Nucléaire iranien: Téhéran conditionne la reprise des négociations
L’Iran a posé des conditions à la reprise des négociations nucléaires avec les États-Unis, exigeant des garanties que Washington n’attaquera plus le territoire iranien.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré à CBS News que Téhéran reprendra les négociations avec Washington dès qu’il aura reçu la garantie que les États-Unis n’attaqueront plus le sol iranien. « Je ne pense pas que les négociations reprendront aussi vite. Pour que nous décidions de nous réengager, nous devrons d’abord nous assurer que l’Amérique ne recommencera pas à nous cibler militairement pendant les négociations. Et je pense que compte tenu de toutes ces considérations, nous avons encore besoin de temps pour prendre une décision », a déclaré le haut diplomate à la chaîne de télévision américaine en réponse à une question sur la possibilité pour Téhéran et Washington d’engager des discussions cette semaine. Selon Araghchi, durant les douze jours de l’agression sioniste, l’Iran « a démontré et prouvé sa capacité à se défendre, et nous continuerons de le faire si une agression est lancée contre nous ». Interrogé sur la possibilité d’un règlement pacifique du conflit avec les États-Unis, le ministre iranien des Affaires étrangères a répondu que « les portes de la diplomatie ne se fermeront jamais ». « On ne peut anéantir la technologie et la science de l’enrichissement par des bombardements. Si nous avons la volonté de progresser à nouveau dans ce secteur, nous pourrons réparer rapidement les dégâts et rattraper le temps perdu », a souligné Araghchi. Le haut diplomate a également déclaré que le programme nucléaire pacifique du pays était devenu une source de fierté et de gloire nationales. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, a également déclaré à la BBC que les discussions diplomatiques entre Téhéran et Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l’Iran. « Nous entendons dire que Washington veut nous parler », a dit le responsable iranien dans une interview diffusée dimanche 29 juin par la BBC. « Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur les modalités », a-t-il indiqué. « Nous cherchons une réponse à cette question : allons-nous assister à une répétition d’un acte d’agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue ? », a poursuivi le responsable iranien. Les États-Unis « n’ont pas encore clarifié leur position », a souligné Majid Takht-Ravanchi. Téhéran a été informé que les États-Unis ne voulaient « pas s’engager dans un changement de régime en Iran » en ciblant le Guide suprême du pays, l’ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium à hauteur de 60% pour produire de l’énergie. « Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n’êtes pas d’accord, nous allons vous bombarder, c’est la loi de la jungle », a critiqué le ministre. Le 25 juin, le président Donald Trump a annoncé que les États-Unis et l’Iran tiendraient des négociations nucléaires la semaine suivante. Le 28 juin, NBC News a rapporté que l’envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, tiendrait des consultations avec des représentants iraniens dans les prochains jours au sujet d’un éventuel accord sur le programme nucléaire. Les autorités iraniennes ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles n’abandonneraient jamais le développement d’un programme nucléaire pacifique, qui inclut l’enrichissement d’uranium. D’avril à mai, des responsables iraniens et américains ont tenu cinq cycles de consultations sur le programme nucléaire. Cependant, le processus de négociation a été gelé en raison de l’agression sioniste contre l’Iran et des attaques américaines contre les installations nucléaires iraniennes.
Lyes Saïdi