Ghaza : La famine se propage
L’agression génocidaire menée par l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023 a franchi un nouveau seuil d’horreur, avec un bilan qui s’alourdit désormais à 57 680 martyrs et 137 409 blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Les dernières 24 heures ont été particulièrement meurtrières, avec 105 nouveaux martyrs et 530 blessés supplémentaires acheminés vers les hôpitaux de l’enclave. Cette escalade intervient alors qu’un accord de cessez-le-feu était entré en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois d’agression continue, mais les forces d’occupation ont violé cet accord et repris leur offensive le 18 mars, provoquant depuis cette date 7 118 nouveaux martyrs et 25 368 blessés supplémentaires.
La situation humanitaire dans l’enclave palestinienne a atteint un niveau catastrophique sans précédent, comme l’a confirmé Carl Skau, directeur des opérations du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, lors de sa quatrième visite à Ghaza depuis le début de l’agression. « La situation est la pire que j’ai jamais vue », a-t-il déclaré, alertant que « les besoins à Ghaza sont plus grands que jamais, et notre capacité à y répondre n’a jamais été aussi limitée ». Le responsable onusien a particulièrement mis en garde contre la propagation de la famine, soulignant que « des gens meurent simplement en essayant de trouver de la nourriture ». Cette crise alimentaire s’aggrave dans un contexte où les équipes humanitaires manquent cruellement de carburant, de pièces détachées et d’équipements de communication de base, entravant considérablement les opérations de secours.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a dressé un tableau alarmant de la détérioration rapide de la situation, rapportant que des tentes, des écoles, des maisons et des installations médicales sont bombardées quotidiennement, entraînant des dizaines de martyrs et de blessés chaque jour. Les hôpitaux manquent de fournitures essentielles, les ambulances sont hors service et les réseaux d’eau sont au bord de l’effondrement total. La crise du carburant a atteint un point critique, le peu de carburant restant étant déjà utilisé pour faire fonctionner les opérations les plus vitales, mais il s’épuise rapidement sans possibilité de réapprovisionnement. L’OCHA a averti qu’une forte augmentation du nombre de décès est probable prochainement, à moins que l’entrée de carburant ne soit autorisée.
Les bombardements sionistes se poursuivent sans relâche, comme l’illustrent les attaques de mercredi matin qui ont fait au moins 17 martyrs palestiniens dans diverses parties de l’enclave. La défense civile palestinienne a fait état de 20 martyrs, dont six enfants, dans deux raids aériens peu après minuit, touchant le sud et le nord de la bande de Ghaza. Ces nouvelles attaques s’ajoutent aux 12 martyrs de la veille, démontrant l’intensité continue de l’agression. Parallèlement, l’entité sioniste a émis un nouvel ordre de déplacement forcé dans certaines parties de Khan Younes, contraignant les populations vivant dans des tentes à se déplacer vers des zones prétendument plus sûres, mais qui restent tout aussi dangereuses et fragmentées.
Face à cette escalade criminelle, la mobilisation internationale s’organise pour traduire en justice les responsables de ces crimes de guerre. La Coalition européenne de soutien aux prisonniers palestiniens a déposé une plainte pour génocide auprès de la Cour pénale internationale à La Haye, portée par des juristes internationaux, des victimes et des organisations palestiniennes. Cette plainte vise non seulement le génocide en cours à Ghaza, mais aussi les violences et crimes commis dans les prisons sionistes, ainsi que l’utilisation de la famine comme arme de guerre. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a fermement critiqué les projets de transfert forcé d’environ deux millions d’habitants de Ghaza vers des lieux prétendument plus sûrs en dehors des territoires palestiniens occupés. Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, a qualifié d’inacceptable ces « soi-disant déplacements volontaires », soulignant que ce concept est « très discutable » dans le contexte actuel. Ces projets soulèvent des inquiétudes majeures concernant les transferts forcés, les arrestations possibles de jeunes et d’hommes, ainsi que les meurtres dus à l’usage excessif de la force. Un grand nombre de personnes seraient confinées dans des espaces encore plus réduits avec des restrictions de mouvement drastiques.
L.S.