Les enfants premières victimes des noyades : Le ministère de l’Intérieur en appelle à la responsabilité parentale
L’été est particulièrement meurtrier cette année. es chiffres sont alarmants : 112 personnes ont péri par noyade en Algérie depuis le 1er juin, dont la moitié sont des mineurs. Face à cette tragédie estivale, le ministère de l’Intérieur lance un cri d’alarme aux parents. Le département de Brahim Merad a publié samedi un message de sensibilisation poignant sur les réseaux sociaux : « Nos enfants, notre responsabilité. Surveillons-les ». Cette campagne intervient alors que les statistiques révèlent une réalité dramatique : 50% des victimes de noyade sont des enfants.
Selon le dernier bilan de la Protection civile publié vendredi 18 juillet, 112 noyades ont été recensées à travers le pays depuis le début de la saison estivale. Parmi elles, 75 sont survenues sur les plages et 37 dans des plans d’eau. Le commandant Nassim Bernaoui, sous-directeur des statistiques à la Direction générale de la Protection civile, avait alors précisé dans une déclaration à l’APS que sur les 75 décès enregistrés sur les plages, 36 cas se sont produits sur des plages interdites à la baignade.
« 19 cas de décès ont été enregistrés en dehors des heures de surveillance, et 5 cas lorsque la baignade devient interdite avec le drapeau rouge », détaille le responsable.
Les dangers ne se limitent pas aux plages. Les plans d’eau se révèlent particulièrement meurtriers avec 37 décès : 14 dans des bassins, 8 dans des bassins d’irrigation, 7 dans des piscines, 4 dans des barrages, 3 dans des retenues d’eau et un cas dans un oued. Ces lieux, souvent perçus comme moins dangereux, cachent pourtant de nombreux risques : courants invisibles, température de l’eau, absence de surveillance. Ces chiffres sont d’ailleurs appelés à être revus à la hausse
Rien qu’entre samedi et dimanche, sept personnes ont encore perdu la vie dans les wilayas de Skikda, Béjaïa, Oran et El Tarf, rappelant la persistance de ce fléau malgré les campagnes de prévention. Face à cette hécatombe, les autorités et la société civile se mobilisent. Depuis mai dernier, la Protection civile organise des caravanes de sensibilisation en partenariat avec diverses associations. L’Organisation algérienne de l’environnement et de citoyenneté (OAEC) a lancé le slogan « Ne nagez pas vers la mort… Choisissez la vie », accompagné de campagnes médiatiques sur tous les supports.
Ces initiatives incluent des dépliants, affiches et vidéos de sensibilisation « dans un langage simple et accessible à toutes les franges de la société, notamment les enfants et les jeunes », explique Sofiane Affane, président de l’OAEC. Le message des autorités est clair : la surveillance parentale reste le rempart le plus efficace contre ces tragédies. « Surveiller ses enfants, c’est préserver leur vie », martèle le ministère de l’Intérieur. Les parents sont appelés à redoubler de vigilance, particulièrement pour empêcher leurs enfants de se rendre dans des lieux interdits comme les plages non surveillées ou les plans d’eau non sécurisés.
Alors que les vacances d’été battent leur plein, chaque parent doit prendre conscience que quelques secondes d’inattention peuvent transformer des moments de bonheur en drame irréparable. La prévention reste l’arme absolue contre cette tragédie estivale qui endeuille chaque année de nombreuses familles algériennes.
Lyna Larbi