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Premier Colloque arabe sur la langue arabe dans les médias : Meziane appelle à une nouvelle charte 

Le ministre de la Communication Mohamed Meziane a souligné mardi à Alger que « l’intérêt particulier accordé par le président de la République à la langue arabe, bien plus qu’une posture culturelle, participe d’une vision politique profonde considérant que la souveraineté n’est pas uniquement une affaire de territoire ou de décision, mais s’étend également à la langue ». Cette déclaration a marqué l’ouverture du premier Colloque arabe consacré à la langue arabe dans les médias, organisé par l’Association El-Kalima pour la culture et la communication, en présence du recteur de Djamaâ El-Djazaïr cheikh Mohamed Maamoun Al Kassimi Al-Hoceini et d’une pléiade d’académiciens de plus de dix pays arabes.

Pour l’Algérie, la langue arabe représente par excellence « une question de souveraineté et de culture, qui transcende le discours occasionnel incarné par les politiques nationales », a affirmé Meziane, rappelant que « la langue arabe a été une revendication centrale du Mouvement national depuis sa naissance en début du siècle dernier ». Le ministre a mis en avant l’attachement de l’État « à la Constitutionnalisation, à la préservation et à la promotion de la langue arabe dans différents aspects de la vie quotidienne, scientifique et pratique », car elle symbolise « l’expression de notre identité et de la souveraineté de notre nation ». Consciente de l’enjeu stratégique, l’Algérie « n’y a jamais vu un simple vecteur culturel, mais une question de souveraineté et un investissement stratégique dans la préservation de la mémoire de la nation et la construction de son avenir », a soutenu le ministre. Il a évoqué le Prix du président de la République pour la langue arabe comme « un acte institutionnel qui couronne la vision civilisationnelle de l’État algérien et reflète sa volonté de protéger la langue », en lui accordant « une attention particulière et la place de choix qui lui sied ». Meziane a précisé que « tout en incarnant la souveraineté cognitive et l’appartenance culturelle ancestrale, la langue arabe permet de se projeter dans l’avenir », assurant que sa promotion « ne signifie aucunement l’exclusion des autres composantes culturelles, notamment la langue amazighe ». Cette approche inclusive témoigne de la vision équilibrée des autorités algériennes en matière de diversité linguistique.

Évoquant les défis contemporains, le ministre a souligné que « les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont liés à l’appauvrissement linguistique du discours médiatique, soit pour répondre aux exigences de rapidité imposées par notre époque, soit en raison de l’intrusion de mots étrangers ». Face à cette problématique, « il importe de mener une réflexion et de revoir la formation journalistique afin d’y inclure une qualification linguistique approfondie qui redonne aux professionnels des médias le sens de la responsabilité civilisationnelle envers la langue », a-t-il insisté. Le ministre a particulièrement souligné la nécessité de réfléchir à une nouvelle charte arabe de la langue dans les médias, appelant à sortir avec « des recommandations objectives et pratiques et une charte pour la promotion de la langue arabe dans les médias qui tienne compte des transformations numériques et des défis liés à la souveraineté ». Cette initiative vise à adapter les pratiques médiatiques aux évolutions technologiques tout en préservant l’intégrité linguistique.

De son côté, le recteur de Djamaâ El-Djazaïr cheikh Al Kassimi a réaffirmé que la langue arabe constitue « l’un des principaux facteurs de l’unité nationale, un élément fondamental de la souveraineté et de l’indépendance ainsi que l’une des composantes de la personnalité algérienne ». Il a ajouté que la langue arabe « n’est pas uniquement un composant linguistique, mais un vecteur culturel et moral à travers lequel s’est façonnée l’identité d’une nation et se sont forgés ses concepts ».

Cheikh Al Kassimi a appelé les médias à « assumer un rôle éminent envers la langue arabe », estimant que « l’enjeu aujourd’hui n’est pas de recourir à une rhétorique affectée, mais de développer de nouveaux styles adaptés à l’ère de l’évolution rapide, respectueux de l’intelligence du récepteur et capables de redonner à la langue sa valeur expressive et éducative ». Il a salué l’appel du ministre pour l’élaboration d’une charte arabe, soulignant que l’Algérie « de par sa position, son expérience et ses institutions, est en mesure de réhabiliter le discours arabe en Afrique ».Chokri Hafed

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