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Lutte contre la criminalité : Boudjemaa fixe ses priorités 

Le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, a tracé mercredi les contours d’une politique pénale renforcée lors de l’installation de Mohamed Bouderbala à la présidence de la Cour d’Alger. Devant l’ensemble de la famille judiciaire réunie pour cette cérémonie, le Garde des Sceaux a défini des priorités claires dans la lutte contre les nouvelles formes de criminalité qui menacent la stabilité du pays. Cette installation, qui s’inscrit dans le mouvement partiel récemment opéré par le président de la République au sein du corps des magistrats, a été l’occasion pour le ministre de dresser un véritable programme d’action pour les juridictions algériennes. Face aux défis sécuritaires croissants, Boudjemaa n’a pas mâché ses mots en invitant les responsables des juridictions à « garder en ligne de mire la lutte contre la criminalité grave, notamment les crimes liés à la drogue, à la contrebande, à la corruption, au terrorisme, aux bandes de quartiers et au blanchiment d’argent ». Cette feuille de route s’appuie sur un arsenal législatif récemment renforcé. Le ministre a souligné que le secteur de la Justice avait connu « une intense activité législative visant à adapter le système juridique aux dispositions de la Constitution, à l’harmoniser avec les engagements internationaux du pays et avec les évolutions de la société ». Cette modernisation s’est traduite par l’adoption de textes majeurs, notamment la loi relative à la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, celle sur la protection des données personnelles, ainsi que la législation renforcée contre le trafic de stupéfiants.

L’approche définie par Boudjemaa ne se limite pas à la répression. Le ministre a insisté sur l’importance des « mécanismes les plus efficaces » introduits dans le Plan du Gouvernement, selon des « approches préventives et coercitives à l’égard de toutes les formes du crime ». Cette stratégie globale s’inscrit dans « le processus d’édification d’un État basé sur les fondements de la justice sociale », a-t-il précisé. Au-delà de la lutte contre la criminalité, le ministre a fixé des objectifs précis en matière de qualité de service public. Il a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre « l’ancrage des fondements d’humanisation de l’action judiciaire dans le cadre d’une citoyenneté pleine et entière, afin que le citoyen ait confiance lorsqu’il s’adresse à la justice ». Cette vision passe par « la moralisation de l’action judiciaire et la prise en charge efficiente des préoccupations des citoyens ainsi que l’amélioration de la qualité et de l’application des décisions de justice ». Boudjemaa a également rappelé aux magistrats leurs obligations fondamentales, les exhortant à « respecter le cadre constitutionnel et à faire appliquer les lois en toute indépendance et impartialité, afin de rendre justice et renforcer la confiance du citoyen dans la justice de son pays ». Il a insisté sur la nécessité de « déployer davantage d’efforts, de se préparer à surmonter tous les défis, à gagner les paris et à consolider les acquis de la réforme ».

Le code de procédure pénal bientôt finalisé

Le choix de Mohamed Bouderbala pour diriger la Cour d’Alger illustre cette volonté de modernisation. Ce magistrat expérimenté, diplômé de l’École supérieure de la Magistrature en 1996, a gravi tous les échelons du système judiciaire, des tribunaux de Berriane et d’Aflou aux présidences des Cours de Tébessa, M’Sila et Tipaza. « L’expérience et les compétences de M. Bouderbala seront un atout précieux, en parfaite adéquation avec les nouvelles missions et responsabilités qui lui sont confiées », a souligné le ministre, dans le cadre de « la poursuite des efforts visant à renforcer les juridictions par des compétences disposant d’expérience et de maîtrise ».

Ces orientations interviennent à un moment crucial où l’Algérie fait face à des défis sécuritaires multiples. Le trafic de drogue, la contrebande transfrontalière, les nouveaux modes de criminalité organisée et les menaces terroristes nécessitent une réponse judiciaire adaptée et efficace. Le ministre a souligné que ces réformes législatives et institutionnelles s’inscrivaient dans le cadre « du processus d’édification d’un État basé sur les fondements de la justice sociale ». L’arsenal juridique en cours de finalisation, avec notamment l’adoption prochaine du nouveau Code de procédure pénale, introduit « de nouveaux mécanismes renforçant l’autorité et l’efficacité du pouvoir judiciaire, par la consolidation du rôle des partenaires et acteurs de la justice, permettant ainsi de garantir un procès équitable ». Cette modernisation vise à doter les magistrats d’outils juridiques performants pour faire face aux nouvelles formes de délinquance.

Samir Benisid

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