Tebboune met les points sur le « i »
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a dressé un bilan positif des réalisations accomplies tout en traçant les perspectives d’un pays en pleine transformation économique et sociale.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir, la détermination de l’État à poursuivre la mise en œuvre de tous les programmes tracés afin de consolider son indépendance politique et économique. Dans une intervention marquée par l’optimisme et la confiance en l’avenir, le Président Tebboune a dressé un bilan positif des réalisations accomplies tout en traçant les perspectives d’un pays en pleine transformation économique et sociale. « L’État est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de tous les programmes tracés, afin de conforter son indépendance politique et économique », a déclaré le président Tebboune, soulignant que le citoyen commence à percevoir un changement positif notable dans plusieurs secteurs. Le président de la République a insisté sur le fait que « les choses avancent comme prévu, conformément aux perspectives tracées jusqu’à la fin de l’année 2025 et 2027, voire même jusqu’à la fin du mandat présidentiel ».
Des indicateurs au vert
Les résultats économiques présentés par le Président Tebboune révèlent une amélioration substantielle de la performance économique nationale. « Tous les indicateurs économiques de l’Algérie sont au vert », a-t-il affirmé, citant notamment la baisse de l’inflation, l’augmentation des réserves de change et l’absence de dette extérieure. Cette situation économique favorable contraste avec les difficultés rencontrées par de nombreux pays de la région méditerranéenne. Le taux de croissance économique constitue l’un des points saillants de cette performance. « Au regard des investissements en cours, des emplois créés et de la dynamique agricole, le taux de croissance économique devrait atteindre au moins 4%, l’un des plus élevés de la région méditerranéenne », a précisé le président. Cette croissance s’accompagne d’une maîtrise de l’inflation, ramenée de 9,7% en 2020 à moins de 4% durant l’année en cours, avec pour objectif de la réduire davantage à l’avenir. Les réserves de change, qui s’élèvent à 70 milliards de dollars, témoignent de la solidité financière du pays et de sa capacité à faire face aux chocs externes. Cette situation permet à l’Algérie d’envisager l’avenir avec sérénité, d’autant plus que le pays ne connaît aucune dette extérieure, contrairement à la plupart des économies mondiales.
Face aux recommandations du Fonds monétaire international, le Président Tebboune a rappelé que « tous les pays ont une dette intérieure » et qu’aucun budget dans le monde n’est exempt de déficit. Il a souligné que l’Algérie, en tant qu’État social en vertu de la Constitution, adapte ces recommandations en fonction de sa politique économique et sociale, privilégiant le caractère social de l’État tout en préservant la dignité du citoyen. « Il n’est nullement question d’austérité », a martelé le président, préférant parler d' »une gestion optimale selon des priorités bien définies ». Cette approche se traduit par le maintien des transferts sociaux, qui oscillent entre 13 et 14 milliards de dollars par an, et qui « n’entraînent pas de déficit sur le plan économique » comparés aux réserves de change disponibles.
L’un des axes majeurs de la politique économique actuelle réside dans la diversification de l’économie et l’affranchissement de la dépendance aux hydrocarbures. Le président de la République a réitéré son engagement à aller vers « une économie affranchie de la dépendance aux hydrocarbures », soulignant que le marché pétrolier « fait l’objet de contradictions, d’où l’impératif pour l’Algérie de ne pas en dépendre ». Cette transformation s’appuie sur plusieurs piliers, notamment le développement du secteur agricole qui connaît une dynamique remarquable. La valeur de la production agricole nationale devrait atteindre cette année 38 milliards de dollars, témoignant de la transformation de l’agriculture en une véritable activité économique, alors qu’elle était auparavant considérée comme un secteur à caractère social. Abdelmadjid Tebboune s’est particulièrement félicité des résultats obtenus dans la filière céréalière, où « l’Algérie a atteint, pour la première fois depuis 63 ans, l’autosuffisance en blé dur », tout en poursuivant les efforts pour atteindre l’autosuffisance dans d’autres types de céréales comme le blé tendre, le maïs et l’orge. Les capacités de stockage des céréales atteindront les neuf millions de tonnes, grâce au programme national de réalisation de silos à travers les différentes wilayas du pays. L’industrie automobile locale constitue un autre volet prometteur de cette diversification économique. « De grandes marques mondiales lanceront la production locale de leurs véhicules, avec des taux d’intégration élevés dès le début », a annoncé le Président Tebboune. Il a révélé que certains modèles de véhicules qui seront produits localement ont déjà été identifiés, et que leur taux d’intégration atteindra au moins 40%, marquant une rupture avec les pratiques du passé qui se limitaient à l’assemblage de pièces importées sans réelle valeur ajoutée.
La transformation économique s’accompagne d’une révolution numérique ambitieuse. L’Algérie avance à pas « sûrs et confiants » dans le domaine de la numérisation et de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans différents secteurs. Cette orientation stratégique se concrétise par l’inauguration de l’École nationale supérieure d’Intelligence artificielle et la réalisation d’un Data center avec la société chinoise Huawei, en vue de « centraliser toutes les données relatives aux différents secteurs, notamment économiques », ajoute le président de la République. Le développement des startups illustre parfaitement cette dynamique d’innovation. « En 2019, il y avait 200 startups et aujourd’hui il y en a 9000. Nous comptons atteindre, à la fin du mandat présidentiel, les 20000 startups », a précisé le président Tebboune. Cette croissance exponentielle témoigne de la libération de l’initiative et de la levée des entraves bureaucratiques, permettant l’émergence d’un écosystème entrepreneurial dynamique. Parmi ces startups, « certaines sont déjà en bourse et ont commencé à activer dans divers domaines », et l’expérience de l’Algérie en la matière est désormais citée comme exemple par les organismes internationaux. Cette réussite s’appuie sur le rôle croissant des universités qui sont devenues des incubateurs pour les startups, créant un cercle vertueux entre formation, recherche et innovation.
Lutte contre l’économie parallèle
La consolidation de l’indépendance économique passe nécessairement par l’intégration de l’économie informelle dans les circuits officiels. « Il n’y a pas d’austérité en Algérie et il faut que l’économie parallèle disparaisse sans avoir à recourir à la force ou à des mesures privatives de liberté », a déclaré le président Tebboune, privilégiant une approche incitative plutôt que répressive. La codification de la micro-importation, intégrée dans le cadre de l’activité de l’auto-entrepreneur, constitue l’une des premières étapes de cette intégration. Cette démarche vise à faire disparaître cette économie parallèle et à l’intégrer dans l’économie officielle, en raison de son rôle essentiel dans la promotion de la transparence et le soutien à la croissance. Cette approche s’inscrit dans une logique plus large de transparence et de bonne gouvernance, où la numérisation joue un rôle central. Comme l’a souligné le président, la numérisation est une « culture liée à la transparence », permettant de s’appuyer sur des données précises et exactes en matière d’économie et de consommation.
Malgré les résultats positifs enregistrés, plusieurs défis demeurent à relever. La question de la sécurité hydrique constitue une préoccupation majeure, particulièrement face au manque de pluviométrie et aux changements climatiques. Le président Tebboune a annoncé qu’une étude sera bientôt menée pour la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer dans plusieurs wilayas, s’ajoutant aux cinq grandes stations déjà réalisées. « Aucun citoyen algérien ne sera laissé sans eau », a assuré le président, même si cela nécessite de recourir à des moyens exceptionnels en attendant les solutions définitives. L’objectif est d’assurer au moins un approvisionnement en eau potable 10 à 11 heures par jour, témoignant de l’engagement de l’État à garantir ce service essentiel à tous les citoyens. La performance du gouvernement fait également l’objet d’une attention particulière. Le président a relevé « une amélioration dans la performance des secteurs ministériels, ressentie aujourd’hui par le citoyen », tout en précisant que pour les secteurs à « faible activité », « la révision est nécessaire, comme il est d’usage dans d’autres pays ». Cette approche pragmatique vise à optimiser l’action gouvernementale selon les besoins et les objectifs fixés. L’investissement demeure un pilier central de la stratégie de développement. « 80 à 85% des objectifs fixés en matière d’investissement et de relance du développement » ont été atteints, avec plus de 13000 projets d’investissement enregistrés à travers le territoire national, dont beaucoup ont été concrétisés. Le lancement récent du guichet unique vise à lever définitivement les entraves en matière de foncier, facilitant ainsi la réalisation des projets d’investissement.
Une politique étrangère équilibrée
Sur le plan international, l’Algérie maintient une politique étrangère fondée sur des principes constants et une approche équilibrée. « Le sang du non-alignement coule dans les veines de l’Algérie », a affirmé le président Tebboune, rappelant l’attachement du pays au principe du non-alignement auquel elle a adhéré en 1955. Cette position permet à l’Algérie d’entretenir de bonnes relations avec toutes les grandes puissances mondiales. « Tout le monde s’interroge sur le secret des bonnes relations qu’entretient l’Algérie avec les États-Unis d’Amérique, la Russie et la Chine », a souligné le Président, mettant en avant cette capacité diplomatique unique qui permet au pays de naviguer sereinement dans un monde multipolaire complexe. L’attachement aux principes de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États guide la politique régionale de l’Algérie. « L’Algérie rejette catégoriquement toute immixtion dans les affaires intérieures des États, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Libye », a déclaré le président de la République, tout en réaffirmant la disponibilité de l’Algérie à apporter son soutien à ces pays frères si elle était sollicitée. Cette position de principe n’empêche pas l’Algérie d’assumer ses responsabilités régionales et de contribuer à la stabilité de son environnement immédiat. Face aux menaces potentielles que ces crises pourraient représenter, le Président Tebboune a rassuré en affirmant que « les frontières du pays sont protégées et qu’il n’y a aucun problème », mettant en avant la grande expérience de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et la force de son armée. L’ouverture internationale se manifeste également par l’adhésion récente de l’Algérie au Traité d’amitié et de coopération de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, témoignant de la volonté du pays de diversifier ses partenariats et de s’inscrire dans les dynamiques économiques mondiales. Le président de la République a aussi appelé à rejeter les campagnes de désinformation médiatique qui cherchent à semer l’esprit de découragement au sein du peuple à travers des « porte-voix mercenaires ». Samir Benisid