Pillage des ressources sahraouies par l’occupation marocaine : Appel à une enquête
Alerte sur les plans de l’occupation marocaine qui instrumentalise les entreprises étrangères, y compris sionistes, pour légitimer sa présence illégale au Sahara occidental à travers le pillage de richesses sur lesquelles elle n’a aucun droit de disposition.
L’Observatoire sahraoui pour la protection des ressources naturelles et de l’environnement a lancé un appel pressant aux Nations Unies et au Conseil de sécurité international pour l’ouverture d’une enquête officielle sur les activités des entreprises impliquées dans le pillage des ressources du Sahara occidental et la poursuite des parties responsables de ces violations. Cette démarche intervient dans un contexte d’escalade des activités illégales d’exploitation menées par l’occupation marocaine en partenariat avec des compagnies étrangères, notamment sionistes. La présidente de l’Observatoire sahraoui, Yaqouta Mokhtar, a souligné que l’octroi de telles licences par un État qui ne possède ni la souveraineté ni la compétence juridique sur le territoire constitue une violation flagrante des règles du droit international, particulièrement du principe du droit des peuples à l’autodétermination, de l’avis de la Cour internationale de justice de 1975, des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que de la jurisprudence de la Cour de justice européenne. Cette dernière a souligné à maintes reprises que toute exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental n’est légale qu’avec l’accord du peuple sahraoui par l’intermédiaire de son représentant légitime, le Front Polisario.
L’attribution par les autorités d’occupation marocaine d’une licence à la compagnie sioniste NewMed Energy pour la prospection pétrolière au large des côtes du territoire occupé illustre parfaitement cette stratégie criminelle. Cette décision révèle le partenariat colonial double entre le Maroc et l’entité sioniste, ainsi que l’imbrication dangereuse entre deux systèmes d’occupation en Palestine et au Sahara occidental qui utilisent les mécanismes économiques comme moyens de consolider une réalité coloniale illégitime par le biais du pillage des ressources naturelles et l’emploi de compagnies multinationales comme instruments de pression et d’habilitation. L’Observatoire sahraoui avait alerté à plusieurs reprises sur les plans de l’occupation marocaine qui instrumentalise les entreprises étrangères, y compris sionistes, pour légitimer sa présence illégale au Sahara occidental à travers le pillage de richesses sur lesquelles elle n’a aucun droit de disposition. Cette stratégie s’inscrit dans une logique plus large de contournement du droit international et de création de faits accomplis économiques destinés à perpétuer l’occupation.
Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a confirmé que l’occupation marocaine, après avoir échoué à légitimer son occupation du Sahara occidental par la voie diplomatique, joue désormais la carte des investissements économiques dans la partie occupée du territoire sahraoui pour contourner le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Maroc tente d’amener certains pays à cautionner le fait accompli colonial en impliquant leurs entreprises dans des investissements illégaux sur le territoire occupé et en se servant de celles-ci comme lobbies pour faire pression sur leurs gouvernements afin qu’ils reconnaissent sa prétendue souveraineté.
Cette stratégie vise également à maintenir les positions exprimées par certaines puissances en faveur de l’occupation en permettant aux entreprises de ces pays d’être présentes illégalement au Sahara occidental et d’exploiter ses richesses. L’octroi de la licence à NewMed Energy, en plus d’autres investissements sionistes au Sahara occidental occupé, vise à maintenir la position sioniste en faveur du Maroc et à bénéficier de son expertise dans la gestion de l’occupation et le contournement de la légalité internationale et de ses résolutions en faveur de la décolonisation de la Palestine et du Sahara occidental.
La question énergétique, particulièrement les énergies renouvelables, est devenue un élément central instrumentalisé par l’occupation marocaine pour consacrer le fait accompli et la colonisation de peuplement tout en impliquant les puissances au Sahara occidental, territoire inscrit à l’ONU sur la liste des territoires en attente de décolonisation. Le Maroc tente de jouer la carte énergétique dans le cadre de sa politique visant à redorer son image et à dissimuler les crimes perpétrés contre les civils sahraouis sous occupation.
Face à cette escalade, l’Observatoire sahraoui a mis en garde tous les acteurs économiques contre les risques juridiques et éthiques liés aux relations avec les autorités d’occupation marocaine concernant les ressources du territoire, soulignant que la responsabilité civile et pénale ne se prescrit pas. Les entreprises impliquées avec l’occupation ont été averties des conséquences juridiques du pillage des richesses du peuple sahraoui, l’Observatoire confirmant qu’il poursuivra son travail avec ses partenaires juridiques et de défense des droits humains pour exposer ces violations et poursuivre leurs auteurs à tous les niveaux.
L’appel s’adresse particulièrement à la communauté internationale et aux États membres de l’Union européenne pour qu’ils respectent leurs obligations juridiques et ne reconnaissent ni ne soutiennent aucune activité économique au Sahara occidental menée sans l’accord du peuple sahraoui. Cette situation représente non seulement une entrave au processus onusien de décolonisation mais constitue également une double violation de la justice environnementale et des droits humains, perpétuant l’impunité dans les cas d’occupation et d’exploitation forcée des ressources naturelles.
Lyes Saïdi