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Elle réaffirme son soutien à la SADC : L’Algérie consolide sa diplomatie africaine

Alger consolide sa diplomatie africaine en réaffirmant son soutien à la Communauté de développement de l’Afrique australe, dans un contexte géopolitique où l’intégration régionale devient un enjeu majeur de souveraineté économique.

À l’occasion du 45e anniversaire de la SADC célébré dimanche à Alger, l’Algérie a démontré sa volonté de jouer un rôle central dans l’architecture continentale africaine. La présence de Selma Bakhta Mansouri, secrétaire d’État chargée des Affaires africaines, au siège de l’ambassade de Madagascar, illustre la priorité accordée par Alger aux partenariats sud-sud et à la diversification de ses alliances géopolitiques. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de repositionnement de l’Algérie sur l’échiquier continental, face aux mutations géopolitiques mondiales et à la concurrence croissante des puissances émergentes en Afrique. L’engagement algérien auprès de la SADC revêt une dimension économique cruciale. « La SADC est devenue aujourd’hui un modèle d’intégration régionale grâce à des projets transfrontaliers ambitieux dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, des transports et de l’industrialisation », a souligné Mme Mansouri, mettant l’accent sur les « chaînes de valeur régionales » qui « confortent la position de l’Afrique sur les marchés mondiaux ». Cette approche répond à une logique géostratégique claire : diversifier les partenariats économiques de l’Algérie au-delà de ses relations traditionnelles avec l’Europe et consolider son influence dans les instances continentales. L’annonce de la Foire commerciale intra-africaine (IATF) que l’Algérie accueillera du 4 au 10 septembre prochain constitue un levier diplomatique majeur. « Cet événement exceptionnel constituera une plateforme sans précédent pour les entreprises africaines, les innovateurs, les jeunes et les femmes entrepreneures », a précisé la diplomate algérienne, positionnant Alger comme un hub économique continental. La référence à l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qualifié de « référence commune » et « plan stratégique adopté pour un continent uni, prospère et pacifique », révèle l’ambition algérienne de s’inscrire dans une vision panafricaniste renouvelée.

Un soutien à la cause sahraouie réaffirmé

La question du Sahara occidental demeure un pilier de la diplomatie algérienne. Le 45e sommet de la SADC à Antananarivo a permis à Alger de conforter ses positions sur ce dossier sensible. « La SADC a réaffirmé sa solidarité avec le peuple du Sahara occidental dans sa quête d’autodétermination », précise le communiqué final du sommet. Plus significatif encore, la signature d’un mémorandum d’entente entre la SADC et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) constitue une victoire diplomatique pour l’Algérie.

Cette reconnaissance formelle s’accompagne d’un appel à « l’importance d’une harmonisation entre la mise en œuvre du mémorandum d’entente SADC-RASD, le processus onusien, ainsi que l’ensemble des initiatives entreprises par l’Union africaine ».

L’Algérie réussit ainsi à mobiliser une organisation sous-régionale influente, renforçant l’isolement diplomatique du Maroc sur le continent et consolidant le front africain favorable à l’autodétermination sahraouie. Cette stratégie s’inscrit dans une approche de soft power qui se consolide sur le continent. Le positionnement de la SADC témoigne de l’efficacité de la diplomatie algérienne à fédérer les organisations régionales africaines autour des priorités géopolitiques du continent.

Salim Amokrane

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