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L’opposition marocaine accuse les suppôts du Makhzen d’être desbarons de drogue : Les dessous d’un narco-État

Le président de Parti de la Justice et du Développement (PJD) et le représentant de l’organisation des frères musulmans au Maroc, Abdelilah Benkirane, a jeté un pavé dans la marre en accusant des figures politiques très influentes sur la scène marocaine, d’être des barons de la drogue.Benkirane a profité de son déplacement à Guercif dans le cadre de travail de proximité pour le compte des élections partielles pour annoncer son « oracle » et impliquant presque la majorité du personnel politique inféodé au Makhzen d’être des barons de drogue. A ce propos, le secrétaire général de PJDa déclaré que « l’absence de morale et d’éthique chez la classe politique pour qui les élections ne sont désormais qu’un tremplin pour accéder au pouvoir et servir ses propres intérêts, les partis politiques au Maroc ne présentent plus de militants, mais des hommes d’affaires et d’influence pour s’assurer des sièges au Parlement », et d’ajouter « le triomphe des barons de la drogue est une menace et un danger réel pour les familles et le pays de façon générale », a-t-il affirmé.

Cette révélation tardive se recoupe avec ce que les organisations régionales et internationales avaient déclaré via des rapports et des enquêtes adressées aux instances onusiennes faisant état que « le Maroc est le premier producteur de résine de cannabis dans le monde.Le secrétaire général de PJD, Abdelilah Benkirane, n’a fait que confirmer cette réalité d’un régime constitué de narcotrafiquants et de criminels activant dans le circuit du crime organisé et le blanchiment de l’argent et la filière de la prostitution et de la pédophilie.

On peut comprendre que la réaction tonitruante du chef de file de l’islam politique au Maroc s’inscrit dans le sillage des échecs cuisants qu’avaient subi son parti lors des dernières élections législatives. Mais c’est aussi un constat réel d’un royaume englouti dans la drogue, la corruption et la déliquescence de ses institutions.Cet aveu de Benkirane aura des retombées certaines sur la guerre de succession qui se déroule d’une manière fiévreuse au sein du palais royal.

Accuser tout le personnel politique rattaché au régime marocain du Makhzen de « barons de drogue », cela enfonce davantage ce qui restait comme « institutions » marocaines et précipite le pays à sombrer dans la spirale du chaos et de la dislocation politique.

Cette révélation fracassante émanant d’un homme politique en quête d’une réhabilitation après sa dégringolade et la chute de sa popularité suite à la signature par son ancien SG Saâdeddine El-Othmani de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste, a été appuyée par un ancien Conseiller et porte-parole du Palais royal, Hussein Aourid. Cet ex-porte-parole a révélé à travers un livre témoignage que « Notre pays (le Maroc) a connu, au début de la première décennie de ce siècle, des pratiques proches des méthodes de la mafia qui ont émergé à travers des personnes ayant des antécédents de trafic de drogue, qui employaient des éléments proches d’eux et ont cherché à infiltrer la structure de l’Etat par l’achat de consciences. Ils ont pénétré le corps politique et pu approcher le centre de décisions », a affirmé Hussein Aourid.

Ce témoignage accablant de la part de quelqu’un qui a travaillé au sein du Palais royal ne peut être pris comme une sorte d’élucubrations et de sornettes, bien au contraire, cela ne peut que consolider ce qui a été dit par des activistes et militants marocains sur cette question, à savoir la mainmise des barons de drogue sur les institutions marocaines.

Benkirane semble avoir compris que la situation politique que traverse le Makhzen n’est pas porteuse de signes favorisant la réémergence à nouveau de son parti qui a été utilisé comme bras séculier du Makhzen contre les forces démocratiques et progressistes qui visaient un changement en profondeur du régime marocain du Makhzen.Le mérite de Benkiraneest que il a dénudé le Makhzen quil’avait instrumentalisé auparavant dans une conjoncture où le régime marocain subissait une véritable pression populaire à travers des manifestations massives pour exiger le changement politique, économique et social.

Notons que le Rapport mondial sur les drogues pour 2022, publié par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a confirmé que le Maroc est au premier rang des principaux pays d’origine du cannabis, faisant de ce pays le plus grand producteur et exportateur de ce type de drogue.Le rapport indique également que les saisies de cannabis en provenance du Maroc représentant près de 60 % des saisies mondiales au cours de la période 2016-2020.

Rachid Nassouti

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