Régions

Annaba : Un réseau de trafic de déchets médicaux démantelé

Les services de la Gendarmerie nationale ont démantelé un réseau illégal de transport et d’incinération de déchets médicaux, mettant au jour de graves violations réglementaires qui menacent la santé publique et l’environnement.

La brigade de protection de l’environnement du groupement régional de la Gendarmerie nationale d’Annaba a intercepté un camion transportant illégalement des déchets hospitaliers à risque infectieux. L’enquête, déclenchée suite à des informations sur un trafic de produits hospitaliers dangereux, a révélé que le véhicule, pourtant équipé du logo spécialisé pour le transport de matières dangereuses, fonctionnait avec une autorisation expirée et un système de refroidissement défaillant. Les investigations ont permis la découverte de fûts contenant des déchets d’activités de soins infectieux ainsi que des barils d’insecticides périmés, non autorisés à la collecte. L’extension de l’enquête vers l’établissement de traitement, situé dans une wilaya limitrophe, a révélé des dysfonctionnements majeurs. Les gendarmes ont constaté que les déchets anatomiques, notamment un placenta provenant d’un hôpital extérieur à la wilaya, n’étaient pas traités selon les protocoles requis. Le centre d’enfouissement ne respectait aucune norme spécifique de traitement, exposant la population à des risques sanitaires considérables.

Les infractions relevées sont multiples : exploitation d’installations de traitement sans conformité légale, mélange de déchets dangereux avec d’autres résidus, violation des réglementations sur le transport de matières dangereuses, absence de certificats d’acceptation des déchets et défaillance des équipements de refroidissement obligatoires. Cette affaire s’ajoute à un précédent récent où des déchets médicaux avaient été abandonnés par une clinique privée dans la localité de Derradji Redjem, commune de Sidi Amar. La problématique des déchets médicaux demeure critique à Annaba, qui concentre de nombreuses cliniques privées et le CHU Ibn Rochd. Ce dernier avait accumulé 500 tonnes de déchets médicaux pendant six ans, nécessitant l’intervention du ministère de la Santé. Pour remédier à cette situation, les autorités ont équipé le CHU d’un entrepôt moderne aux normes internationales et développent un pôle régional de traitement des déchets médicaux. Les cliniques privées sont désormais tenues de conclure des conventions de collecte avec les centres publics spécialisés sous peine de sanctions sévères. Sofia Chahine

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