Culture

Guelma : Baisser de rideau sur le festival de musique actuelle

C’est dans une atmosphère de recueillement et de communion que s’est achevé, mercredi, le 13e Festival culturel national de musique actuelle de Guelma. Contrairement aux attentes habituelles d’un festival de « musique actuelle », les organisateurs ont fait le choix symbolique fort de confier la soirée de clôture à cheikh Kassimou et sa troupe, maîtres incontestés du chant Aïssaoua. Cette décision, loin d’être anodine, révèle une conception ouverte et inclusive de la musique contemporaine algérienne, où tradition mystique et modernité se rejoignent dans un même élan créatif. Le transfert de cette soirée finale de l’antique théâtre romain vers la maison de la culture Abdelmadjid-Chafaï témoigne également de cette volonté d’adapter le cadre à l’esprit de la performance. L’intimité relative de ce lieu s’est révélée parfaitement adaptée à la dimension spirituelle du répertoire Aïssaoua, créant une proximité particulière entre les artistes et un public essentiellement familial. Cheikh Kassimou a démontré une fois de plus sa maîtrise dans l’art délicat de conjuguer authenticité patrimoniale et innovation musicale. Sa troupe a livré une performance remarquable, puisant dans le répertoire traditionnel Aïssaoua tout en l’enrichissant d’arrangements instrumentaux contemporains.

Le moment fort de cette soirée restera sans doute l’interprétation du célèbre « Koumou Sabbihou Allah ya aâchikine Rassoul Allah » (Levez-vous et louez Allah, ô amoureux du Prophète d’Allah). Cette pièce maîtresse du répertoire mystique, magnifiée par une instrumentation moderne respectueuse de son essence spirituelle, a plongé l’assistance dans un état de contemplation remarquable. Karim Baali, commissaire du festival, n’a pas caché sa satisfaction lors de la cérémonie de clôture. Se félicitant de la bonne organisation qui a permis aux familles de vivre d’agréables moments, il a estimé que cette édition a été ‘’une réussie sur les tous les plans au regard, en particulier, à l’affluence importante du public, aussi bien au théâtre romain qu’à la maison de la culture’’. M. Baali a ajouté que cet événement culturel national a offert l’occasion à des artistes connus d’être au contact de leurs fans, tout en permettant à de jeunes artistes de faire étalage de leur talent naissant. Cette 13ème édition aura marqué les esprits par son organisation impeccable et surtout par l’engouement populaire qu’elle a suscité. L’alternance entre le cadre majestueux du théâtre romain et l’intimité de la maison de la culture aura permis d’adapter chaque performance à son public spécifique.Durant quatre soirées intenses, dix artistes et groupes musicaux venus de différentes régions du pays ont offert au public guelmawie un panorama saisissant de la créativité musicale algérienne actuelle. Cette diversité géographique et stylistique constitue l’une des forces de ce rendez-vous culturel qui s’impose progressivement comme un événement majeur du calendrier artistique national.

Au-delà de la présence d’artistes confirmés, ce festival aura également rempli sa mission de découverte en offrant une vitrine privilégiée aux jeunes talents. 

La programmation éclectique de cette édition démontre que la « musique actuelle » ne se limite pas aux seuls genres urbains contemporains, mais englobe toutes les expressions musicales vivantes, y compris celles qui puisent dans la tradition séculaire. Cette vision inclusive fait du Festival de Guelma un laboratoire unique d’expérimentation et de dialogue entre les générations d’artistes. En refermant ses portes sur les accents mystiques du chant Aïssaoua, le 13ème Festival culturel national de musique actuelle de Guelma aura prouvé une fois encore que l’authenticité et la modernité ne s’opposent pas, mais se nourrissent mutuellement dans la création artistique algérienne contemporaine.

M.S.

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