Pillage des ressources sahraouies du Sahara occidental : La France mise en demeure de respecter le droit international
L’escalade de la colonisation marocaine au Sahara occidental suscite une vive réprobation internationale, particulièrement dirigée contre la France dont la complicité dans le pillage des ressources naturelles sahraouies devient de plus en plus flagrante. Le Centre d’analyse du Sahara occidental (CASO) a lancé mardi un ultimatum sans équivoque à Paris, exhortant la France et l’ensemble de ses institutions publiques à respecter « scrupuleusement » le droit international et européen, sous peine de voir le pays directement mis en cause pour complicité dans la violation du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cette mise en demeure intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par l’engagement scandaleux de 150 millions d’euros de l’Agence française de développement (AFD) dans des projets illégaux sur le territoire occupé. Cette décision constitue selon le CASO une « violation flagrante du droit européen » qui expose la France à des recours devant les juridictions européennes et françaises. L’organisation dénonce également avec force le traitement « partial et trompeur » d’une chaîne française publique qui s’est rendue complice de la propagande marocaine en diffusant un reportage vantant un prétendu « développement économique spectaculaire » du Sahara occidental grâce aux investissements de l’occupant marocain.
Cette campagne de désinformation française s’inscrit dans une stratégie plus large visant à légitimer l’occupation illégale du territoire sahraoui, en contradiction totale avec le statut juridique reconnu internationalement. Le CASO rappelle fermement que le Sahara occidental demeure un territoire non autonome inscrit par l’ONU depuis 1963 sur la liste des territoires à décoloniser, et que le Maroc n’y exerce aucune souveraineté reconnue. Cette occupation illégale a été clairement établie par la Cour internationale de Justice dans son avis consultatif de 1975 et réaffirmée par de multiples résolutions onusiennes qui continuent d’être bafouées par Rabat avec la complicité active de certaines capitales européennes.
La jurisprudence européenne récente renforce cette position de principe en invalidant catégoriquement toute forme de coopération économique avec l’occupant marocain sur le territoire sahraoui. Les arrêts historiques de la Cour de justice de l’Union européenne du 4 octobre 2024 ont invalidé définitivement les accords commerciaux UE-Maroc en raison de l’inclusion du Sahara occidental sans le consentement préalable du peuple sahraoui, représenté légitimement par le Front Polisario. Cette décision juridique de première importance établit clairement que tout financement d’activités économiques sur le territoire occupé sans l’accord du Front Polisario, seul représentant reconnu du peuple sahraoui par l’ONU, est susceptible d’être jugé illégal et de donner lieu à des sanctions.
Parallèlement à cette offensive diplomatique française, le Maroc intensifie sa stratégie de pillage systématique des ressources naturelles sahraouies sous couvert de projets prétendument écologiques. L’Observatoire international de surveillance des ressources naturelles du Sahara occidental (Western Sahara Resource Watch) a dénoncé, dans ce contexte et avec vigueur, les projets d’hydrogène vert que l’occupant marocain compte développer massivement sur les territoires sahraouis, soulignant que Rabat ne dispose d’aucun mandat légal pour exploiter ces ressources. Sara Eyckmans, coordinatrice de WSRW, dénonce fermement cette stratégie de « blanchiment de l’occupation sous un prétexte vert », rappelant que « le développement de l’énergie verte ne peut se faire au détriment des droits fondamentaux d’un peuple ». L’ampleur de cette entreprise de spoliation révèle toute la dimension coloniale du projet marocain au Sahara occidental. Selon les révélations de WSRW, environ trois quarts des terres mises à disposition par le gouvernement marocain pour ses projets d’hydrogène vert ne se trouvent pas au Maroc mais bien au Sahara occidental occupé, territoire qui demeure hors des frontières internationales reconnues du royaume chérifien. Cette stratégie d’accaparement massif des ressources sahraouies s’inscrit dans la continuité de l’occupation illégale entamée en 1975, en violation flagrante du droit international et des résolutions onusiennes qui exigent l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Les déclarations récentes de la ministre marocaine de la Transition énergétique, Leïla Benali, devant le Parlement le 23 juin dernier, confirment cette stratégie d’exploitation coloniale. En présentant une mise à jour de la stratégie hydrogène du pays comportant plusieurs projets localisés principalement au Sahara occidental, les autorités marocaines affichent ouvertement leur mépris pour la légalité internationale et les droits du peuple sahraoui. Cette provocation s’accompagne d’appels répétés aux investisseurs internationaux à participer à cette entreprise de consolidation de l’occupation, en violation directe des principes établis par la jurisprudence internationale.
L.S.