Équipe nationale: Mahrez sort du silence

Dans un entretien rare accordé au quotidien l’Équipe, Riyad Mahrez a brisé sa discrétion habituelle pour livrer ses pensées les plus profondes sur plusieurs sujets brûlants.

Le capitaine de l’équipe nationale, aujourd’hui âgé de 34 ans et évoluant à Al-Ahli en Arabie Saoudite, n’a pas mâché ses mots concernant la question épineuse des binationaux et leur rapport à la sélection algérienne. Rejoignant les positions d’Islam Slimani, Mahrez s’est montré particulièrement ferme sur cette problématique qui divise régulièrement l’opinion publique. « Si tu te sens algérien, tu viens jouer pour ton pays, tu viens défendre le drapeau. Si tu ne te sens pas algérien, il vaut mieux le dire dès le début », a-t-il martelé avec conviction, dénonçant ouvertement ceux qui « jouent la montre » et utilisent potentiellement l’Algérie comme solution de repli. Cette prise de position claire témoigne de l’attachement viscéral du champion d’Afrique 2019 à son pays d’origine et de son refus de voir instrumentaliser la sélection nationale. L’ancien joueur de Leicester et Manchester City estime néanmoins que les mentalités évoluent positivement, soulignant qu’il n’est désormais « plus nécessaire d’attendre de signer dans un gros club pour rejoindre une sélection africaine », preuve que les performances des équipes du continent ont rehaussé leur prestige international. Sur le plan de sa carrière personnelle, Mahrez a également révélé un aspect méconnu de sa personnalité en confessant son amour de longue date pour l’Olympique de Marseille. « Depuis que je suis petit, j’ai toujours eu envie de jouer à Marseille, c’était mon rêve. J’étais un amoureux de l’OM », a-t-il confié avec nostalgie, évoquant les figures légendaires comme Drogba, Niang, Nasri et Ribéry qui ont marqué son enfance. Cette révélation surprenante montre combien le parcours atypique de l’ailier, passé par l’Angleterre avant l’Arabie Saoudite, diffère de ses aspirations d’origine. Concernant son expérience actuelle en Saudi Pro League, Mahrez a adopté un discours nuancé mais optimiste, contredisant au passage les déclarations de Cristiano Ronaldo qui plaçait le championnat saoudien parmi les cinq meilleurs mondiaux. « Les cinq grosses ligues européennes sont devant, et après on peut commencer à rivaliser avec les autres ligues », a-t-il tempéré avec réalisme, tout en reconnaissant les progrès constants observés lors de ses deux saisons dans le royaume. L’international algérien se positionne comme un « précurseur » de cette aventure saoudienne, contribuant à élever le niveau général du championnat local grâce à l’arrivée successive de stars mondiales. Cette vision à long terme s’accompagne d’un enthousiasme palpable à l’idée de pouvoir évoluer aux côtés de Lionel Messi, dont une possible arrivée à Al-Ahli fait fantasmer le capitaine algérien. « Ce serait incroyable pour nous d’avoir le plus grand joueur de l’histoire dans notre équipe », s’est-il enthousiasmé. Sur le terrain, Mahrez confirme qu’il n’a rien perdu de sa science du jeu, comme en témoigne sa prestation récente face aux Autrichiens de WSG Tirol, où il a délivré une passe décisive au Brésilien Ibanez lors d’un succès 2-1 en match amical. Titularisé par l’entraîneur allemand Matthias Jaissle, l’ancien citizen a une nouvelle fois démontré sa capacité à faire la différence, même à quelques jours de ses vacances estivales.

Moncef D.