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Alger-Washington : un rapprochement stratégique

Washington réaffirme l’importance stratégique de son partenariat avec l’Algérie lors de la visite officielle de Massad Boulos.

La visite officielle du haut conseiller du président américain Donald Trump pour l’Afrique, les affaires arabes et le Moyen-Orient, Massad Boulos, en Algérie ce dimanche marque une nouvelle étape dans la consolidation du partenariat stratégique entre Washington et Alger.  Reçu par le président Abdelmadjid Tebboune au palais présidentiel, Boulos a réaffirmé l’engagement ferme de l’administration Trump à approfondir cette coopération bilatérale dans tous les domaines prioritaires. Conduisant une importante délégation comprenant notamment David Linfield, chef de Cabinet du haut conseiller, et Joshua Harris, Sous-secrétaire d’État américain adjoint, Boulos a souligné à l’issue de l’audience l’honneur qui lui était fait de représenter le président Trump et le secrétaire d’État Marco Rubio. « J’ai l’honneur d’être ici en Algérie au nom du président Trump et du ministre des Affaires étrangères Marco Rubio pour renforcer le partenariat entre les États-Unis et l’Algérie. Ces relations sont d’une importance capitale pour les États-Unis », a-t-il déclaré, témoignant de l’attention particulière accordée par Washington à cette relation bilatérale. L’envoyé américain a exprimé sa gratitude pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, précisant avoir renouvelé avec le président Tebboune « la confirmation de nos liens solides qui unissent les États-Unis et l’Algérie et exprimé notre engagement fort à renforcer nos relations dans les domaines commercial, sécuritaire et autres secteurs ». Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des messages échangés récemment entre les deux dirigeants, notamment à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance algérienne où Trump avait souligné les « avancées accomplies ensemble en faveur de la stabilité régionale, dans la lutte contre le terrorisme et dans la sécurisation des frontières ».

Boulos a également partagé la vision du président Trump concernant la coopération future, évoquant « la réalisation des intérêts communs, l’accomplissement de la paix, la défaite du terrorisme, la sécurisation de nos frontières et le renforcement du commerce équitable qui profite aux Américains comme aux Algériens, dans un cadre de respect mutuel et de dialogue ». Cette approche globale témoigne de l’ambition américaine de transformer ce partenariat en un pilier stratégique régional, dépassant les simples relations bilatérales traditionnelles.

L’importance accordée par Washington à la perspective algérienne sur les enjeux régionaux s’est manifestée par l’attention particulière portée aux analyses du Président Tebboune. « J’ai eu l’honneur d’écouter attentivement le point de vue du président Tebboune sur les défis cruciaux auxquels fait face l’Afrique et la région dans son ensemble, ainsi que les nombreuses opportunités qui nous attendent », a souligné Boulos, illustrant la reconnaissance américaine du rôle stabilisateur de l’Algérie dans une région marquée par les turbulences. Cette reconnaissance se concrétise particulièrement dans la coopération sécuritaire sahélienne, Boulos ayant exprimé la volonté américaine de « déployer plus d’efforts conjoints pour faire face aux défis dans la région du Sahel et travailler ensemble pour renforcer la paix et la stabilité ». Cette dimension sécuritaire constitue un axe prioritaire du partenariat, s’appuyant sur l’expertise algérienne reconnue en matière de lutte antiterroriste et sa position géostratégique privilégiée.

Les entretiens en amont avec le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf ont permis d’approfondir cette coopération, Boulos remerciant le MAE « pour son accueil généreux aujourd’hui. Nous apprécions grandement notre dialogue continu alors que nous travaillons ensemble pour faire face à certains des problèmes les plus difficiles au monde, y compris pendant la période d’adhésion de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations Unies ». Cette référence au mandat algérien au Conseil de sécurité souligne l’importance accordée par Washington à la coordination diplomatique entre les deux pays sur les dossiers internationaux sensibles.

La dimension économique du partenariat a également occupé une place centrale dans les discussions, Boulos évoquant « le potentiel considérable pour renforcer la coopération commerciale entre les États-Unis et l’Algérie dans le secteur énergétique et dans divers autres secteurs ». Cette ambition s’appuie sur des fondations solides, les États-Unis étant devenus le cinquième partenaire commercial de l’Algérie avec 2,8 milliards de dollars d’échanges en 2022, progression significative qui légitime les perspectives d’expansion évoquées. L’optimisme affiché par le haut conseiller américain reflète une stratégie à long terme de Washington envers l’Algérie. « Cette visite a été extrêmement fructueuse et j’attends avec impatience d’explorer les moyens de coopération commune pour un avenir radieux et pacifique », a-t-il conclu, remerciant une nouvelle fois « pour la généreuse hospitalité et nous nous reverrons bientôt, si Dieu le veut ».

Cette visite s’inscrit dans une dynamique positive amorcée par l’administration Trump, qui a multiplié les signaux de rapprochement avec Alger. Les récents accords stratégiques dans le secteur énergétique avec des géants américains comme Exxon Mobil et Chevron, ainsi que la visite du général Michael Langley, commandant de l’AFRICOM, qui avait qualifié l’Algérie de « leader régional », témoignent de cette nouvelle orientation diplomatique. Le Washington Institute pour les politiques du Proche-Orient a d’ailleurs récemment souligné que l’Algérie jouit d’une réputation qui en fait un partenaire sécuritaire principal pour les États-Unis dans une région de plus en plus instable, confirmant l’importance stratégique accordée par Washington à cette relation bilatérale.

Hocine Fadheli

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