Les grands projets structurants au cœur des priorités : L’Exécutif accélère la cadence
L’Algérie accélère le tempo de ses ambitions industrielles.
À deux ans de l’échéance cruciale de 2026, le gouvernement resserre l’étau autour de ses mégaprojets stratégiques dans une mobilisation sans précédent qui témoigne de la détermination présidentielle à transformer radicalement le paysage économique national. Mercredi, le Premier ministre Nadir Larbaoui a présidé une réunion gouvernementale, « consacrée à la poursuite du suivi de la mise en œuvre des grands projets structurants ainsi qu’à l’examen de plusieurs dossiers relatifs à divers secteurs », plaçant les infrastructures minières et industrielles au centre d’une véritable course contre la montre.
L’attention du gouvernement s’est particulièrement focalisée sur « l’examen de l’état d’avancement du projet de Gara Djebilet, dans son volet industriel et la ligne ferroviaire minière reliant Béchar à Tindouf et Gara Djebilet sur une distance de 950 km ». Ce projet revêt une importance capitale car il est « considéré comme un levier majeur de développement d’une industrie sidérurgique nationale intégrée, s’inscrivant dans la vision stratégique de Monsieur le Président de la République pour la valorisation des ressources naturelles nationales ».
Le gisement de fer de Ghar Djebilet, niché dans la wilaya de Tindouf, constitue un véritable trésor national avec ses réserves considérables de minerai de fer de haute qualité de 3,5 milliards de tonnes qui pourraient propulser l’Algérie parmi les grands exportateurs mondiaux de ce métal stratégique. L’exploitation de ce gisement nécessite impérativement une infrastructure de transport adaptée capable d’acheminer efficacement les volumes importants de minerai vers les ports d’exportation ou les centres de transformation industrielle.
Dans une course contre la montre pour respecter l’échéance de réception prévue à l’automne 2026, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une commission multisectorielle de suivi pour la réalisation des infrastructures afférentes. Cette mobilisation exceptionnelle témoigne de la pression exercée sur l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), désormais chargée de l’achèvement de cette nouvelle artère d’approvisionnement des différentes unités de traitement et de production au niveau des zones industrielles de Béchar et Nâama avec une capacité de transport de 20 millions de tonnes par an dès 2026.
Trois unités de traitement sont actuellement en phase de réalisation dans le cadre de ce projet d’envergure. L’unité de traitement primaire du minerai de fer s’installe directement dans la mine de Gara Djebilet, tandis que deux autres unités de production de minerai de fer concentré prennent forme dans la zone industrielle de Béchar avec une capacité de production combinée de 3 millions de tonnes par an. La première unité, développée par le consortium chinois CMH, affiche une capacité de 2 millions de tonnes, tandis que celle de Tosyali vise un million de tonnes. Les travaux de réalisation de ces projets stratégiques ont été confiés à la société chinoise Sino Steel, qui supervise également l’installation de l’unité de traitement primaire dans la mine même. Notons qu’un premier tronçon de la ligne ferroviaire reliant Béchar à Abadla a été inauguré en avril dernier tandis qu’un autre tronçon reliant Ghar Djebilet à Tindouf devrait être réceptionné samedi.
L’importance accordée aux projets structurants se reflète aussi par l’attention accordée par gouvernement au projet phosphate intégré, autre pilier de la stratégie industrielle nationale qui a été au centre de la réunion de l’Exécutif la semaine dernière.
Sécurisation des câbles sous-marins
Au-delà des projets miniers, la réunion gouvernementale a abordé d’autres dossiers sectoriels cruciaux. « Le Gouvernement a également entendu une communication relative à plusieurs projets visant à améliorer la qualité des services de communications électroniques et la couverture du territoire national, à travers le renforcement des infrastructures, notamment la sécurisation du système des câbles sous-marins et le renforcement des capacités nationales dans le domaine des communications électroniques, pilier essentiel de la transformation numérique ». Rappelons dans ce contexte qu’une réunion récente du Conseil des participations de l’État a été consacrée à la réalisation de nouveaux câbles sous-marins pour élargir les connexions aux réseau internet mondial.
Les préoccupations sociales n’ont pas été négligées avec l’examen, « dans le cadre des préparatifs de la prochaine année universitaire 2025-2026, d’un ensemble de mesures relatives à la gestion et à l’amélioration des œuvres universitaires au profit des étudiants, en vue de créer les conditions propices au bon déroulement de la prochaine année universitaire ».
Enfin, anticipant les flux estivaux, « le Gouvernement a passé en revue les efforts déployés pour améliorer les conditions du trafic maritime et aérien durant la saison estivale, et ce, à travers l’amélioration de la qualité des services fournis dans les différents aéroports et ports afin d’assurer une prise en charge optimale des voyageurs, notamment des membres de notre communauté nationale à l’étranger », tout en invitant « l’ensemble des acteurs des secteurs concernés à veiller au strict respect des horaires, à intensifier les efforts et à mettre en œuvre des mesures rigoureuses pour garantir la qualité des services, améliorer les conditions d’accueil des navires et des passagers, et réduire les délais liés aux procédures administratives et au traitement des marchandises ».
Amar Malki