La ligne ferroviaire Gara Djebilet-Tindouf achevée: Une étape décisive pour l’exploitation de la mine
L’Algérie vient de réaliser une avancée majeure dans sa stratégie de valorisation des ressources minières avec l’achèvement officiel des travaux de la ligne ferroviaire reliant Tindouf au gisement de fer de Gara Djebilet sur 135 kilomètres. Cette infrastructure, livrée comme prévu selon l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), constitue le maillon indispensable pour transformer le potentiel géologique exceptionnel de ce site en richesse économique tangible. Le directeur de la communication de l’ANESRIF, Abdelkader Mazzar, a confirmé que « les travaux de réalisation du tronçon de la voie ferrée reliant Tindouf au gisement de fer de Gara-Djebilet, sur une distance de 135 km, viennent d’être officiellement achevés, comme prévu auparavant », soulignant que cette nouvelle ligne ferroviaire a été « concrétisée avec toutes ses infrastructures, ouvrages d’art et équipements techniques ».
Cette réalisation s’inscrit dans le cadre du mégaprojet de ligne ferroviaire minière de 950 kilomètres reliant le Sud-ouest au Nord du pays, via une voie ferrée connectant Tindouf et Béchar. L’importance stratégique de cette infrastructure dépasse largement le simple transport, puisqu’elle ouvre la voie à l’exploitation industrielle de l’un des plus importants gisements ferreux au monde. Les réserves de Gara Djebilet, estimées à plusieurs milliards de tonnes de minerai de fer de haute qualité, positionnent potentiellement l’Algérie parmi les grands exportateurs mondiaux de ce métal stratégique, à condition de disposer d’une infrastructure de transport adaptée capable d’acheminer efficacement les volumes importants vers les ports d’exportation ou les centres de transformation industrielle.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, avait annoncé lors de sa récente visite de travail dans la wilaya de Tindouf que cette ligne ferroviaire serait livrée le 5 juillet, échéance respectée selon les déclarations officielles. Cette ponctualité témoigne de l’engagement des autorités à concrétiser ce projet dans les délais impartis, malgré les défis techniques considérables posés par la géographie saharienne et les contraintes logistiques inhérentes à ces zones reculées. Le ministre avait souligné que « ce projet stratégique vise à relier les zones de production minière de Tindouf à l’infrastructure nationale, en passant par plusieurs tronçons réalisés selon un calendrier contractuel de 30 mois, après le lancement des travaux fin 2023 ».
L’achèvement de ce tronçon crucial va permettre, selon Abdelkader Mazzar, « le renforcement, en moyens logistiques et humains conséquents, les chantiers de la tranche de 575 km qui relie Tindouf et Hammaguir, via Oum-Laâssel ». Cette approche séquentielle illustre la complexité de ce projet d’infrastructure qui se décompose en plusieurs segments majeurs. Le premier segment s’étend de Béchar à Abadla sur 200 kilomètres et a été confié à une entreprise nationale en partenariat, tandis que le deuxième tronçon relie Tindouf à Oum El Assel sur 175 kilomètres et est également réalisé par une société nationale soutenue par un groupement d’entreprises spécialisées. Le troisième segment, le plus étendu, couvre 575 kilomètres entre Tindouf et Hamaguir en passant par Oum El Assel.
L’impact économique de cette infrastructure transcende le secteur minier pour s’inscrire dans une vision stratégique globale de développement territorial. « L’achèvement des travaux de cette ligne ferroviaire minière, est une étape majeure en matière d’exploitation du gisement de fer et de transport du minerai de fer vers diverses unités de transformation au Nord du pays, et même son exportation à l’étranger », a précisé le responsable de l’ANESRIF. Cette connectivité ferroviaire créera un corridor de transport essentiel qui dynamisera l’économie des régions traversées et renforcera l’intégration des zones sahariennes dans l’économie nationale.
Le projet ferroviaire de Gara Djebilet représente bien plus qu’un simple moyen de transport, il constitue le catalyseur d’une transformation économique majeure pour l’Algérie. En créant les conditions d’exploitation industrielle de ce gisement exceptionnel, cette infrastructure ferroviaire ouvre la voie à une diversification significative de l’économie algérienne, traditionnellement dépendante des hydrocarbures. L’achèvement des autres sections, incluant les ponts et ouvrages techniques, prévu entre août et septembre avec une finalisation complète pour fin octobre, permettra de concrétiser cette ambition et de positionner l’Algérie comme un acteur majeur sur le marché mondial du fer.
Amar Malki