Santé hospitalière : Chute spectaculaire des infections nosocomiales
Les infections nosocomiales, ce fléau redoutable qui menace les patients hospitalisés, accusent une chute spectaculaire selon une enquête nationale dévoilée mercredi par l’Institut national de santé publique (INSP).
Cette performance exceptionnelle place l’Algérie sur la voie d’une transformation majeure de la qualité des soins hospitaliers, marquant un tournant historique dans la lutte contre ces infections qui constituent l’un des défis majeurs de la médecine moderne. L’enquête menée en coordination avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au niveau de 16 centres hospitalo-universitaires dans 12 wilayas révèle des résultats encourageants qui dépassent les espérances des experts sanitaires. Cette investigation d’envergure, débutée en février 2025, a nécessité la mobilisation de centaines de professionnels de santé et de chercheurs pour analyser méticuleusement la situation dans les établissements hospitaliers les plus représentatifs du territoire national. Touchant précisément 5177 patients répartis dans l’ensemble des structures étudiées, cette étude longitudinale démontre que « l’Algérie a fait un grand pas dans le cadre de la prévention des infections nosocomiales », selon les conclusions officielles présentées lors de la journée de restitution des résultats organisée dans la capitale. Le directeur général de l’INSP, Pr Abderrezak Bouamra, confirme cette évolution remarquable en précisant que le taux de prévalence des infections associées aux soins « a nettement baissé pour atteindre les 6%, et ce, grâce à la mise en œuvre de protocoles stricts dans les hôpitaux pour prévenir ces infections ». Cette performance statistique représente une amélioration considérable par rapport aux taux observés lors des précédentes évaluations et positionne l’Algérie parmi les pays qui réalisent des progrès significatifs dans ce domaine crucial de la santé publique. Cette réussite résulte d’efforts soutenus et de mesures rigoureuses adoptées par les établissements hospitaliers, incluant le renforcement des protocoles d’hygiène, la formation continue du personnel soignant, l’amélioration des infrastructures et la sensibilisation accrue aux bonnes pratiques de prévention. Parallèlement à cette enquête principale, une seconde investigation portant sur la consommation des antibiotiques dans les cinq centres hospitalo-universitaires d’Alger complète ce panorama sanitaire et apporte un éclairage complémentaire sur les pratiques thérapeutiques. Cette étude connexe, menée simultanément, permet d’établir des corrélations entre l’usage raisonné des antibiotiques et la réduction des infections nosocomiales. Ses résultats, selon Pr Bouamra, démontrent « la nécessité d’harmoniser les pratiques et de renforcer la politique de bon usage des antibiotiques », soulignant l’importance cruciale d’une approche globale et coordonnée dans la lutte contre les résistances bactériennes qui représentent un enjeu sanitaire mondial majeur. Le représentant du bureau de l’Organisation mondiale de la santé en Algérie, M. Phanuel Habimana, a salué ces avancées remarquables en estimant que « les résultats de ces enquêtes sont un levier puissant pour mieux cibler les interventions de prévention et de contrôle, de renforcer la formation et d’améliorer les systèmes de surveillance hospitalière ». Il insiste également sur l’objectif fondamental de « promouvoir une culture institutionnelle de la sécurité des soins, centrée sur le patient », mettant l’accent sur la nécessité d’une approche holistique qui place le bien-être du malade au cœur de toutes les préoccupations hospitalières. M. Habimana affirmant avec conviction que « l’OMS reste pleinement engagée aux côtés du gouvernement algérien pour appuyer les actions de lutte contre les infections nosocomiales et promouvoir la culture de la sécurité des soins ».
Lyna Larbi