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Hydrocarbures: ENI projette plus de 8 milliards de dollars d’investissements en Algérie

Le géant énergétique italien ENI confirme sa stratégie d’expansion en Algérie avec des investissements dépassant les 8 milliards de dollars, témoignant de relations « très privilégiées » avec ses partenaires algériens. Le directeur exécutif d’ENI, Claudio Descalzi, a en effet réaffirmé lundi l’engagement stratégique de son groupe en Algérie lors d’une audience avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Cette rencontre de haut niveau, qui s’est tenue en présence du ministre d’État et ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables Mohamed Arkab, du PDG de Sonatrach Rachid Hachichi et du PDG de Sonelgaz Mourad Adjal, a permis de consolider davantage le partenariat énergétique algéro-italien. Au sortir de cette audience, M. Descalzi a déclaré à la presse : « Je crois que le Président était satisfait de ce que nous accomplissons. Si nous parvenons à mener à bien les projets en cours, nos investissements totaux dépasseront les 8 milliards de dollars, ce qui reflète l’importance de ce partenariat. » Cette déclaration illustre l’ampleur des ambitions d’ENI sur le marché algérien, confirmant le positionnement de l’Algérie comme destination privilégiée pour les investissements énergétiques internationaux.

La dimension stratégique de cette coopération dépasse largement les seuls hydrocarbures traditionnels. Le responsable italien a précisé que les entretiens avec le président de la République avaient porté sur des questions liées au « développement en Algérie et pas uniquement sur le gaz naturel et le pétrole ». Cette approche globale témoigne de la volonté d’ENI de s’inscrire dans une logique de partenariat à long terme, intégrant les défis de la transition énergétique. Après avoir salué les relations « très privilégiées » qu’ENI entretient avec le groupe Sonatrach, le ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, ainsi qu’avec l’ensemble des partenaires en Algérie, M. Descalzi a mis en avant la signature d’un nouveau contrat majeur. Ce contrat, conclu avec Sonatrach et portant sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures sur le périmètre contractuel de « Zemoul El Kbar » dans la wilaya de Ouargla, représente un investissement de près de 1,3 milliard de dollars. Selon le dirigeant italien, cet accord permettra « d’augmenter sans délai la production grâce à un investissement de près de 1,3 milliard de dollars ».

Le nouveau contrat hydrocarbures pour la zone de Zemoul El Kbar, signé dans le cadre de la loi n° 19-13 régissant les activités hydrocarbures, s’étend sur une durée de 30 ans et couvre une zone de développement et d’exploration d’environ 4200 kilomètres carrés, située approximativement à 300 kilomètres au sud-est de Hassi Messaoud. Cette nouvelle convention intègre également des actifs voisins précédemment sous contrats séparés, permettant une optimisation des opérations.

Grâce à ce cadre renouvelé, ENI et Sonatrach renforcent la valorisation de l’actif à travers un plan englobant les opérations d’exploration et de développement, en exploitant des technologies innovantes pour optimiser les taux de récupération et les installations existantes à proximité. Cet accord fait suite à la récente attribution, dans le contexte de l’appel d’offres algérien 2024, du bloc Reggane II à ENI en partenariat avec PTTEP.

L’ambition d’ENI en Algérie ne se limite pas à ce seul projet. Le directeur exécutif a indiqué que le travail se poursuit pour le développement de projets supplémentaires avec Sonatrach, visant à accroître la capacité de production de gaz naturel de 5 à 7 milliards de mètres cubes par an. Ces projets « extrêmement importants » incluent le développement des énergies nouvelles et renouvelables, notamment l’énergie solaire et l’hydrogène vert, ainsi que des projets de décarbonation, avec la possibilité d’exporter des volumes de gaz naturel.

La rencontre a également été l’occasion pour les parties de partager les programmes conjoints de production de gaz, ainsi que les exportations de gaz et de GNL vers l’Europe, et de discuter des énergies renouvelables, de l’hydrogène et de l’interconnecteur électrique entre l’Algérie et l’Europe. Cette dimension européenne souligne le rôle stratégique de l’Algérie dans la sécurité énergétique du continent.

Au terme de sa déclaration, le responsable italien a également évoqué des initiatives environnementales, indiquant que les deux parties avaient entamé la mise en œuvre de projets et d’initiatives visant la protection des forêts et le reboisement, témoignant d’une approche intégrée du développement durable.

ENI, présent en Algérie depuis 1981, s’impose comme la plus importante compagnie internationale opérant dans le pays avec une production nette d’environ 137 000 barils équivalent pétrole par jour en 2024. Cette position dominante, conjuguée aux nouveaux investissements annoncés, confirme la stratégie à long terme du groupe italien en Algérie. Samira Ghrib

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