Économie

Les producteurs américains de schistes sous pression

L’OPEP+ a commencé depuis avril à démanteler ses coupes volontaires de manière progressive dans le souci de reconquérir ses parts de marché tout en veillant à maintenir une certaine stabilité sur les marchés pétroliers. Dès septembre l’alliance aura réintroduit un total de 2,2 millions de barils/jour. Cela n’est pas sans effet sur les producteurs de schiste américains qui avaient grapillé les parts de l’Opep+. Dans un contexte de chute des cours du brut liés à divers facteurs géopolitiques et un contexte d’incertitudes alimenté par les guerres commerciales de l’administration Trump, une chute drastique de l’activité de forage a été constatée aux États-Unis. Le quotidien économique britanniqueFinancial Times souligne que l’abandon des coupes volontaires par les pays de l’OPEP+ met la pression sur les producteurs américains de pétrole de schiste. L’impact de cette stratégie se mesure déjà sur le terrain américain. Selon les données de l’Energy Information Administration (EIA) citées par le Financial Times, la production pétrolière américaine, qui a atteint son pic historique cette année à 13,6 millions de barils par jour, devrait reculer significativement à 13,1 million de barils quotidiens d’ici décembre 2026. Cette baisse représente le plus important déclin non lié à une pandémie depuis une décennie. Une pression induite par la chute des cours du brut en dessous du seuil de rentabilité de la plupart des compagnies de schiste américaines, généralement situé entre 65 et 75 dollars le baril. Au Texas, cœur de l’industrie pétrolière américaine, le West Texas Intermediate a chuté à 62,21 dollars le baril, bien en dessous du minimum de 65 dollars nécessaire pour dégager des bénéfices selon la Réserve fédérale de Dallas. Les marchés demeurent dans l’expectative, le Brent évoluant autour de 66 dollars dans un contexte de faible activité de négociation

Les statistiques rapportées par le quotidien britannique révèlent que le nombre d’équipes de fracturation hydraulique actives aux États-Unis a chuté au plus bas niveau depuis quatre ans, avec seulement 167 équipes encore en activité selon Baker Hughes, soit une diminution de 76 unités depuis le début de 2025. De même, seuls 539 derricks forent actuellement sur le territoire américain, représentant une baisse de 10% par rapport à la même période l’année précédente. Kirk Edwards, directeur général de Latigo Petroleum basée à Odessa au Texas, témoigne dans le Financial Times de cette nouvelle réalité économique. « Nous sommes passés de ‘forez, bon sang, forez’ à ‘attendez, bon sang, attendez' », déclare-t-il, précisant qu’aucun nouveau derrick ne sera déployé tant que les prix ne se stabiliseront pas autour de 75 dollars le baril. Le Financial Times cite les analyses de TD Cowen qui prévoient une réduction des dépenses d’investissement de 4% en 2025 par rapport à l’année précédente. Les vingt principales entreprises du secteur, hors ExxonMobil et Chevron, ont déjà supprimé 1,8 milliard de dollars d’investissements cette année.

Samira Ghrib

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