Le film « The voice of Hind Rajab », sélectionné à la Mostra de Venise
Le film « The Voice of Hind Rajab », de la réalisatrice et scénariste tunisienne, Kaouther Ben Hania, qui retrace l’histoire de Hind Rajab, la fillette palestinienne de 6 ans, tuée par l’occupation sioniste à Ghaza en 2024 avec six autres membres de sa famille, a été sélectionné en compétition à la 82e édition de la Mostra de Venise, qui se tiendra du 27 août au 6 septembre prochains. Dans une déclaration à l’occasion de la sélection du film à la compétition, la réalisatrice expose les enjeux qui sous-tendent son film. « C’était un choix délibéré. Parce que les images violentes sont partout sur nos écrans, nos fils d’actualité, nos téléphones », explique la réalisatrice. « Ce parti pris de l’invisible vise à transmettre le sentiment d’impuissance : Je ne peux pas accepter un monde où un enfant appelle à l’aide et où personne ne vient. Cette douleur, cet échec, nous appartiennent à tous », ajoute-t-elle. Le film de Kaouther Ben Hania, déjà acclamée pour « Les Filles d’Olfa », s’inscrit donc dans une continuité engagée. Tourné en Tunisie, le film est le fruit d’un travail documentaire, réalisé en lien avec la famille de Hind et le Croissant-Rouge. En s’appuyant sur les témoignages et l’enregistrement de l’appel, la cinéaste a imaginé un récit tourné en huis clos. Le synopsis du film débute de l’appel d’urgence passé, le 29 janvier 2024, aux volontaires du Croissant-Rouge palestinien. Une fillette de 6 ans est piégée dans une voiture prise sous les tirs des forces sionistes à Ghaza, implorant qu’on vienne la sauver. Elle s’appelait Hind Rajab. Tout en tentant de rester en ligne avec elle, ils font tout leur possible pour envoyer une ambulance. La mort en martyre de la fillette a profondément marqué l’opinion publique et a été largement relayée et médiatisée, illustrant la brutalité de l’occupation sioniste dès les premières heures du génocide. Alors que sa famille tentait de fuir la ville de Ghaza, leur véhicule a été attaqué par un char de l’armée d’occupation sioniste. Hind et sa cousine de 15 ans furent les seules survivantes initiales de l’attaque. Alors qu’elles étaient en ligne avec le Croissant-Rouge pour demander de l’aide, les tirs ont repris, tuant d’abord sa cousine, puis Hind, alors même qu’elles attendaient les secours. Cet événement a profondément ému la communauté internationale. L’appel téléphonique de Hind, enregistré par le Croissant-Rouge palestinien (PRCS), a été diffusé mondialement sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation et de mobilisations à travers le monde.
APS