Famine à Ghaza : L’Algérie appelle à une action internationale d’urgence
Kamel Rezig a souligné que la famine systémique et la privation collective de nourriture dans la bande de Ghazaconstituent une infamie pour l’humanité.
Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a profité de sa participation au 2e Bilan du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS+4) à Addis-Abeba pour réaffirmer mardi avec force la position de l’Algérie concernant la situation humanitaire dramatique à Ghaza.
Mandaté par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le ministre a saisi cette tribune internationale pour dénoncer la « famine systémique » et la « privation collective du droit à l’alimentation » dans l’enclave palestinienne. Dans son allocution, M. Rezig a déclaré que l’Algérie « appelle depuis cette tribune à une action internationale d’urgence et immédiate visant à garantir l’acheminement de l’aide alimentaire et humanitaire vers Ghaza, sans conditions ni entraves », insistant sur la nécessité d' »œuvrer sérieusement à mettre fin à cette violation flagrante du droit international ». Le responsable algérien a établi un lien direct entre les objectifs du sommet onusien et la tragédie Ghazaouie, affirmant qu' »on ne saurait parler de justice alimentaire sans évoquer les drames en cours, notamment la famine systémique et la privation collective de nourriture dans la bande de Ghaza, qui constituent une infamie pour l’humanité ». Il a particulièrement mis l’accent sur l’ampleur de la catastrophe humanitaire, déplorant que « plus de deux millions de personnes, dont une majorité d’enfants et de femmes, souffrent de famine et de malnutrition, en violation flagrante de tous les principes et de toutes les valeurs humaines ». M. Rezig a également rappelé que « l’Algérie joint sa voix à celle du Secrétaire général des Nations Unies, qui a affirmé, lundi dans son discours d’ouverture, que la faim ne doit jamais être utilisée comme une arme contre les peuples, soulignant que la nourriture doit demeurer un droit humain garanti, et non un moyen de pression ou de punition collective ». Au-delà de la dénonciation, le ministre a présenté la vision algérienne des systèmes alimentaires mondiaux, estimant que « la garantie de la sécurité alimentaire est un pilier fondamental de la dignité et de la souveraineté » et que « la transformation équitable et globale des systèmes alimentaires nécessite, avant tout, une coordination efficace entre action, investissement et responsabilité ». Il a appelé à dépasser les simples déclarations d’intention, considérant qu' »au-delà des discours, les peuples ont besoin d’engagements traduits sur le terrain, d’investissements équitables profitant aux catégories vulnérables et aux régions marginalisées et de mécanismes claires garantissant la transparence et la reddition de comptes ». Dans une démarche constructive, M. Rezig a salué « les efforts intégrés de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds international de développement agricole (FIDA) en faveur de systèmes alimentaires durables et résilients face aux crises climatiques et géopolitique, notamment dans les régions en développement ». Le ministre a conclu son intervention en réaffirmant l’engagement de l’Algérie dans la coopération internationale, assurant que le pays était « disposé à partager son expérience, notamment dans le domaine de l’agriculture saharienne, pour un avenir alimentaire commun plus juste et plus humain ». Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de la diplomatie algérienne de soutien à la cause palestinienne, utilisant les forums internationaux pour maintenir la pression sur la communauté internationale face à la situation humanitaire à Ghaza.
Chokri Hafed