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Lutte contre les feux de forêts : Un arsenal sans précédent déployé !

544 véhicules d’intervention, 35 drones et 1.775 commissions mobilisées face à la menace des incendies.

Face à la montée des températures qui menace le patrimoine forestier national, l’Algérie a mis en place pour 2025 un dispositif de prévention des feux de forêt d’une ampleur inégalée. Avec 544 véhicules de première intervention, 35 drones de surveillance et un réseau de 1.775 commissions déployées sur tout le territoire, les autorités entendent reproduire le succès de 2024 où les incendies avaient chuté de 91%. « L’Algérie, à l’instar des autres pays du bassin méditerranéen, fait face annuellement à des incendies qui ravagent la couverture végétale », a expliqué à l’APS Saïd Si Ali, directeur de la protection de la faune et de la flore à la Direction générale des forêts. Cette réalité climatique a poussé les hautes autorités à adopter une stratégie nationale révolutionnaire, fondée sur la proactivité et la coordination intersectorielle pour préserver le patrimoine forestier du pays. L’architecture de cette campagne 2025 repose sur une organisation pyramidale impressionnante. Au sommet, une commission nationale de protection des forêts réunit les représentants de 13 ministères, coordonnant l’action de 40 commissions de wilaya, 471 commissions au niveau des daïras et wilayas déléguées, et 1.263 commissions communales. Cette structure tentaculaire assure une couverture totale du territoire et une réactivité maximale en cas d’alerte.

Sur le terrain, les préparatifs ont été menés avec une précision militaire. Les sentiers forestiers ont été méticuleusement nettoyés et dégagés de toute végétation inflammable, tandis que des tranchées coupe-feu ont été créées et les existantes entièrement rénovées. L’installation de tours de guet permet désormais une détection rapide des départs de feu, complétée par l’aménagement stratégique de points d’eau facilitant les interventions d’urgence.L’innovation technologique marque cette campagne 2025 avec l’intégration de 35 drones aux missions de veille et de détection précoce. Cette flotte aérienne sera prochainement renforcée par l’acquisition de 80 appareils supplémentaires destinés aux différentes conservations des forêts, révolutionnant les capacités de surveillance du pays. Cette modernisation s’accompagne du déploiement de 42 camions d’approvisionnement en eau, 497 tours de guet et 40 colonnes mobiles, chacune équipée de huit camions anti-incendie. La stratégie déployée se distingue par la création de 120 postes avancés de lutte contre les incendies positionnés aux endroits les plus exposés. Ces bases de proximité permettent une intervention immédiate dès les premiers signes d’embrasement, capitalisant sur les leçons tirées des années précédentes.

Au-delà des moyens matériels, la sensibilisation communautaire constitue la première ligne de défense selon les responsables. Des campagnes de sensibilisation sont organisées en collaboration avec la Protection civile et la Gendarmerie nationale, multipliant les rencontres sur le terrain pour alerter les populations sur les risques liés à l’allumage de feux près des zones boisées. La coopération intersectorielle atteint un niveau de coordination remarquable. Sonelgaz prend en charge le nettoyage systématique des espaces sous les lignes à haute tension, sources potentielles d’étincelles. La Société nationale des transports ferroviaires procède au débroussaillage minutieux des abords des voies ferrées, tandis que le ministère des Travaux publics assure le nettoyage des bordures routières. Cette synergie entre secteurs élimine de nombreux facteurs de risque traditionnellement négligés.

Les agriculteurs ne sont pas en reste dans cette mobilisation générale. Ils sont désormais tenus d’aménager des tranchées d’au moins cinq mètres de largeur à proximité des zones boisées pour contenir d’éventuels départs de feu. Cette obligation transforme chaque exploitation agricole en maillon de la chaîne de protection forestière.

L’arsenal juridique a également été renforcé pour dissuader les comportements à risque. La loi 23-21 relative aux forêts prévoit désormais des sanctions drastiques avec des peines pouvant aller jusqu’à la perpétuité et des amendes considérablement alourdies pour les infractions liées aux incendies. Cette sévérité pénal répond à la gravité des enjeux environnementaux et économiques.Cette stratégie préventive s’avère d’autant plus cruciale que les conditions climatiques de 2025 s’annoncent particulièrement difficiles, « marquées par une forte hausse des températures » selon Saïd Si Ali. Le défi est de taille pour maintenir la tendance positive de 2024, année qui avait vu une réduction spectaculaire de 91% des feux de forêt grâce aux premières mesures de cette politique renouvelée. 

Samir Benisid

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