Relance des projets industriels confisqués : Le processus accéléré
Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a annoncé dimanche soir depuis la wilaya de Relizane l’accélération de la relance des projets industriels confisqués. Dans ses déclarations à la presse lors de sa visite d’inspection, le ministre a précisé que « sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministère de l’Industrie travaille à la relance de tous les projets industriels confisqués, au service de l’économie nationale ». Il a souligné que ses déplacements dans les différentes wilayas s’inscrivent dans le cadre des « efforts et engagements du ministère de l’Industrie visant à relancer l’activité industrielle et à valoriser les actifs industriels confisqués et récupérés, conformément aux orientations du président de la République, qui visent à développer une base industrielle efficace et durable, notamment dans les Hauts Plateaux et les régions de l’intérieur du pays ».
Cette politique de récupération concerne les biens issus des décisions de justice définitives prononcées contre plusieurs hommes d’affaires, notamment Ali Haddad, Mahieddine Tahkout, Hassan Larbaoui, Ahmed Maâzouz, Mourad Oulmi et les frères Kouninef. Le bilan de cette opération révèle un transfert de 108 actifs vers des entreprises publiques économiques entre 2022 et 2024, couvrant des secteurs stratégiques comme l’industrie, le tourisme, l’énergie, les mines et les travaux publics. L’année 2022 avait marqué une première étape avec 31 biens transférés, dont 15 sociétés et 8 unités de production, tandis que 2024 a connu une accélération considérable avec 77 actifs supplémentaires récupérés en deux vagues.
Le secteur industriel constitue le principal bénéficiaire avec 42 actifs transférés, incluant des unités d’industrie agroalimentaire intégrées aux groupes publics AGRODIV et Madar Holding, ainsi que plusieurs entreprises mécaniques rattachées au groupe IMetal. La valeur économique est substantielle puisque la première tranche des biens saisis en 2024, comprenant 23 unités industrielles employant plus de 3.500 travailleurs, représente 37 milliards de dinars. Le secteur agricole a également bénéficié de cette dynamique avec trois entreprises stratégiques récupérées, spécialisées respectivement dans la viande blanche et les œufs rattachée à AGROLOG, la production fromagère intégrée à GIPLAIT, et l’huile d’olive transférée à la DCAS.
Le tourisme n’est pas négligé avec plusieurs établissements hôteliers transférés au GHTT, notamment deux hôtels algérois intégrés à l’EGH El-Djazaïr et des installations à Tizi Ouzou et Ouargla. Parmi les projets structurels majeurs figurent une usine de tubes en acier à Oran et le complexe de trituration des graines oléagineuses de Jijel, dont la mise en service imminente permettra de couvrir 40% des besoins nationaux en huile de table produite intégralement en Algérie.
Amar Malki