant avec Jérusalem pour capitale.
Dans le même registre géopolitique, le bureau national d’Ennahda a condamné avec force l’agression sioniste et américaine contre la souveraineté de l’Iran, État frère, et le ciblage de son programme nucléaire pacifique. Le mouvement a exprimé sa réprobation des positions occidentales partiales et soutenant cette agression illégale, renouvelant son appel aux États musulmans pour resserrer les rangs et renforcer la coopération et la solidarité entre eux face à l’ennemi commun représenté par l’occupation sioniste. Le week-end politique a également été marqué par l’initiative du Front El Moustakbal, qui a organisé un séminaire wilaya dédié aux femmes dans la capitale. Supervisé par le président du parti, le docteur Fateh Boutbig, cet événement a connu une large participation des militantes du parti, de ses cadres féminins ainsi que de ses élues. Cette initiative s’inscrit dans une démarche de valorisation du rôle féminin au sein de la formation politique et témoigne de l’attention particulière accordée à la participation des femmes dans la vie politique nationale. Boutbig a souligné dans son intervention l’importance du rôle de la femme dans la vie politique et sociale, rendant hommage à la place qu’elle occupe au sein du parti et mettant en évidence l’engagement du parti à renforcer sa présence dans les différents postes de décision.
Le séminaire a abordé plusieurs axes liés à l’autonomisation des femmes et à leur rôle dans le développement local, tout en présentant des expériences réussies de femmes pionnières dans différents domaines. Cette approche pédagogique et inspirante vise à encourager la participation féminine et à créer des modèles de réussite accessibles aux militantes du parti. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la dynamique du parti pour activer le travail de base et élargir les espaces de dialogue politique, avec un accent particulier sur le soutien à la participation des femmes dans les échéances à venir.
Hocine Fadheli