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Hydrocarbures en Algérie : Un essor sans précédent depuis une décennie

L’Algérie attire massivement les investissements étrangers dans l’exploration et la production d’hydrocarbures. Le secteur pétrolier et gazier algérien traverse actuellement une période d’activité exceptionnelle, la plus intense observée depuis une décennie. Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie ambitieuse du pays pour attirer les investissements étrangers dans les domaines de l’exploration et de la production d’hydrocarbures. Selon une analyse de Geoff D. Porter, président de North Africa Risk Consulting, et reprise sur la plateforme d’information énergétique Attaqa, le secteur des hydrocarbures connaît actuellement une dynamique exceptionnelle à l’orée des résultats du premier appel d’offres pour les blocs d’exploration sous le régime de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et de l’intérêt affiché par les majors pétrolières et gazières pour l’Algérie. Celui-ci explique cet engouement par plusieurs facteurs. Il s’agit d’abord que la position géographique de l’Algérie laquelle constitue un atout majeur pour les compagnies internationales. Le pays se trouve à proximité immédiate des marchés énergétiques européens, tout en bénéficiant d’une position diplomatique éloignée des tensions géopolitiques susceptibles d’affecter les marchés énergétiques mondiaux. Cette situation privilégiée s’accompagne d’améliorations substantielles sur le plan intérieur : les préoccupations sécuritaires sont minimes, l’environnement politique s’est stabilisé, et le cadre réglementaire est devenu plus prévisible. Ce cocktail d’stabilité interne et d’insécurité énergétique en Europe a propulsé l’Algérie sous les projecteurs internationaux, mobilisant les efforts des grandes compagnies énergétiques mondiales, explique l’analyse.

Un ballet diplomatique intensif

L’intérêt croissant des multinationales se manifeste par une série de rencontres de haut niveau. En juillet 2025, desdélégations d’ExxonMobil de Chevron se sont rendues en Algérie pour des discussions de haut niveau. Cette diplomatie énergétique témoigne d’un regain d’intérêt marqué pour le secteur longtemps en sommeil. L’analyse souligne dans ce sens que l’Algérie développe une approche à double voie pour attirer les investissements : d’une part, elle continue de lancer des appels d’offres pour les licences pétrolières et gazières ; d’autre part, elle mène des négociations bilatérales directes avec les compagnies énergétiques. L’auteur rappelle ainsi que le premier appel d’offres pour des licences pétrolières et gazières depuis plus d’une décennie a été finalisé le 17 juin, sous le régime de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Et de souligner que les résultats de l’appel d’offres 2025 se révèlent très satisfaisants. Sur les six zones proposées, cinq ont été attribuées à diverses compagnies, incluant des géants mondiaux comme Sinopec (Chine), TotalEnergies (France), Eni (Italie) et QatarEnergy. Avant d’ajouter que cet appel d’offres a généré des investissements minimums de 936 millions de dollars, dont 533 millions consacrés à l’exploration et 403 millions au développement. Les contrats s’étendent sur 30 ans, incluant 7 années dédiées à l’exploration. Samir Bekhti, président du conseil d’administration de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), a qualifié ces résultats de succès, annonçant qu’une nouvelle ronde de licences aura lieu dans le courant de 2025.

Parallèlement aux appels d’offres, les négociations bilatérales ont produit des résultats tangibles. L’analyse rappelle dans ce sens qu’Occidental Petroleum, qui envisageait initialement de se retirer d’Algérie en 2019, a renforcé ses investissements en 2022 et considère désormais le pays comme un actif stratégique à long terme. Eni a acquis les actifs de BP en Algérie en 2022, puis ceux de Neptune Energy en 2024, consolidant sa position avec un contrat de 1,35 milliard de dollars avec Sonatrach en 2025. Chevron explore le développement de ressources non conventionnelles, tandis qu’ExxonMobil négocie directement avec Sonatrach. Shell a choisi de ne pas participer à l’appel d’offres, privilégiant les négociations bilatérales, tandis qu’Equinor discute du renouvellement de ses contrats existants.

Cette double approche, combinant appels d’offres et négociations directes, converge vers un objectif commun : attirer davantage d’investissements internationaux et d’expertise technique dans l’exploration et la production, stimulant ainsi la production pétrolière et gazière du pays. L’Algérie semble retrouve ainsi son attractivité auprès des majors pétrolières.

Samira Ghrib

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