L’Algérie ambitionne de consolider son leadership énergétique: De nouveaux partenariats stratégiques en perspective
Dans un contexte géopolitique en mutation et face aux défis énergétiques mondiaux, l’Algérie réaffirme son ambition de maintenir son leadership dans le secteur énergétique méditerranéen et africain.
Sofiane Ouffa, directeur de la coopération internationale au ministère de l’Énergie et des Mines, a détaillé dimanche lors de l’émission « L’Invité du matin » sur la Chaîne 1 de la Radio algérienne, les axes stratégiques de la politique énergétique nationale, mettant particulièrement l’accent sur le renforcement des partenariats avec les géants pétroliers américains. La coopération algéro-américaine dans le domaine énergétique connaît actuellement un essor remarquable, s’appuyant sur des fondations solides établies de longue date. « La coopération avec les États-Unis d’Amérique est ancienne et non pas récente, et elle est extrêmement fructueuse », a souligné Sofiane Ouffa, citant en exemple l’accord récemment conclu entre le groupe Sonelgaz et la compagnie américaine General Electric. Cette collaboration porte sur la fabrication et la production de turbines et de transformateurs dans la wilaya de Batna, permettant à l’Algérie de couvrir désormais « l’équivalent de 80 % de ses besoins en transformateurs » grâce à sa production locale.
Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenariats énergétiques. Le responsable a également souligné les « négociations avancées avec de grandes compagnies telles que Chevron et ExxonMobil pour renforcer les opportunités d’investissement dans les domaines du pétrole et du gaz ». Ces discussions témoignent de l’intérêt croissant des majors américaines pour le secteur énergétique algérien, encouragé par les incitations prévues dans les nouvelles lois sur l’investissement et les hydrocarbures récemment entrées en vigueur.
L’Algérie entend capitaliser sur ses atouts naturels considérables pour attirer ces investissements stratégiques. Sofiane Ouffa rappelle que le pays « possède aujourd’hui la troisième plus grande réserve de gaz de schiste au monde, et environ 50 % du territoire national reste encore inexploré de manière complète, ce qui ouvre la voie à davantage d’opportunités de partenariat et de coopération dans les domaines de l’exploration et de la prospection ». Cette richesse géologique constitue un levier majeur pour développer des partenariats technologiques avancés avec les compagnies internationales.
Négociations avec des compagnies européennes et asiatiques
Parallèlement à ces initiatives avec les États-Unis, l’Algérie mène des négociations similaires « à un rythme soutenu avec des compagnies européennes et asiatiques, notamment chinoises », diversifiant ainsi ses partenaires pour consolider sa position de « fournisseur mondial fiable d’énergie ». Cette approche multilatérale s’inscrit dans l’objectif déclaré de faire de l’Algérie « un acteur pivot du marché énergétique mondial ».
Au niveau continental, l’Algérie affirme son rôle de leader régional en matière énergétique. Le pays a récemment présenté « son expertise considérable lors de la 17ème édition du Sommet africano-américain de l’énergie qui s’est tenu récemment en Angola », exposant sa stratégie énergétique et confirmant sa disposition à « partager son expérience avec les pays du continent, particulièrement ceux qui souffrent de fragilité dans leurs infrastructures énergétiques ». Cette coopération Sud-Sud se matérialise notamment par la présence active de Sonatrach et Sonelgaz dans plusieurs pays africains, où ces entreprises apportent leur expertise pour développer les infrastructures énergétiques en Libye, Tunisie et dans les pays du Sahel. La reconnaissance continentale du rôle algérien s’est concrétisée par l’installation à Alger du siège permanent de la Commission africaine de l’énergie, récemment inauguré, symbole de « la confiance des pays de l’Union africaine » envers l’expertise énergétique algérienne.
Dans le domaine des énergies renouvelables, l’Algérie poursuit ses ambitions avec la finalisation de « la première phase du projet de production de 15 000 mégawatts d’énergies renouvelables, où il est prévu d’achever plus de 3 000 mégawatts dans un délai de deux ans ». Ce projet stratégique vise à « contribuer significativement au renforcement de la position de l’Algérie comme fournisseur mondial fiable d’énergie et reflète son engagement à fournir une énergie durable et renouvelable à la région et au monde ».
Concernant les prix du pétrole, Sofiane Ouffa a estimé que l’Algérie « considère les prix actuels du pétrole comme satisfaisants compte tenu des défis que connaît le marché mondial, particulièrement avec les crises géopolitiques et les tensions dans la région du Moyen-Orient ». Le pays œuvre, à travers l’OPEP et en coordination avec ses alliés extérieurs à l’organisation, pour « garantir la stabilité du marché au service des intérêts des producteurs et des consommateurs ».
Cette stratégie énergétique globale s’appuie également sur un transfert technologique ambitieux, les protocoles signés avec les compagnies mondiales prévoyant explicitement « le transfert de technologie et la mise à disposition de programmes de formation pour renforcer les expertises locales dans le domaine de l’énergie », condition essentielle pour réduire les coûts de production et faire face aux fluctuations du marché international.
Samira Ghrib
Signature d’un accord-cadre entre ALNAFT et la société omanaise PETROGAS
L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) a signé, dimanche à Alger, un accord-cadre avec la société omanaise PETROGAS Exploration & Production L.L.C., portant sur l’exploration de nouvelles opportunités d’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, a indiqué un communiqué de l’Agence. Cet accord vise notamment le développement de nouveaux gisements, ainsi que l’optimisation de la production des gisements existants, précise la même source. Selon ALNAFT, cette initiative s’inscrit dans sa stratégie de promotion des partenariats internationaux et de valorisation du potentiel énergétique national, en attirant des opérateurs étrangers expérimentés. La signature de cet accord illustre, selon l’Agence, l’attractivité du domaine minier algérien et la confiance renouvelée des compagnies internationales dans les perspectives du secteur des hydrocarbures en Algérie. Créée en 1999, PETROGAS E&P est une filiale du groupe omanais MB LLC, actif dans plus de 20 pays. Elle est spécialisée dans l’exploration et la production des hydrocarbures, notamment au Sultanat d’Oman, en Egypte, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et au Danemark, rappelle le communiqué.
APS