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Gaz : Des accords majeurs avec Exxon Mobil et Chevron sur le point d’être finalisés

L’Algérie s’apprête à conclure des accords historiques avec les géants pétroliers américains ExxonMobil et Chevron pour exploiter ses vastes réserves de gaz naturel, y compris les ressources de gaz de schiste. 

Le président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), Samir Bekhti, a en effet déclaré, lors d’un entretien accordé à l’agence américaine Bloomberg vendredi, que « les aspects techniques ont plus ou moins été convenus, mais l’alignement commercial est encore en cours de négociation et sera bientôt finalisé », soulignant que l’attraction de ces deux compagnies énergétiques majeures « envoie un signal fort » concernant le potentiel énergétique de l’Algérie. Ces négociations s’inscrivent dans la continuité des accords préliminaires signés en 2024 entre Sonatrach et les deux majors américaines pour développer les ressources dans les bassins d’Ahnet et de Berkine.

L’Algérie possède des atouts considérables qui attirent les investisseurs internationaux. Le pays dispose déjà d’une infrastructure gazière développée et bénéficie d’une position géographique stratégique aux portes de l’Europe, des avantages majeurs pour les compagnies énergétiques étrangères, rappelle Bloomberg. Un potentiel qui s’étend également au développement des gaz de schiste.  Selon l’Administration américaine de l’information sur l’énergie, l’Algérie détient les troisièmes plus grandes ressources mondiales de gaz de schiste techniquement récupérables, se positionnant derrière la Chine et l’Argentine, mais devant les États-Unis. Mais la question de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels fait face, comme le souligne le président d’Alnaft, à des défis économiques substantiels. « Nous devons maîtriser les aspects économiques des énergies non conventionnelles », a souligné Bekhti. « Les États-Unis n’ont pas atteint ce niveau de performance du jour au lendemain. Cela leur a pris pas moins de 15 ans », a rappelé Bekhti. Toutefois, l’Algérie espère raccourcir ce délai grâce à son infrastructure existante. « Pour l’Algérie, cela pourrait prendre moins de temps que cela car l’infrastructure, les installations et le réseau de gazoducs sont déjà en place », a-t-il expliqué, estimant que pour les zones proches des infrastructures existantes, « il s’agit d’un processus de deux à trois ans ».

Chevron a exprimé son enthousiasme concernant ces perspectives de collaboration. « Nous sommes enthousiasmés par les synergies et les relations potentielles que nous pourrions développer en Algérie », a déclaré la compagnie à Bloomberg, mettant en avant son expérience et ses capacités techniques. 

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte marqué par la volonté de l’Algérie de valoriser ses ressources énergétiques notamment gazières. Elle adopte une approche diversifiée pour attirer les investissements. D’une part, le pays continue de lancer des appels d’offres pour les licences pétrolières et gazières, avec des résultats encourageants. Le premier appel d’offres depuis plus d’une décennie, finalisé en juin 2025, a permis d’attribuer cinq des six zones proposées à diverses compagnies internationales, générant des investissements minimums de 936 millions de dollars. D’autre part, l’Algérie mène des négociations bilatérales directes avec les compagnies énergétiques, comme en témoignent les discussions avec ExxonMobil et Chevron. L’engagement politique au plus haut niveau démontre l’importance accordée à ces projets. Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu en juin dernier une délégation de Chevron et une autre d’ExxonMobil, où John Adrill, vice-président de la compagnie, a exprimé sa satisfaction : « La rencontre avec le président Tebboune a été remarquable aujourd’hui. Il comprend vraiment les détails précis concernant les opportunités d’investissement ainsi que l’énorme potentiel qui profite à l’Algérie ». « Nous voulons libérer ce potentiel et commencer à travailler avec ceux qui ont de l’expérience, qu’ils soient chinois, américains ou européens », a déclaré Bekhti, illustrant l’ouverture du pays aux partenariats internationaux diversifiés. Cette approche pragmatique se concrétise également par la signature d’un accord avec Sinopec en juillet pour explorer une autre zone riche en schiste.

Samira Ghrib

admin

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