À la UneÉconomie

Hydrocarbures : Plus de 600 millions de dollars d’investissements en perspective

606 millions de dollars. C’est le montant minimal d’investissements que s’apprêtent à injecter cinq consortiums internationaux dans l’exploration pétrolière algérienne après la signature lundi de contrats majeurs avec Sonatrach.

Sonatrach a signé lundi à Alger cinq contrats d’exploration pétrolière avec des consortiums internationaux pour un investissement minimal de 606 millions de dollars. La cérémonie organisée au siège de la compagnie nationale en présence du ministre d’État Mohamed Arkab consacre les résultats de l' »Algeria Bid Round 2024″, premier appel à concurrence lancé par l’ALNAFT sous la nouvelle loi hydrocarbures. Chinois, Européens, Qataris et Thaïlandais se partagent cinq périmètres d’exploration. Ces contrats, d’une durée de trente ans avec une première phase exploratoire de sept années, concernent cinq périmètres géographiquement répartis sur le territoire national.

Le périmètre de « Toual 2 », situé dans le bassin de Berkine entre les wilayas d’Ouargla et d’Illizi, a été attribué sous forme de contrat de participation à un consortium inédit associant les sociétés suisse Filada et autrichienne Zangas. Le choix de cette région, connue pour ses gisements de pétrole léger et de gaz, s’inscrit dans la continuité des succès d’exploration du bassin de Berkine, l’un des plus prolifiques d’Afrique du Nord. La zone de « Guern El Guessa 2 », s’étendant sur les wilayas de Béchar, Beni Abbès, El Bayadh et Timimoun dans le bassin de Gourara-Timimoun, a été confiée au géant chinois Sinopec dans le cadre d’un contrat de participation. Cette attribution consolide la présence asiatique dans le secteur énergétique algérien et s’inscrit dans la dynamique des nouvelles routes de la soie énergétiques. Sinopec, l’une des plus importantes compagnies pétrolières mondiales, apporte son expertise technologique et ses capacités financières considérables pour valoriser cette région aux potentialités gazières prometteuses. Le consortium italo-thaïlandais formé par ENI et PTTEP s’est vu attribuer le périmètre de « Reggane 2 » dans la wilaya d’Adrar selon la formule du partage de production. ENI, fort de son expérience de plusieurs décennies en Algérie, associe sa connaissance du terrain à l’expertise technique de PTTEP dans l’exploration en zones complexes. La société chinoise ZPEC (Zhongman Petroleum and Natural Gas Group) a obtenu sous forme de partage de production le périmètre de « Zerafa 2″ dans le bassin d’Ahnet-Gourara, couvrant les wilayas d’Adrar, El Menia, In Salah et Timimoun. Cette attribution renforce l’empreinte chinoise dans le secteur énergétique algérien, s’ajoutant aux investissements déjà réalisés par d’autres groupes chinois dans les infrastructures et les énergies renouvelables. La zone d’Ahnet-Gourara, réputée pour ses formations géologiques complexes, représente un défi technique que ZPEC devra relever avec ses technologies avancées. Le cinquième contrat, particulièrement emblématique, associe Qatar Energy et TotalEnergies pour l’exploitation du site d' »Ahara » dans la wilaya d’Illizi selon la formule du partage de production.

Ces signatures interviennent après que la commission d’appel à concurrence a reçu des offres pour cinq des six zones initialement proposées, confirmant l’intérêt soutenu des investisseurs internationaux pour le domaine minier algérien malgré un contexte énergétique complexe. L’ALNAFT avait annoncé en juin dernier l’attribution de ces licences, marquant la réussite de cette première expérience sous la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Selon les responsables présents, « ces résultats témoignent de la confiance des investisseurs dans le potentiel du domaine minier algérien et confirment l’attractivité de la loi n°19-13 relative aux activités d’hydrocarbures ».

Cette démarche s’inscrit dans « la vision des autorités du pays pour la promotion et le développement du secteur des hydrocarbures, dans le respect des standards internationaux, au bénéfice de l’économie nationale, notamment à travers l’établissement de partenariats gagnant-gagnant avec des partenaires étrangers ». L’Algérie, confrontée à la nécessité de moderniser son appareil de production énergétique et de diversifier ses revenus, mise sur ces partenariats technologiques pour accéder aux dernières innovations en matière d’exploration et d’exploitation, particulièrement dans les formations géologiques non conventionnelles qui représentent l’avenir du secteur.

Samira Ghrib

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *